L'Instagram, propriété de Facebook, fait actuellement l'objet d'une enquête de la part de l'UE pour violation potentielle des lois sur la confidentialité des données. Cela survient après qu'un scientifique des données a affirmé que la plate-forme avait exposé les informations personnelles de millions d'utilisateurs mineurs.
La Commission irlandaise de protection des données (DPC), l'organisme de réglementation des données de l'UE pour Facebook, lance une enquête sur le traitement par Instagram des informations sur les enfants.
L'enquête a été déclenchée par une étude réalisée en 2019 par l'analyste de données David Stier, qui a découvert des informations surprenantes sur l'exposition par Instagram des données personnelles des jeunes utilisateurs. Stier a découvert que plus de 60 millions d'utilisateurs d'Instagram âgés de moins de 18 ans avaient la possibilité de transformer leurs comptes personnels en comptes professionnels.
Les comptes professionnels sur Instagram affichent publiquement le numéro de téléphone et l'adresse e-mail de l'utilisateur. Cela signifie que tout utilisateur mineur qui a converti son profil en compte professionnel a exposé son adresse e-mail et son numéro de téléphone.
Pour aggraver les choses, les mêmes e-mails et numéros de téléphone ont également été intégrés dans le code source HTML des pages Web consultées par ces utilisateurs d'Instagram sur un ordinateur. Cela a permis aux pirates de récolter les informations personnelles des jeunes utilisateurs.
Un porte-parole de Facebook a répondu aux conclusions de Stier dans une déclaration à BBC News, en disant :
Nous avons toujours été clairs sur le fait que lorsque les gens choisissent de créer un compte professionnel sur Instagram, les informations de contact qu'ils partagent sont affichées publiquement. C'est très différent d'exposer les informations des gens. Nous avons également apporté plusieurs mises à jour aux comptes professionnels depuis l'époque de la mauvaise description de M. Stier en 2019, et les gens peuvent désormais choisir de ne pas inclure entièrement leurs coordonnées.
Malgré le fait que Facebook nie les affirmations de Stier et permet désormais aux utilisateurs disposant de comptes professionnels de refuser d'afficher des informations personnelles, le DPC poursuit toujours l'enquête.
Le DPC interroge le géant des médias sociaux sur deux questions. La première concerne le droit légal de Facebook de traiter les données des enfants, tandis que l'autre enquête porte sur la capacité des paramètres de profil d'Instagram à accueillir correctement les enfants.
Le sous-commissaire du DPC, Graham Doyle, a également parlé à la BBC de la mise en danger potentielle d'enfants sur Instagram, déclarant :
Instagram est une plate-forme de médias sociaux largement utilisée par les enfants en Irlande et dans toute l'Europe. Le DPC surveille activement les plaintes reçues de personnes dans ce domaine et a identifié des problèmes potentiels liés au traitement des données personnelles des enfants sur Instagram qui nécessitent un examen plus approfondi.
Si le DPC constate une violation au cours de son enquête, Facebook encourra une lourde amende.
Rendre Instagram sûr pour les utilisateurs mineurs peut sembler une tâche insurmontable. Après tout, Instagram n'a pas encore mis en place de contrôles parentaux solides. Cela obligera probablement les parents à surveiller l'activité de leur enfant sur leur smartphone et leur ordinateur.
