Milieu vivant, l’eau d’une piscine évolue parfois brutalement suivant les conditions climatiques. Il faut alors la traiter vite et de façon rigoureuse au risque de ne plus pouvoir se baigner.
Estimé à 5 € le mètre cube d’eau par an*, l’entretien d’une piscine peut sembler faible. Évidemment, ce chiffre ne tient pas compte des éventuelles pannes et frais de maintenance, tels que le changement du liner ou le remplacement des filtres… Dans ces cas de figure, la facture peut vite grimper. Mais tous les professionnels s’accordent à dire que ces frais sont limités lorsque l’eau est de bonne qualité. Pour cela, il faut évidemment la filtrer, mais surtout il faut que son équilibre chimique soit stable et respecte des valeurs précises. Si ce n’est pas le cas, l’eau accélère la dégradation des filtres, pompes, liner, enduits, voire attaque les joints et décolle le carrelage. Pour garantir la qualité de l’eau, deux types de traitement sont nécessaires, à savoir une correction chimique parfaitement dosée et un dispositif de filtration efficace.
Filtration : à planifier selon l’usage et la température
En l’absence de protection physique (abri mobile, volet roulant ou bâche), des feuilles, herbes, poussières, etc. restent en surface ou se déposent au fond du bassin. Tous les gros dépôts sont ramassés par des robots. Ceux restés en surface sont collectés via les skimmers raccordés sur une pompe et un dispositif de filtration qui piège les produits en suspension (particules, huile solaire, etc.). Les filtres peuvent être de plusieurs types : billes de verre, sable, cartouches, poche filtrante, diatomées… Dans tous les cas, le temps de filtration nécessaire est généralement calculé en divisant par deux la température de l’eau.
Par exemple, pour une piscine chauffée à 24 °C, le temps de filtration préconisé est de 12 heures/jour. Par ailleurs, le système de filtration doit fonctionner de préférence durant les heures de baignade et lors des pics de température. Enfin, il doit être nettoyé au moins une fois par an, voire plus si la piscine est très utilisée.
Désinfection : des traitements permanents
Il faut également s'assurer que l’eau du bassin est exempte de bactéries, algues, etc. Pour y parvenir,
l’eau doit être désinfectée en permanence. Même s’il ne représente que 20 \% du coût d’entretien de l’eau*, ce traitement est indispensable ! Il maintient l’équilibre de l’eau en corrigeant si nécessaire trois critères de sa composition :
son acidité (Ph),
sa dureté (Th) et
son alcalinité (TAC).
- Le pH (acidité) se mesure selon une échelle de 0 à 14. Il doit être compris entre 7,2 et 7,4. Ce taux est un indicateur qu’il faut régulièrement contrôlé et, si besoin, corrigé…
- Le Th (dureté) traduit la présence de calcaire et de magnésium dans l’eau. Il se mesure en degrés français (symbole °f ou °fH) et doit être compris entre 10 °f et 20°f (une eau douce a un Th entre 0 et 10 °f et une eau très dure au-delà de 35 °f).
- Le TAC (alcalinité) indique la concentration des ions carbonates et bicarbonates dans l’eau. Il doit être compris entre 80 et 200 mg/litre (une eau faiblement alcaline rend instable le taux de pH).
Pour contrôler ces paramètres, il est possible d’utiliser des
testeurs colorimétriques (disponibles auprès des piscinistes et des magasins spécialisés) ou de recourir à une centrale électronique. Dans le premier cas, la désinfection peut s’effectuer avec des pastilles de chlore : ce procédé est le plus économique, mais doit être contrôlé régulièrement pour ne pas devenir trop agressif pour le bassin (voire pour les baigneurs !).
Pour plus de tranquillité, il est possible de faire appel à des dispositifs automatisés (électrolyseur à sel, lampe UV, traitement à l’ozone, ionisation cuivre/ argent ou magnésium/potassium…) qui sont moins odorants ou moins allergisants que le chlore.
