On donne le nom peu ragoûtant de « purins » aux produits issus de la macération de plantes fraîches dans de l’eau. Concentrant tous les principes actifs contenus dans les organes des plantes qui s’y sont décomposées, les purins sont considérés par beaucoup de jardiniers comme une panacée. Si les preuves scientifiques manquent, notamment pour ce qui concerne leurs vertus phytopharmaceutiques, les purins végétaux ont largement fait leur preuve en matière de fertilisation. Mais leurs vertus vont beaucoup plus loin… Vous pouvez bien sûr fabriquer des purins végétaux vous-même, à condition de disposer en quantités suffisantes d’une matière première de qualité, mais il existe des préparations concentrées prêtes à l’emploi qui présentent de nombreux avantages…
Les recettes pour fabriquer les purins végétaux ne manquent pas, surtout dans les ouvrages de jardinage « bio ». De plus en plus de plantes sont préconisées, mais deux espèces s’avèrent particulièrement performantes et constituent les vedettes incontestées de ces macérations : l’ortie (Urtica dioica) et la prêle (Equisetum arvense).
La consoude (Symphytum officinale), les fougères (toutes les espèces), le sureau (Sambucus nigra), la tanaisie (Tanacetum vulgare), la valériane (Valeriana officinalis) sont aussi couramment prescrits.
Enfin, sachez que certains jardiniers utilisent aussi les feuilles de bouleau, de chou, de noyer, de rhubarbe, mais aussi les tiges feuillées d’absinthe (Artemisia absinthium), de genêt, de lavande, de rue (Ruta graveolens) et de tomate, ainsi que les feuilles et les racines des pissenlits.
La grande ortie (Urtica dioica) est une adventice (herbe spontanée) que l’on rencontre en toutes régions dans les sols très humifères, frais et riches. Les jardiniers « bio » jettent souvent des orties sur leur tas de compost car elles accélèrent le processus de décomposition. Les plantes hachées sont parfois utilisées en couverture du sol pour améliorer l’assimilation du fer par les plantes (surtout en sol calcaire). Certains conseillent aussi de jeter une poignée d’ortie hachée au fond du trou de plantation des pommes de terre ou des rosiers.
L’ortie attire aussi un joli papillon : la petite tortue (Aglais urticae) ou vanesse de l’ortie, dont les chenilles se nourrissent quasi exclusivement de ses feuilles.
• Le saviez-vous ? Les jeunes pousses d’orties sont comestibles en potage ou comme succédanés de l’épinard.
Pour fabriquer du purin d’orties, il faut récolter les plantes au meilleur de leur développement en s’assurant qu’elles se développent dans un endroit non pollué (éviter entre autres le bord des routes). Pour 10 litres d’eau (de pluie, de préférence), hachez grossièrement 1 kg de feuilles et de jeunes pousses d’orties. Laissez macérer durant une quinzaine de jours (dans un récipient non métallique), à 18/20 °C.
Vous pouvez considérer que la macération est prête lorsque le liquide ne produit plus de bulles lorsqu’on le remue.
Le purin d’orties que l’on fabrique soi-même peut se conserver quelques semaines dans des bouteilles de verre bien fermées, mais dans tous les cas, il doit être utilisé rapidement pour éviter les fermentations. Il doit être soigneusement filtré avant usage. Attention à ne pas surdoser le purin d’orties et ne jamais l’utiliser pur, au risque de provoquer une surconcentration en matière organique et par conséquent des brûlures, notamment sur les jeunes cultures. Diluez votre macération entre 20 et 50 % selon les cultures à fertiliser.
• Bon à savoir : le purin d’orties peut s’utiliser du printemps à l’automne (il y a peu d’intérêt à l’employer en hiver) sur toutes les cultures. On déconseille toutefois de l’appliquer sur les plantes dont on conserve les fruits : pomme, poire, potiron.
Plante primitive descendant des formes géantes qui peuplaient les forêts du carbonifère, il y a 300 millions d’années, la prêle renferme de la silice, du potassium, de l’aluminium, du fer, des vitamines et même un peu de nicotine, ce qui lui confère potentiellement des vertus insecticides, renforcées par la présence de thiaminase, une enzyme qui protège naturellement la plante contre les attaques des insectes.
Très envahissante et difficile à éliminer lorsqu’elle prolifère dans les jardins, la prêle se récolte dans la nature, principalement dans les sols acides et consistants.
Le purin de prêle est utilisé comme fortifiant pour les plantes et pour les rendre moins sensibles aux bioagresseurs (insectes et maladies cryptogamiques). Il est conseillé d’en arroser le terreau au moment des semis ou des repiquages dans un but désinfectant et revitalisant. Une application tous les 15 jours est préconisée au potager.
