Une lampe crée l’ambiance dans un intérieur. Qu’elle soit de style moderne ou rustique, c’est essentiellement son pied qui la personnalise. Le moyeu de charrette,
utilisé ici, évoquera tout naturellement la vie rurale d’autrefois.
Les douilles anciennes ne se montent pas toujours sur les colonnettes filetées actuelles, les pas et les diamètres n’étant plus les mêmes. Il existe des adaptateurs, mais mieux vaut employer une douille récente.
Ce moyeu de calèche a été déniché dans une grange. Plus ouvragé que ceux des classiques chariots, son gros enjoliveur en laiton porte, gravé, le nom et la ville de l’artisan qui l’a fabriqué. Quelques opérations suffiront à lui donner une nouvelle vocation.
Les rayons de la roue se logent dans des encoches, creusées au ciseau dans le corps du moyeu. S’ils sont encore en place, il suffit généralement de les ébranler pour les extraire sans difficulté.
La partie centrale du moyeu comporte une pièce en acier tournant sur l’essieu. Les graissages répétés ont formé à l’intérieur un amalgame de cambouis. Il s’élimine au pinceau trempé dans le white-spirit ou le pétrole. Après nettoyage à l’eau savonneuse, des couches anciennes de peinture apparaissent sur le moyeu. Il serait dommage de les décaper, elles confèrent à la pièce son aspect authentique.
Le ferrage est constitué de quatre cercles. Celui du bas est percé d’un trou Ø 8 mm pour le passage du câble électrique. L’entrée est fraisée pour ne pas abîmer le fil. Le métal rouillé est d’abord décapé à la brosse rotative sur perceuse, puis poli à la brosse à main d’ébéniste, en insistant aussi sur les gorges du bois, encrassées depuis des années.
Le centre de l’enjoliveur est percé d’un trou Ø 10 mm. Il recevra le support de la douille, disponible au rayon électricité des grandes surfaces de bricolage. La colonnette en laiton poli, de 100 mm de longueur, comporte à chaque extrémité un épaulement et un filetage. Introduite dans le trou de l’enjoliveur, elle se fixe de l’intérieur, grâce à un écrou plat.
Le câble souple à deux conducteurs est passé par le trou du cercle inférieur. Il traverse le moyeu et débouche par la colonnette dont l’extrémité supérieure, filetée, a été munie de la coupelle de douille. La douille utilisée est de type baïonnette B 22 (B = baïonnette, 22 = ø intérieur en mm). L’enjoliveur est alors revissé au sommet du moyeu.
L’extrémité des deux fils, dénudés sur 5 mm, est serrée dans les deux bornes de la douille. La noix en porcelaine s’insère dans la coupelle, en veillant à faire coïncider les détrompeurs des deux parties. Enfin, le fourreau est vissé sur le filetage de la coupelle.
Pour placer l’interrupteur, le cordon d’alimentation est coupé à 40 cm du pied. Après avoir séparé la coque en deux, l’intérieur dévoile quatre bornes groupées deux par deux. Les extrémités des fils, dénudées, sont serrées dans les bornes comme précédemment.
Le pied reçoit plusieurs couches d’encaustique pour nourrir le bois et éviter une réoxydation du métal. Un lustrage au chiffon de laine met en valeur la patine. Un abat-jour est monté sur la douille à l’aide d’une deuxième bague filetée, vissée sur le fourreau, ici ø 35 cm. Un disque de moquette, collé sous le moyeu, protège le support des rayures.
Le moyeu tel qu’il a été récupéré, sans ses rayons. Les cerclages sont bien rouillés, mais le bois est sain. Il comporte encore quelques traces de la peinture qui le décorait autrefois.
Pour dérouiller le cerclage, attaquez le métal avec une grosse brosse rotative. Si la corrosion est importante, cette opération peut être précédée d’un traitement chimique au destructeur de rouille.
L’extrémité du moyeu est fermée par un enjoliveur en laiton qui se visse sur le noyau interne. Percez-le au centre au Ø 10 mm, et ravivez le métal au gel désoxydant suivi d’un polissage.
Équipez l’enjoliveur d’une colonnette spéciale, épaulée et filetée aux deux extrémités. L’un des deux filetages passe dans le trou central, et un écrou intérieur assure le blocage.
Percez le cerclage inférieur d’un trou de Ø 8 mm, fraisé pour ne pas abîmer le fil. Introduisez le câble à deux conducteurs dans ce trou, puis passez-le à travers le corps du moyeu.
Le fil est enfin passé dans le tube de la colonnette. Laissez-le dépasser de quelques centimètres.
Revissez l’enjoliveur sur le filetage au sommet de votre futur pied de lampe.
Pour patiner le pied et empêcher la réoxydation du fer, appliquez sur l’ensemble, à la mèche de coton, une cire teintée, couleur chêne moyen, puis faites briller au chiffon de laine.