Dans l’atelier du bricoleur, les vieilles machines en service ne bénéficient pas toujours de sécurités élémentaires, pourtant faciles à ajouter. Comme ce boîtier, appelé “bobine à manque de tension” qui, une fois monté, empêche le redémarrage après une coupure de courant.
Ce montage permet de multiplier les points de démarrage, avec plusieurs poussoirs de démarrage en parallèle, et de multiplier les points d’arrêt en les plaçant en série. Pour ces derniers, procurez-vous des modèles type “champignon” de couleur rouge, faciles à atteindre et dont chacun comprend la fonction. Dans un cas comme dans l’autre, vous devrez tirer une ligne à partir du boîtier.
Le coeur du système est un relais bipolaire, commandé par deux contacteurs à poussoir et câblé pour s’auto-alimenter. Le poussoir de démarrage M est à contact travail, généralement marqué NO (Normally Open : retenez normalement ouvert). Le poussoir d’arrêt A est à contact repos, marqué NC (Normally Close, ou normalement connecté) : choisissez impérativement un bouton rouge (arrêt d’urgence).
■ Quand on appuie sur le poussoir M, la bobine du relais est alimentée et ce dernier se ferme. L’un des contacts alimente alors le moteur, qui démarre. L'autre alimente la bobine via le poussoir A, et maintient le relais collé une fois M relâché. Tant que l’on ne touche pas à l'arrêt, le relais reste collé. Dès que l’on appuie dessus, l’alimentation est normalement coupée : le système revient en position initiale, et le moteur s’arrête. Une coupure de courant produit le même effet.
■ Le neutre est relié au moteur et au second pôle de la bobine. La terre ne fait que transiter par le boîtier. La photo du montage éclaté en fil rigide illustre câblage.
On trouve en magasin d’électronique des relais bipolaires 220 volts acceptant 10 A, qui permettent d’alimenter des moteurs monophasés de 1,5 voire 2 CV. Les poussoirs, onéreux en neuf, sont faciles à trouver chez les récupérateurs.
Utilisez du fil souple de 1,5 mm2, suffisant pour l’intensité considérée. Le boîtier est une simple boîte de dérivation d’assez grand modèle. Six “dominos” ont été employés pour la clarté du montage. Mais quatre suffisent en n’en prenant qu’un pour le neutre, et un pour la terre.
Préparez six fils rouge, un bleu et un rayé jaune/vert d'une dizaine de centimètres de longueur. Dénudez-les sur 5 mm, excepté à une extrémité de fil rouge qui réclame 15 mm. Étamez les broches du relais, ainsi qu'une extrémité du fil bleu et de quatre fils rouge, dont celle dénudée sur 15 mm. Soudez le fil bleu et un fil rouge aux bornes de la bobine du relais. Soudez deux autres fils rouge aux broches suivantes, et le fil le plus dénudé en travers des dernières. Si le relais est inverseur, laissez libres les broches de contact repos.
■ Ouvrez dans le boîtier le passage des câbles secteur et moteur. Utilisez deux autres sorties pour les poussoirs. Au besoin, éliminez au cutter ou au ciseau les moulages en fond du boîtier, puis collez le relais. Terminez le câblage en vissant les fils aux poussoirs et aux dominos. Le boîtier est prêt à être monté sur votre machine. C’est ainsi que notre vaillante petite “Kity“ est repartie pour des années de bons et loyaux services.
Il existe des boîtiers tout faits intégrant les poussoirs. Plus élégants que la boîte de dérivation, ils sont aussi plus onéreux et la place pour y loger le relais y est comptée.
Du fil souple de 1,5 mm2, des dominos, un poussoir à contact travail, un autre à contact repos, un relais bipolaire. C’est tout ! Le relais sera acheté, le reste facilement récupéré.
Les fils du haut viennent du secteur, ceux du bas vont au moteur. La sortie du poussoir A est reliée à celle du poussoir M pour éviter de souder deux fils sur une même broche du relais.
Les soudures sont bien plus faciles à réaliser si l’on a pris la peine d’étamer au préalable les broches et les fils. Le travail s'effectue au fer à souder, avec du fil d'étain évidemment.
Les fils sont soudés au relais : le neutre et celui venant de M aux bornes de la bobine ; la phase (en un seul fil) aux deux contacts ; les sorties “travail” vers A et le moteur.
Vous pouvez, par principe, vérifier le montage. Mais il n’y a guère de risque de court-circuit : tout le montage se fait sur la phase, à l’exception du retour de la bobine du relais.
L’emploi d’une boîte de dérivation réduit la préparation à la découpe des ouvertures au diamètre requis. Vous devrez peut-être supprimer des reliefs moulés dans le fond de boîte.
Collez le relais à l’intérieur du boîtier. Une colle thermofusible, qui reste souple, le préservera des vibrations de la machine tout en autorisant un démontage ultérieur.
Les poussoirs installés et le relais collé, il reste à relier les fils aux différentes bornes à vis. La boîte de dérivation, spacieuse, accueille sans problème tous les composants.