Système D vous explique comment manier la “tyrolienne” pour appliquer un enduit minéral sur les murs et façades sans être un bricoleur chevronné ou un professionnel. Voici comment réussir un crépi.
À la truelle, à la tyrolienne ou à la machine ? Il y a trois manières de projeter des enduits minéraux :
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Auge, truelle, lisseuse (inox ou plastique), tyrolienne et enduit spécifique prêt à gâcher : le matériel nécessaire pour crépir est simple.
A. Poignée
B. Peignes à lamelles
C. Cuve
D. Manivelle
E. Réglette crantée
F. Index de réglage
Ce sont les ouvriers maçons venus du Tyrol jadis "spécialistes en crépi mural" qui ont donné son nom à cette boîte à grande "gueule" en tôle galvanisée qu'un rotor traverse et qu'actionne une manivelle installée à gauche ou à droite, selon les besoins de l'utilisateur.
Les lamelles inox flexibles du rotor projettent l'enduit avec leurs peignes en plongeant dedans puis le rejettant après avoir rencontré un butoir qui permet de relâcher le produit avant la butée sur l'arrêtoir. La quantité d'enduit voulue, dont la granulométrie se règle aisément à l'aide du levier appelé index, est ainsi diffusée en gouttelettes sur la surface à crépir. Actionner l'index permet en effet de lever plus ou moins le butoir sur lequel les peignes se heurtent afin d'assouplir ou de durcir la détente des lamelles.
Montés sur le rotor, les peignes flexibles sont actionnés par la manivelle pour tremper dans l’enduit, en charger leurs lamelles et le projetter lorsqu’elles tapent sur l’arrêtoir de la tyrolienne.
Parce qu'il n'est que décoratif, l'enduit de type tyrolien demande un sous-enduit de ciment hydrofuge à moins que le support ne soit déjà en parfait état. Les 3 mm d'épaisseur de l'enduit tyrolien n'offrent pour ainsi dire aucune protection contre les intempéries et ne saurait donc protéger des joints de parpaings qui devront préalablement être couverts d'un ragréage mural.
Les professionnels entraînés mettent dirèctement en oeuvre le sous-enduit sur le support mais il est plutôt recommandé de fixer des règles guides de 10 à 15 mm avec des chevillettes de maçon pour créer des sections. Humidifier le fond est également préférable, particulièrement les jours de grand vent ou par temps chaud, avant d'appliquer le mortier à la truelle, section par section, en s'assurant d'une bonne adhérance par pression de la lame. Le jeté-truelle, s'il est maîtrisé, sera dans ce cas un vrai gain de temps.
Le mortier est tiré avec une règle en aluminium appuyée sur les tasseaux-guides préalablement chevillés au mur quand l'espace entre les premiers guides est comblé et lissé. Attention : préférer travailler en deux passes, en comptant une dizaine de minutes entre chaque, si l’épaisseur à déposer devait être importante.
Le premier guide est alors démonté pour être replacé plus loin afin de poser l'enduit d'un second panneau. Combler la saignée dégagée aussitôt, puis surfacer et lisser à la taloche en plastique à mesure de la progression par un simple éffleurement du mortier afin de ne pas le déformer.
Il faut maintenant attendre 3 semaines que le sous-enduit tire avant de passer à l'enduit tyrolien.
Voici ces 3 étapes récapitulées en images :
Gâché assez épais, le mortier de ragréage mural s’applique directement sur le support, à l'aide d'une lisseuse ou d'une truelle, entre les règles guides de 10 à 15 mm d’épaisseur fixées au mur avec les chevillettes.
La règle de maçon est maniée de droite à gauche et tirée vers le haut en la maintenant appuyée fermement sur les guides, pour l'égalisation de la surface. Les manques de mortier sont comblés au fur et à mesure à la truelle.
Les saignées des tasseaux guides sont comblées après leur démontage. Pour ne pas dégrader l’enduit frais la surface est lissée à la taloche sans appuyer.
Comme pour la peinture au pistolet, il n'est pas nécessaire de déposer beaucoup de matière en une seule couche pour couvrir le support avec un enduit tyrolien. Préférer donc enchaîner les passes fines jusqu’à obtention d'une finition opaque, chacune des passes venant combler les vides de la précédente.
Il faut avant tout bien estimer la surface à enduire par charge. Car charger la tyrolienne n'est pas la remplir... Trop chargée la machine projettera un crachouillis irrégulier et sera difficile à soutenir longtemps. Il faut donc utiliser d'un fond de bouteille plastique, une louche ou tout autre récipient de quelques décilitres.
Amorcer ensuite la machine consiste à napper l’intérieur et “beurrer” les peignes. Il s'agit de verser deux “doses” d’enduit dans la "gueule" de la machine puis d'écarter l’index de la réglette pour que le buttoir intérieur ne soit plus au contact des lamelles.
Quelques tours de manivelle pour vérifier que le rotor tourne librement : il n'y a alors pas de bruit ni de projection d’enduit. Ajuster le levier sur la réglette crantée pour doser la granulométrie. Faire quelques essais sur un support jetable pour trouver la projection parfaite.
La machine peut maintenant être utilisée.
Il faut maintenant trouver le bon rythme avant de commencer l’application sur le mur. Pour une projection homogène il est recommandé de trouver un rythme régulier et tranquille (environ 1 tour par seconde) qui demeurera constant. Un entraînement n'est pas superflu pour éviter notamment d'accélérer le mouvement. On veillera par ailleurs à ce que la bouche de la tyrolienne reste bien verticale par rapport au support.
Projeter la plus importante des passes, la première, en maintenant la tyrolienne face au mur, à 50 cm environ, afin de garnir le fond.
On projette ici l'enduit à 90° sur le support. Il est recommandé d'avancer par bandes horizontales qui se chevauchent légèrement, du haut vers le bas, ou le contraire, mais en veillant à démarrer toujours de la même extrémité. Ne pas hésiter à revenir en insistant sur certaines bandes pour que la premières couverture soit presque opaque.
Une fois le fond régulièrement enduit, appliquer une deuxième voire une troisième passe afin de grossir le grain. Orienter alors la machine à 45° par rapport à la surface du mur tout en gardant le même sens et à la même distance. Il est préférable d' effectuer une passe orientée dans un sens, puis la dernière dans l’autre sens pour que les gouttelettes d’enduit se fixent sur les pointes du grain pour couvrir le mur le plus uniformément possible. Au besoin, s'aider d’un cache pour reprendre le grain à certains endroits.
Toutes les étapes sont récaptulées en images ci-après :
Un enduit tyrolien a un aspect granulé typique lorsqu'on le laisse brut de projection.
Pour aplatir le grain et obtenir un effet “taloché-écrasé” on le retravaille à la lisseuse inox ou plastique. On forcera la charge d’enduit dans cette optique, avant d'attendre une dizaine de minutes qu’il tire puis de lisser sa surface. Tenir alors la semelle de l’outil presque à plat. Renouveler toujours le même geste, en l'effectuant du haut vers le bas. Les aspérités sont ainsi éliminées pour ne garder que les creux : doux au toucher, l'enduit prend un aspect rustique.