Les extensions de maison condamnent souvent d’anciennes ouvertures. Que faire de ces trous sans utilité ? Les convertir en rayonnages ou en placards, comme le faisaient autrefois nos aînés.
Difficulté : 2/4
Coût : environ 100 € (hors portes)
Temps : 3 jours (hors remise en
état des portes)
Équipement : auge, truelle, marteau,
crayon de maçon, niveau à bulle,
taloche, burin pointu, burin plat
Il n’est pas rare de trouver dans les vieilles maisons des murs comportant des niches aménagées en placard. Ce type d’ouvrage est souvent lié à la suppression d’une fenêtre lors d’une extension de maison. C’est exactement la situation rencontrée ici. Ces niches étaient autrefois équipées d’étagères afi n de ranger de la vaisselle ou du linge. Plus récemment, il n’était pas rare de les voir employées pour cacher un téléviseur ou des effets plus personnels. Mais pour cela, il fallait les équiper de portes.
Deuxième vie pour d’anciennes portes de buffet
Dans notre exemple, il s’est trouvé que le propriétaire disposait de deux vieilles portes récupérées sur un buffet campagnard très dégradé par des insectes xylophages. Il a tout naturellement eu l’idée de les réutiliser comme portes de placard. Une fois décrassées, mastiquées et cirées, celles-ci ont été montées et ajustées sur un cadre neuf, réalisé par un ébéniste, respectant le style des portes et l’essence du bois d’origine, le merisier. Une fois l’ancienne fenêtre démontée et le trou rebouché avec des briques plâtrières enduites, il a ensuite suffi d’équiper la niche d’une prise électrique et d’une prise TV. L’ensemble des murs et l’intérieur de la niche étant crépis, il a été très facile d’encastrer des gaines.
Du bois de récupération pour un faux linteau
Restaient les finitions… Côté maison annexe, la nouvelle cloison en briques a été plâtrée et peinte de la couleur du reste des murs afi n qu’aucun détail de la transformation ne puisse transparaître. Côté placard, il a été décidé de crépir l’intérieur de la niche de la même manière que les murs, ici avec un enduit Weber Call, ton pierre. Cet enduit de finition n’a été appliqué (sur les murs de la pièce et dans le placard) qu’une fois le châssis et les portes mis en place. En guise de linteau, une fausse poutre a été réalisée à partir d’une épaisse planche de récupération en chêne, décapée et tout simplement fi xée sur le mur au-dessus du placard. Cette planche dépasse de 12 cm de chaque côté pour plus de véracité. Les têtes des trois vis maintenant cette planche ont été ensuite simplement camoufl ées avec de la pâte à bois, puis teintées à la cire colorée du même ton.
Fournitures
• Sac de ciment 25 kg
• Sac de ciment prompt 1,5 kg
• Sable
• Briques creuses de 40 x 20 cm
• Clous 50 mm
• Portes anciennes montées sur cadre
1 FERMETURE DE LA FENÊTRE
Commencez par démonter les ouvrants de la fenêtre. Enlevez ensuite le dormant et ses moulures en vous aidant d’un pied-de-biche ou d’un burin.
Préparez ensuite une petite quantité de mortier composé de sable et de ciment à prise rapide. Déposez un lit de ce mortier sur le chant d’une brique plâtrière.
Posez cette première brique au nu du mur. Ajustez-la à son emplacement en vous aidant du manche de la truelle (ou d’un maillet). En tapotant vous positionnerez correctement la brique tout en écrasant le lit de mortier.
Au fur et à mesure de l’avancée du chantier, nettoyez soigneusement l’appui avec une brosse ou un vieux balai afin que les briques reposent correctement.
Lorsqu’une brique est trop grande pour l’emplacement prévu, ajustez ses dimensions en vous aidant d’un marteau de maçon : enlevez les parties excédentaires, alvéole après alvéole… La brique se casse très facilement !
Vérifiez souvent l’aplomb de la construction avec une règle ou un niveau à bulle, de manière à bien affleurer en partie haute. Pensez également à positionner les briques en quinconce dès le deuxième rang, afin de solidifier l’ensemble.
En partie haute, il reste souvent quelques centimètres à boucher. Le plus simple est de remplir cet espace avec un peu de mortier, en veillant à ne pas désorganiser le remplissage.
Remplissez et lissez grossièrement les espaces vides. Cela permet de réaliser une préfinition et de consolider l’ensemble de la construction.
Enlevez soigneusement à l’aide du tranchant de la truelle l’excédent de mortier sur les joints et en périphérie.
2 PRÉPARATION DU SCELLEMENT DES PORTES
Présentez de l’autre côté les portes montées dans leur châssis. Reportez au crayon les dimensions de cet ensemble sur le mur.
Si besoin, piquetez à l’aide d’un burin plat les parties de mur qui empêchent le châssis de rentrer intégralement dans la niche.
Afin de bien sceller le châssis dans l’ouverture, plantez des clous de 50 mm à tête plate dans sa tranche. Positionnez-les en X afin que le ciment accroche correctement.
3 POSE DÉFINITIVE DES PORTES ET FINITIONS
Une fois l’ouverture réalisée, vérifiez que le châssis et les portes s’intègrent parfaitement dans l’espace prévu.
Vérifiez l’aplomb des portes à l’aide du niveau à bulle. Une fois réglé, maintenez l’ensemble en place, si besoin avec des cales.
Veillez à ce que les clous posés autour du châssis soient bien dégagés et ne dépassent pas le futur nu du mur.
Remplissez les réservations avec du mortier de manière à ce que les clous soient bien noyés dans la matière.
Une fois le châssis et les portes scellés, bouchez le reste des fentes. Le mur et le châssis doivent être parfaitement alignés.
La niche étant trop large du côté gauche, l’espace résiduel est refermé avec des briques montées au mortier.
Le mur est ensuite dressé de façon classique avec du mortier lissé à la taloche.
Dernière finition, un tasseau sert à rattraper la différence de niveau entre le châssis de la porte et le fond de la niche.
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