Vous ne supportez plus votre cuisine ? Courage, sa rénovation complète n’est pas un chantier insurmontable ! La preuve par l’image avec cette jolie réalisation de l’un de nos lecteurs, Frédéric Moncassin.
Jeune bricoleur de vingt-cinq ans, Frédéric Moncassin s’est associé à un proche parent pour rénover cet appartement des années soixante-dix. Présentant le nouvel aménagement de la cuisine, il ne cherche pas à minimiser les aléas du chantier. Son courrier nous fait partager les réussites comme les quelques difficultés rencontrées. Une franchise que nos lecteurs apprécieront à coup sûr, en bénéficiant de l’expérience ainsi acquise.
Mener à bien la réfection d’une cuisine exige moins de connaissances pointues que de multiples savoir-faire, relevant à la fois du menuisier, du carreleur, de l’électricien, du plaquiste, du peintre et du plombier. Certains travaux seront d’ailleurs confiés à un professionnel. Le programme établi, il ne faut pas perdre de temps : pendant la durée du chantier, le logement est inutilisable, et le bail du précédent court toujours ! Autant dire que nos deux bricoleurs ne chôment pas, quitte à poser quelques jours de congés pour avancer plus rapidement.
Pour commencer, un sérieux nettoyage par le vide s’impose, incluant le démontage de la chaudière à gaz. Si le carrelage au sol est conservé, celui des murs est entièrement retiré. Inutilisé de longue date, le vide-ordures est également déposé. D’où des trous béants dans la cloison de briques qui sont comblés avec de la plaque de
plâtre. Après modification de l’installation électrique, le rebouchage et le rejointoyage sont des opérations délicates… qui expliquent en partie le choix d’un revêtement mural en toile de verre.
Le remplacement de toutes les fenêtres de l’appartement réserve une bonne surprise : visser les nouvelles huisseries en PVC dans les anciens dormants métalliques s’avère très rapide. Il ne faut même pas trois heures pour changer celles de la cuisine. Seul défaut, inhérent à ce type de pose, emboîter deux dormants l’un dans l’autre réduit la surface vitrée.
La nouvelle porte, un joli modèle à hublots, est plus épaisse que l’ancienne. Une feuillure de 5 mm est donc fraisée à la défonceuse pour l’emboîter dans l’ancien chambranle. Après mise à dimensions et transfert des gonds, un coup de peinture suffit à masquer le fraisage et le tour est joué !
D’un beau gris anthracite presque noir, le nouveau carrelage est posé sur l’ancien. Les carreaux choisis (40 x 40 cm) sont un peu lourds, nos bricoleurs l’apprendront à leurs dépens : après en avoir soigneusement calé une dizaine, ils découvrent que la colle flue vers les côtés, les laissant s’affaisser. Le chantier est par chance peu avancé, mais il faut tout reprendre avec une colle adaptée et plus épaisse (un mortier-colle « prêt à l’emploi »).
La leçon est retenue pour la suite : pour poser le carrelage mural, jolie combinaison de deux tons de gris et d’un listel rouge assorti aux portes, la colle est prudemment achetée « prête à l’emploi ». La surface carrelée étant réduite, le surcoût est limité. Après cette précaution et l’emploi de croisillons d’espacement de 3 mm, le jointoyage est une formalité.
Les pieds réglables (vérins à vis) simplifient beaucoup le calage de niveau des caissons. Les éléments sont ancrés entre eux et aux parois. Il faut toutefois déplacer les tuyaux d’évacuation du lave-vaisselle et de la machine à laver, faute de vide sanitaire à l’arrière des éléments correspondants.
La pose des plans de travail s’avère plus délicate. Un faux équerrage de la cloison par rapport au mur extérieur impose de recouper à l’angle adéquat l’extrémité des plateaux, avant repérage et perçage du passage des tuyaux de la chaudière. Le raccord en L n’est pas prévu par le fabricant. Après suppression partielle d’un bandeau de chant, deux rainures sont fraisées à la défonceuse parallèlement au joint, de part et d’autre ; puis deux paires de trous sont percées dans les chants en vis-à-vis. Le tout permet d’enfiler deux gougeons (des tiges filetées) pour boulonner la jonction. Celle-ci est en outre collée pour garantir l’étanchéité ; la colle est généreusement appliquée pour fluer sur et sous l’assemblage et l’excédent aussitôt nettoyé.
Après reprise de la peinture du plafond, les murs reçoivent une toile de verre, également de couleur claire. Tiroirs et portes de meuble sont alors enfin posés, comme le seront les luminaires (peu après la prise des photographies). Restent à venir la hotte et le four compact, encastré au-dessus du réfrigérateur.
À noter les petites touches décoratives : le grille-pain et la cafetière sont assortis aux portes de meubles, les tabourets sont proches de la laque blanche des appareils électroménagers. L’ensemble est une réalisation digne d’un pro !
Concevoir l’aménagement est plutôt facile grâce au logiciel du fabricant de cuisine (Ikea ).
En jouant sur la largeur des éléments, une disposition en L est rapidement trouvée. Seul bémol, le décalage de l’évier par rapport à son emplacement d’origine oblige à allonger les conduites
Faute de pouvoir changer l’emplacement de la chaudière à gaz, celle-ci doit savoir se faire discrète dans le nouvel aménagement. D’où le choix d’un modèle à façade « customisable ». La pose et l’adaptation de la conduite de gaz sont confiées à un professionnel.
Le Consuel* refuse l’installation d’une hotte du fait de la présence de la chaudière dans la pièce, même avec un système à recyclage d’air qui ne crée pas de dépression dans le local. Solution envisagée avec son accord : asservir la chaudière à la hotte avec un dispositif coupant la première dès détection d’un appel de courant électrique sur la ligne alimentant la seconde. Un caisson spécifique sera nécessaire pour intégrer le moteur de ventilation de la future hotte car la largeur disponible (entre les fenêtres) n’est que de 50 cm (larg. standard : 60 cm).
*Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité
Faute de gabarit pour poser l’évier, un premier repérage à la craie de charpentier laisse des marques difficiles à retirer sur le stratifié (granuleux). Une simple craie d’écolier s’avère plus pratique. Encastrer la plaque de cuisson près de la jonction des plans de travail n’est pas plus aisé : gare aux gougeons de liaison sur le trajet de la scie sauteuse !
Le réseau électrique est modifié pour ajouter des prises et des sources d’éclairage. Après établissement d’un schéma, le circuit est dessiné directement sur les parois. ouvertes à la meuleuse d’angle, les saignées sont réduites au strict nécessaire en passant les gaines dans les alvéoles des briques. À noter une entorse aux normes (elles interdisent les saignées obliques).
Le coin repas est un plateau arrondi posé sur pied central et ancré au mur par un tasseau. livrée par erreur, une porte de meuble excédentaire s’est trouvée posée en attente sur la table. le hasard faisant bien les choses, elle y est restée, retaillée à dimensions et équipée d’accessoires de rangement. Le budget étant limité, le radiateur d’origine est conservé ; sablé et repeint, il est reposé sans modifier la plomberie.