L’attachement à leur village d’enfance, des liens familiaux forts et le goût du bricolage sont les trois facteurs qui ont poussé Sylvie et René Bignon à redonner vie à cette maison de 1930 abandonnée depuis de nombreuses années !
Le lieu de notre enfance fait généralement partie de nos bons souvenirs. Mais il est aussi un point d’ancrage de la famille et de son histoire. C’est le cas de Sylvie et Pierre Bignon qui ont acheté une résidence secondaire à rénover, dans le village où ils ont tous les deux passé leur enfance. Disposant d’une surface au sol de 70 m, la maison bénéficie au total de 130 m habitables avec les combles aménagés.
« Les travaux ont commencé en mai 2009 pour se terminer en mars 2012, aménagement intérieur compris. Nous y avons travaillé tous les week-ends et les congés sauf deux semaines de vacances en août 2010 et août 2011 ». Le projet est aujourd’hui devenu un joli pied-à- terre, rénové dans le respect de l’habitat rural aubois.
« Je suis infirmière, mon mari est mécanicien et l’un de nos fils est électricien-frigoriste. Notre passion commune : le bricolage ! »
La majorité des tuiles était en bon état et c’est le système débrouille qui s’est imposé pour éviter l’achat d’une couverture neuve.
« Nous avons récupéré des tuiles d’occasion du même modèle pour remplacer les plus dégradées. »
Comme des professionnels, Sylvie et Pierre ont changé une bonne partie des lattes et des chevrons. Ils ont aussi profité de l’occasion pour créer des fenêtres de toit.
La famille a pu équiper la toiture de quatre fenêtres de toit de 118 x 114 cm pour seulement 900 € (au lieu de 1 560 €), en les achetant sur un site de ventes entre particuliers.
« Nous avons démonté le plancher des combles, à base de terre et de tomettes, et vissé des planches de 5 cm sur les solives existantes pour rétablir le niveau. Puis nous avons posé un plancher avec des panneaux d’OSB ». Pour cela un étayage a été nécessaire, notamment pour le changement des solives et la création de la trémie de l’escalier.
Toutes les cloisons ont été abattues pour permettre un aménagement plus fluide des pièces de vie au rez-de-chaussée. Des IPN soutiennent solidement le nouveau plancher de l’étage.
Des cloisons maçonnées (uniquement au rez-de-chaussée) et des cloisons sèches redistribuent les espaces.
Ces cloisons maçonnées sont comblées d’un isolant acoustique à base de laine minérale de verre, maintenu entre les montants de l’ossature et pris en sandwich entre deux plaques de plâtre.
L’isolation de la toiture et des murs se compose de laine minérale de verre d’une épaisseur de 240 mm sous les rampants et de 100 mm sur la face intérieure des murs.
« Pour l’outillage, nous possédons pratiquement tout ! Quant au choix des matériaux, nous avons toujours privilégié le meilleur rapport qualité/prix. »
Un budget restauration maîtrisé
Côté dépenses, le chantier a fait l’objet d’une surveillance minutieuse. Malgré cette vigilance, «
l’économie réalisée, estime Sylvie,
est difficilement chiffrable car nous n’avons aucun devis d’artisans. En revanche, nous savons que le coût des matériaux avoisine les 30 000 € si l’on intègre la cuisine et la salle de bains ». Toutefois, pour maîtriser le budget, il faut avoir un œil sur toutes les dépenses ! Pour mener à bien son projet, le couple n’a donc pas acheté les matériaux les yeux fermés.
« Pour les achats, nous avons profité des promotions chez Lapeyre, Brico Dépôt, Bricorama, etc., ainsi que dans des points de vente professionnels comme Big Mat. Nous avons guetté les bonnes affaires sur leboncoin.com et déniché quelques articles à un bon prix tels que quatre fenêtres de toit de marque Velux, mises en vente par un particulier à la suite d’une erreur de commande. » Une aubaine pour Sylvie et Pierre qui ont simplement eu besoin de poser des chevêtres aux dimensions des ouvertures, et qui ont ainsi réalisé une économie de plus de 600 €.
La rénovation est une excellente occasion pour refaire un réseau électrique conforme à la norme NFC 15-100. Autre avantage, les gaines électriques ne sont pas visibles. Elles disparaissent dans le doublage des faux plafonds et des murs.
Tout comme l’électricité, la plomberie devient totalement invisible lorsqu’elle est enrobée dans une chape. Nos lecteurs ont principalement utilisé du PER pour sa facilité de mise en œuvre et placé du cuivre en terminaison du réseau hydraulique en cuisine.
« Au rez-dechaussée, nous avons décaissé le sol à la pioche sur 10 cm pour installer un isolant en polystyrène et couler une dalle en béton armé. Par la suite, une chape de finition a été réalisée pour la pose du carrelage ». Quant aux menuiseries extérieures, elles ont été exceptionnellement posées par un professionnel.
Toute la maison se retrouve avec des faux plafonds et des murs doublés en plaques de plâtre fixées sur une ossature métallique. Cette technique permet de masquer les défauts de planéité des vieux murs et absorbe leurs aplombs approximatifs.
« Une lame d’air est nécessaire pour laisser respirer les murs de la maison et éviter la condensation ».
« Nous avons remis en état les deux cheminées et refait la façade du four à pain avec de la craie, des briques et des tuiles récupérées dans les gravats de la maison. »
Une fois rénovée, la maison dispose d’une entrée ouverte sur le séjour, la salle à manger et la cuisine américaine.
La cuisine aménagée donne sur le salon et la salle à manger. Cette configuration permet de recevoir et de profi ter de ses convives tout en ayant la perspective du feu de cheminée en dressant les plats.
À l’étage, deux rangées de spots ont été fixées le long de la charpente au-dessus de la mezzanine et apportent une grande luminosité sur la coursive et le rez-de-chaussée.
La mezzanine combine espace de circulation et bureau. Elle distribue trois chambres dont une avec dressing.
Un esprit de famille anime le chantier
Pour rénover une telle surface, la seule volonté de deux personnes est loin de suffire. Pierre précise que toute sa famille s’est mobilisée autour du projet :
« ma femme pour la logistique, mes deux fils, Émilien et Bastien, mon père, ma mère, ma belle-mère et mon beaupère… Selon leur possibilité, tous ont participé aux travaux aussi bien au gros œuvre qu’au second œuvre sans oublier le déblaiement et le nettoyage… Certaines personnes de notre entourage nous ont accompagnés par leur soutien et leurs encouragements ». Côté projets, la famille Bignon ne manque pas d’imagination :
« sur le terrain de la maison se trouve une jolie dépendance qui servait d’abri pour la paille et les animaux. Elle sera bientôt restaurée et transformée en atelier et garage ». Mais notre couple de lecteur a reporté ces travaux de rénovation :
« actuellement nous construisons de A à Z la maison de notre fils Émilien sur un terrain familial. La surface sera confortable avec ses 165 m. Nous espérons la terminer en ce début d’année 2014 » conclut le couple.
« Sur une idée de l’un de nos fils dessinée sur de simples feuilles de bristol en guise de plan, nous avons articulé les pièces à vivre autour d’une mezzanine centrale ».
Prêts pour la pendaison de crémaillère
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