Systèmes autonomes d'analyse et de traitement de l'eau
Cependant, quelle que soit la technique de traitement, il faut d’abord
corriger l’équilibre de l’eau avant de la désinfecter : le Th et le TAC sont à ajuster lors de la remise en route de la filtration en début de saison, tandis que le pH doit être contrôlé et corrigé le plus souvent possible (voire dosé en permanence…).
Les nouveaux propriétaires de piscine préfèrent souvent réduire la dimension de leur bassin pour investir dans des
systèmes autonomes d’analyse et de traitement de l’eau. Il faut toutefois savoir que ces interventions permanentes ne sont pas sans effet sur le bassin. C’est pour cela que pratiquement tous les fabricants de liner, d’enduit et de colle préconisent de
changer intégralement l’eau du bassin tous les quatre à cinq ans. Et cela même si, en période hivernale, on considère qu’une partie de l’eau du bassin est remplacée par l’eau de pluie.
Entretenir l'eau de sa piscine l'hiver
L’entretien ne se limite pas à la période estivale. L’hiver, après avoir arrêté le traitement automatique, lancé une chloration choc et ajouté un produit d’hivernage, il peut consister à faire marcher la filtration deux à trois heures par jour (on parle d’hivernage actif).
Autre solution, l’hivernage passif qui consiste à fermer les skimmers et les buses, vidanger la pompe et le filtre, arrêter la centrale… jusqu’aux beaux jours. On peut aussi mettre en place des
flotteurs d’hivernage pour éviter que la pression de la glace ne dégrade les parois (recommandé pour un bassin en béton ou à structure métallique). Ces flotteurs lestés (semi-immergés) se posent dans la diagonale du bassin, voire sur la largeur et la longueur, en fonction de la région. Pour finir, il suffit de couvrir la piscine avec une bâche, un volet roulant ou, selon le budget dont vous disposez, un abri mobile.
Comment nettoyer le fond du bassin
Pour effectuer le nettoyage du fond et des parois du bassin, il existe plusieurs types de robots :
- Le robot hydraulique à aspiration fonctionne grâce au système de filtration de la piscine. Il se branche soit sur le skimmer, soit sur la prise balai. L’aspiration du système de filtration plaque la tête du robot au fond du bassin. Un clapet bloque l’aspiration et entraîne le déplacement du robot.
- Le robot à pression se branche sur une buse reliée à un petit surpresseur. La pression de l’eau le fait avancer de façon aléatoire et lui permet de récupérer, grâce à un effet Venturi, les débris de fond dans un filet.
- Le robot électrique fonctionne sur une simple prise électrique. Grâce à son système de filtration, ses brosses et ses déplacements contrôlés par carte électronique, il suffit de l’immerger dans le bassin pour qu’il ramasse les débris dans un filet.
- L’aspirateur de piscine sans fil fonctionne sur batteries. Proche de la version filaire, il peut nettoyer certaines zones délaissées ou localisées (fond d’une piscine autoportée, coffre de volet immergé, escaliers...).
Clarifier l’eau de baignade
Trouble, l’eau est signe d’un défaut dans la filtration. Il est conseillé de
renouveler intégralement le sable tous les quatre ans. Mais certaines particules trop fines ne sont pas piégées et restent en suspension dans l’eau ce qui peut la rendre trouble ou brunâtre. L’utilisation d’un floculant – un polymère – permet de retrouver une eau claire. La floculation doit se faire dès que le filtre a été nettoyé, dans une eau au pH compris entre 7,2 et 7,4. Le produit amalgame ces particules fines qui se retrouvent alors au fond du bassin. Avec un filtre à diatomées ou à cartouche, mieux vaut utiliser un produit spécifique sans sulfate d’alumine.
