Bêchage, bêche, bêcher, labour, labourer, laboureur, charrue sont autant de mots qui ont inspiré nombre de poètes, écrivains et philosophes au fil des siècles. Je vous propose d’en découvrir ici un florilège assez détaillé, mais n’hésitez pas à nous communiquer toute autre citation, extrait de poème ou proverbe mettant en scène ces mots, nous nous ferons un plaisir de les ajouter à celles qui suivent et que nous vous invitons à découvrir et à méditer sans modération… Elles sont classées par ordre alphabétique du nom de leur auteur.
Pour plus d’informations, nous avons précisé les dates et qualités des auteurs cités, et dans la mesure du possible, indiqué l’œuvre d’où était extraite la citation, ainsi que sa date de publication.
« N’attelle pas la charrue à l’escargot ».
(Proverbe américain)
« La moisson vient plus du labour que du champ. »
(Proverbe espagnol)
« Au paresseux laboureur Les rats mangent le meilleur. »
(Proverbe français)
« Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs ».
(Proverbe français)
« Ne cherchez pas une terre molle pour y planter votre bêche. »
(Proverbe gabonais)
« La charrue est le fondement de tous les arts ».
(Proverbe indien)
« Le labour en automne, suivi de la pluie est une garantie de belle récolte et une miséricorde pour les arbres. »
(Anonyme)
« Nous ferons, ma Diane, un jardin fructueux :
J’en serai laboureur, vous dame et gardienne… »
(Théodore Agrippa d’Aubigné, 1552-1630, écrivain et poète français ; Le Printemps, l’Hécatombe à Diane, 1570-1573)
« Et je serai pour vous, un enfant laboureur,
Qui fait vivre sa terre, pour vous offrir ses fleurs. »
(Monique Andrée Serf, dite Barbara, 1930-1997, chanteuse française ; l’enfant laboureur, 1973)
« Il nous faudra peut-être,
Dans quelque pays inconnu,
Écorcher la terre revêche,
Et pousser une lourde bêche
Sous notre pied sanglant et nu ? »
(Charles Baudelaire, 1821-1867, poète français ; Les Fleurs du mal, 1857)
« Il bêche à la pelle ronde, enfonce d’une poussée de talon le fer et la moitié du manche, retourne la motte et la pose sur le côté délicatement. »
(François Cavanna, 1923-2014, journaliste et humoriste français ; Les Ritals, 1978)
« Le bœuf traîne la charrue et le paysan suit la charrue. Tu mets l’ignorance à la place du bœuf et tu trouves derrière la misère et la pauvreté ».
(Driss Chraïbi, 1926-2007, écrivain marocain ; Une Enquête au pays, 1981)
« Soulever, pénétrer, déchirer la terre est un labeur – un plaisir – qui ne va pas sans une exaltation que nulle stérile gymnastique ne peut connaître ! »
(Sidonie Gabrielle Colette, 1873-1954, La naissance du jour, 1928)
« Ce que montre le jardinier en retournant la terre, en éliminant la couche d’oxydation, c’est l’épaisseur active, l’interrègne où le ciel et la terre ajustent en permanence leur mode de coexistence. »
(Michel Corajoud. Le paysage, c’est l’endroit où le ciel et la terre se touchent, 2010)
« On a besoin d’accrocher sa charrue aux étoiles ».
(Ralph Waldo Emerson, 1803-1882, philosophe et poète américain)
« Triptolemus, figure charismatique de la religion grecque, passe pour l’inventeur du labour et de l’agriculture : il est de ce fait le père de ce que nous appelons la civilisation. »
(Mary Frances Kennedy (M.F.K.) Fisher, 1908-1992, femme de lettres américaine ; De la Physiologie du goût, 1949)
« Ne plus savoir retourner le sol ni cultiver la terre, c’est oublier qui l’on est. »
(Mohandas Karamchand Gandhi, 1869-1948, dirigeant politique indien)
« Une fois que j’ai bêché le jardin, les ampoules, tu peux les compter sur les doigts de la main. »
(Jean-Marie Gourio, né en 1956, auteur français ; Brèves de comptoir, 1988)
« On ne peut demander au pur-sang de tirer la charrue ».