Les prêles se récoltent de préférence en juin et juillet. Vous pouvez les conserver séchées car elles ne perdent pas leurs propriétés après dessiccation. Faites macérer 1,5 kg de plantes fraîches ou 200 g de prêles séchées dans 10 l d’eau durant deux semaines environ. Diluer 2 l du produit obtenu dans 10 l d’eau pour une utilisation en arrosage ou en pulvérisation foliaire.
• Bon à savoir : certains jardiniers considèrent que l’efficacité de la prêle est renforcée lorsqu’on fait bouillir les plantes (100 g/l d’eau) durant une heure avant de les laisser macérer.
Le purin d’orties et le purin d’orties et de prêles proposés par la marque Neudorff, sont présentés en bidons plastiques d’un litre. Vous devez en diluer le contenu dans 10 litres d’eau pour une application directement sur le sol ou dans 20 l s’ils sont utilisés en pulvérisation foliaire. Ces préparations présentent de nombreux avantages :
• Le produit est stable. Vous pouvez le conserver plusieurs mois dans son conditionnement d’origine fermé ou quelques semaines après ouverture, sans qu’il perde ses propriétés. Le produit est arrivé au stade optimal de sa fermentation et il n’évolue plus une fois conditionné (pas de risque de gonflement des bidons).
• Le produit est sûr et de haute qualité car il utilise des matières premières qui proviennent de zones naturelles et saines. Il subit par ailleurs des contrôles permanents pendant sa fabrication et bénéficie d’une filtration minutieuse avant son conditionnement.
• Le produit est pratique, facile à stocker. Il est conditionné dans un bidon dont la forme cintrée facilite la prise en mains. Ce contenant étanche évite toute diffusion d’odeurs désagréables (le purin d’orties Neudorff est beaucoup moins malodorant que celui qui est fabriqué artisanalement).
Les matières utilisées étant toutes d’origine naturelle, le produit peut bien sûr être utilisé en agriculture biologique.
Si vous habitez une région agricole où l’on pratique couramment les désherbages sélectifs, les orties risquent de se faire rares. Idem dans les zones urbaines. Pour vous permettre de préparer quand même un bon purin d’orties pour votre jardin, Neudorff vous propose des granulés d’orties constitués de feuilles d’orties déshydratées. Cette formule concentrée, présentée en sachet de 400 g permet de réaliser plus de 260 l de purin d’orties.
Le produit, totalement inodore, peut être stocké longtemps, ce qui permet de préparer des quantités de purin adaptées à vos besoins.
Les orties en granulés de Neudorff dosent 3,5 % d’azote et 3 % d’oxyde de potassium. Le produit est utilisable en agriculture biologique, en conformité avec l’Annexe II-A du règlement CEE n° 2092/91.
Attention au lyrisme de certains jardiniers un peu trop enthousiastes et qui voient dans les purins de plantes une véritable panacée. Associant des éléments organiques et minéraux, ce sont de bons fortifiants pour les plantes, qui stimulent la croissance comme un engrais naturel en apportant surtout un large éventail d’oligo-éléments. Par exemple, le purin d’orties est riche en azote, en potasse et en fer, d’où son utilité pour limiter la chlorose (carence en fer), à condition que l’eau utilisée ne soit pas calcaire. On a observé qu’il améliore les performances de la fonction chlorophyllienne (photosynthèse), ce qui stimule le métabolisme de la plante et intensifie la couleur des feuilles.
Les purins favorisent l’activité bactérienne dans le sol et participent à son enrichissement en humus, tout en améliorant la disponibilité dans le sol des nutriments essentiels aux végétaux.
On considère aussi et surtout les macérations végétales comme des éliciteurs, c’est-à-dire des produits qui améliorent la résistance naturelle des plantes contre leurs ennemis et les maladies. Si les principes actifs sont encore mal connus, on sait par exemple, que la silice contenue dans le purin de prêle renforce la dureté des tissus végétaux ce qui accroît leur résistance aux maladies.
En revanche, rien ne permet d’affirmer que les purins produisent un effet insecticide direct et encore moins qu’ils puissent servir de désherbant. Sur le plan légal, ces produits font partie des PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes) ce qui ne leur confère pas la dénomination de « produits phytosanitaires », mais beaucoup les présentent comme des alternatives aux pesticides.
Méfiez-vous des « produits miracles » si souvent annoncés, certains jardiniers « éco-enthousiastes » affirment trop souvent à propos de ces macérations des vertus qui sont plus supposées qu’avérées. Les préconisations telles que : préventif contre le mildiou, la rouille, l’oïdium et répulsif vis-à-vis des acariens et des pucerons doivent être prises avec la plus extrême prudence, mais rien ne vous empêche de tenter l’expérience…
La marque Neudorff annonce l’agrandissement de sa gamme de purins végétaux avec une mise en marché dès le printemps 2017 d’un « Purin de Fougères » et d’un « Purin de Consoudes » présentés en bidons d’un litre et s’utilisant dans les mêmes conditions et aux mêmes doses que les produits à base d’orties et de prêles.