Les solutions pour une piscine sans algues
Algues en développement
Symptômes
- Revêtement gluant et glissant
- Formation limitée de zones verdâtres
Solutions
- Laver le filtre ou la cartouche
- Ajuster le pH et procéder à un traitement choc
- Effectuer une floculation
- Filtrer 24 h/24 pendant 2 jours
- Brosser les parois
Zones vertes et algues vertes
Symptômes
- Eau uniformément verte avec ou sans tache verte sur parois et fond de bassin
- Parois et fond glissants et gluants
Solutions
- Laver le filtre ou la cartouche
- Ajuster le pH et procéder à un traitement choc
- Éliminer les algues localement
- Brosser les parois
- Verser localement un algicide curatif adapté au revêtement
- Effectuer une floculation
- Filtrer 24 h/24 pendant 2 jours
Algues noires
Symptômes
- Taches noires et gluantes incrustées (fond, parois, joints de carrelage)
Solutions
- Laver le filtre ou la cartouche
- Ajuster le pH et procéder à un traitement choc
- Effectuer une floculation
- Filtrer 24 h/24 pendant 2 jours
Algues jaunes (couleur moutarde)
Symptômes
- Colonies jaunâtres sur parois et fond de bassin se détachant facilement
- Développement dans les zones ombragées
- Présence de matières organiques
Solutions
- Laver le filtre ou la cartouche
- Ajuster le pH et procéder à un traitement choc
- Effectuer une floculation
- Filtrer 24 h/24 pendant 2 jours
- Brosser les parois
Algues blanchâtres
Symptômes
- Masses blanchâtres cotonneuses non fixées
- Développement dans les parties à l’obscurité (canalisations…)
Solutions
- Effectuer une floculation (l’eau blanchâtre survient après un traitement contre les algues vertes.
À noter : algue verte = vivante, algue blanche = morte)
Algues roses ou rouges
Symptômes
- Colonies rose vif ou rouge proliférant sur les revêtements plastiques (PVC, panier de skimmer, nettoyeur…)
- Champignon qui arrive à traverser le revêtement et provoque des taches (un béton trop étanche sous le liner favorise ce développement)
Solutions
- Décrochage et nettoyage du liner avec des produits spécifiques
- Remplacement du géotextile et traitement à 1/25 d’acide chlorhydrique des parois, puis rinçage
- Percement de trous en périphérie dans le béton pour favoriser l’évacuation de l’eau emprisonnée derrière le liner
L’avis de l’expert*
On peut avoir une piscine tout en étant écoresponsable. En maîtrisant la qualité de l’eau du bassin, on limite l’entretien et par conséquent le coût. Pour cela, il faut surveiller certains paramètres et le temps de filtration. On utilise alors moins de produits de traitement.
* Gilles Mouchiroud, président de la Fédération des Professionnels de la Piscine et du Spa.
- On trouve sur Internet des testeurs de pH à moins de 10 €. Mais pour un produit "fiable", il faut débourser en moyenne entre 30 et 50 €.
- Équipé de plusieurs sondes, ce capteur permet de contrôler en continu les paramètres de l’eau. Grâce à ses leds de trois couleurs (verte, bleu ou rouge), le propriétaire est alerté d’un simple coup d’oeil dès qu’une anomalie est détectée. Une application dédiée permet de consulter l’ensemble des données sur son smartphone et d’avoir accès à des conseils sur les actions d’entretien à mener.
- Fabriqué en aluminium, ce nettoyeur à cartouche de filtration se branche sur un tuyau d’arrosage standard grâce à son raccord fourni. Son robinet intégré permet de moduler le débit d’eau pour limiter sa consommation pendant le nettoyage. À l’horizontale face à la cartouche, il décolle les plus grosses impuretés. À la verticale, il décrasse, pli par pli, la cartouche.
- Avec un poids plume de seulement 5,5 kg, ce robot électrique est l’un des plus légers du marché, ce qui lui permet de nettoyer tous les types de bassin.
- Naturellement présents dans l’eau, les minéraux peuvent également désinfecter l’eau de la piscine. Après avoir ajouté dans le bassin des galets (une seule fois à chaque début de saison), ce système de traitement par électrolyse à l’oxygène actif est parfaitement autonome.
- Le secret d’une piscine propre ne réside pas uniquement dans le traitement de l’eau. Les impuretés qui flottent ou s’accumulent au fond du bassin (végétation, insectes…) sont aussi sources de désagréments. Mieux vaut donc être équipé d’une épuisette, d’un balai, d’une brosse et d’un manche télescopique.
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