(Cheikh Hamidou Kane, né en 1928, écrivain sénégalais ; L’Aventure ambiguë, 1961)
« Né au cœur des champs, je retrouvais un à un mes repères d’antan, l’odeur des labours et le silence des tertres. Je renaissais dans ma peau de paysan, heureux de constater que mes habits de citadin n’avaient pas dénaturé mon âme. »
(Mohammed Moulessehoul dit Yasmina Khadra, né en 1955, écrivain algérien ; Ce que le jour doit à la nuit, 2008)
« Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse ».
(Jean de La Fontaine, 1621-1695, poète français ; Le laboureur et ses enfants, 1668)
« La charrue en traçant le premier sillon a creusé les fondations de la société. Ce n’est pas seulement du blé qui sort de la terre labourée, c’est une civilisation tout entière. »
(Alphonse de Lamartine, 1790-1869, poète français ; discours à la Société d’agriculture de Macon, 1 septembre 1839)
« C’était le paysan de la haute chaumine
Qui venait labourer son morceau de colline,
Avec son soc plaintif traîné par ses bœufs blancs,
Et son mulet portant sa femme et ses enfants. »
(Alphonse de Lamartine, 1790-1869, poète français ; Les Laboureurs, 1839)
« Au joug de bois poli le timon s’équilibre,
Sous l’essieu gémissant le soc se dresse et vibre ;
L’homme saisit le manche, et sous le coin tranchant,
Pour ouvrir le sillon, le guide au bout du champ. »
(Alphonse de Lamartine, 1790-1869, poète français ; Les Laboureurs, 1839)
« La terre qui fend sous le soc qu’elle aiguise,
En tronçons palpitants s’amoncelle et se brise ;
Et tout s’entrouvrant fume comme une chair,
Qui se fend et palpite et fume sous le fer. »
(Alphonse de Lamartine, 1790-1869, poète français ; Les Laboureurs, 1839)
« Vaste corps offert aux caresses et aux tourmentes des éléments, au toucher et au doigté du jardinier, aux regards et à la curiosité des visiteurs, le jardin est continuellement ensemencé, fécondé, labouré, embrassé, enlacé, pénétré. »
(Catherine Laroze, auteure contemporaine. Une histoire sensuelle des jardins, 1990)
« Le flatteur se fatigue plus que le laboureur. »
(Meng Ke dit Mencius, penseur chinois, 320-289 av. J.-C. ; Livre des livres)
« Bêcher avec sa propre bêche dans sa terre à soi ! La vie a-t-elle quelque chose de meilleur à proposer ? »
(John Beverly Nichols, 1898-1983, auteur et poète anglais)
« Un instrument qu’on ne remplace pas et qu’on ne perfectionne guère, c’est la charrue ».
(Jules Renard, 1864-1910, écrivain français ; Journal 1893 – 1898)
« Il laboura avec une si grande intelligence, en se proportionnant à la nature du terrain ; en creusant avec le soc, ou en ne faisant qu’effleurer le sol suivant que la terre végétale était profonde ou légère. »
(Nicolas Edme Restif dit Restif de la Bretonne, 1734-1806, écrivain français ; La Vie de mon père, 1776-1779)
« Je voudrais bêcher, bêcher dans la terre. Bêcher, ça me paraît tellement beau ! On est tellement libre quand on bêche ! »
(Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes, 1939)
« Dans le sein d’une terre inconnue,
Ne vas pas vainement enfoncer la charrue. »
(Virgile, 70-19 av. J.-C., poète latin ; Géorgiques, 30 av. J.-C.)
« Vois-tu d’ici ces gens dont la fortune Est dans leurs bras, qui, la bêche à la main, Le dos courbé, retournent ce jardin ? »
(François-Marie Arouet, dit Voltaire, 1694-1778, écrivain et philosophe français ; L’Enfant prodigue, 1738)
« Nous avons perdu la faculté de donner de jolis noms aux choses. Voilà pourquoi je hais, en littérature, le réalisme vulgaire. Un homme capable d’appeler une bêche une bêche devrait être condamné à s’en servir. »
(Oscar Wilde, 1854-1900, écrivain irlandais ; Le portrait de Dorian Gray, 1890)