Plus discrètes que les équipements de parcs, les microéoliennes ont parfois mauvaise presse. Souvent à raison. Mais il existe des exceptions, comme l’installation réalisée ici.
Difficulté : 3/4
Coût : de 9 000 à 15 000 € pose comprise, selon les spécificités du chantier (modèle de 1,5 kW)
Temps : 1 journée à 2 personnes
Équipement : niveau à bulle, gabarit de perçage, perforateur et forets à béton, meuleuse Ø 125 et disque à tronçonner le métal, outils à main (clés, tournevis…), nacelle (location)
Crédit d’impôt : quelles aides en 2020 ?
L’acquisition d’une éolienne donne droit au crédit d’impôt à certaines conditions : consulter les conditions d'éligibilité au crédit d’impôt transition énergétique dédié aux travaux d’économies d’énergie et aux équipements d’énergies renouvelables.
Si la terminologie « petit éolien » désigne des équipements jusqu’à 12 m de diamètre et dont la puissance s’échelonne jusqu’à 36 kW, les éoliennes installées chez des particuliers relèvent plutôt du « microéolien ». C’est le cas ici des éoliennes de pignon, dont la puissance ne dépasse pas 2 kW.
Comment marche une microélolienne ?
Le courant alternatif (AC) triphasé que produit cette éolienne est converti par un ou plusieurs onduleurs en courant monophasé.
Il peut alors être consommé, vendu à un fournisseur d’électricité (pour les plus gros modèles) ou stocké dans des batteries, au même titre que celui provenant d’autres sources afin d’alimenter en priorité certaines lignes de la maison.
Le raccordement de ce matériel doit à chaque fois faire l’objet d’une demande de convention d’exploitation auprès du gestionnaire du réseau ERDF.
Envisager le projet sous tous les angles
Un vendeur sérieux tient d’abord compte du bilan éolien de la station météorologique locale. Il intègre aussi les caractéristiques du site (arbres et bâtiments à proximité) pour proposer une solution appropriée. En dessous de 12 m, l’installation d’une éolienne ne nécessite qu’une déclaration de travaux. Mieux vaut aussi consulter ses voisins immédiats… Au-delà, il faut un permis de construire, une étude d’impact sur l’environnement et respecter un écart de plus de 3 m face aux limites de propriété. Des précautions doivent être prises, tant en termes d’installation que d’assurance (une extension de l’assurance en responsabilité civile du propriétaire est nécessaire pour couvrir les dégâts matériels et les risques liés au raccordement électrique). Le lourd équipement (30 kg), perché au bout d’un mât de 2 m, engendre des contraintes mécaniques fortes dont il faut bien tenir compte.
1 Préparation des fixations
Passer les 2 vis M10 par l’intérieur du support.
Ajouter les joints isophoniques et serrer sans excès la platine intermédiaire.
Proposé en option, le gabarit de perçage facilite le repérage des 12 trous Ø 12 mm à percer dans le mur (6 par ancrage).
Sinon, ils peuvent être repérés à l’aide des supports équipés de leurs sabots.
Préconisés à l’extérieur d’un volume habitable, les scellements par injection supposent d’introduire des tamis en cas de maçonnerie creuse.
Injecter la résine correspondante et enfoncer les tiges filetées à fond.
Ces joints en caoutchouc séparent les supports de la maçonnerie.
Leur effet s’ajoute à celui des joints isophoniques qui équipent les sabots des supports, pour éviter de transmettre les vibrations de l’éolienne.
Les sabots vissés au mur, présenter la ferrure en oméga, équipée de ses vis et rondelles en caoutchouc (pour les fixations supérieures) ainsi que du silentbloc (fixation inférieure).
Face à un volume non habitable, les ancrages supérieurs traversent la maçonnerie de part en part.
Utiliser pour cela de longues tiges filetées M10. Côté intérieur, elles prennent appui sur une contreplaque.
2 Montage du mât, du corps et de l’hélice de l'éolienne
Ouvrir les colliers de fixation.
Faire descendre le mât jusqu’à la plaque en mousse de la platine inférieure, sans l’écraser.
Refermer.
Repérer les 3 câbles qui capteront le triphasé produit par l’éolienne.
Les raccorder aux connecteurs qui sortent de celle-ci (chacun sa phase).
Enfiler les trois câbles par le haut du mât, connecteurs compris.
Emboîter le corps de l’éolienne (équipée de sa queue) à l’extrémité du mât.
Puis serrer les 6 vis à tôle correspondantes.
Si ce n’est déjà fait, assembler les pales de l’hélice autour du moyeu.
Veiller à les orienter correctement (partie plate de leur fixation contre le moyeu) afin que l’hélice tourne dans le bon sens.
L’envers du moyeu de l’hélice est conçu pour s’emboîter sur le nez de l’éolienne et faire corps avec celui-ci.
La vis, elle, n’est là que pour retenir l’hélice.
La serre fermement mais sans excès.
3 Passage des liaisons triphasée et monophasée
Repérer l’emplacement du trou à percer pour traverser la maçonnerie.
À deux, guider le passage des 3 câbles vers l’intérieur.
Protéger les câbles par un fourreau annelé jusqu’en haut du mât et les attacher le long d’un des pieds du support inférieur et sur le mur.
Prévoir un collier tous les 30 cm environ.
Pour faciliter le passage du câble boîtier- tableau, le prolonger par un conducteur (1 m environ) de 2,5 mm par exemple. Il est assez rigide pour traverser cloisons et doublages avant de déboucher de l’autre côté.
4 Raccordement électrique de l'éolienne
Dénuder les extrémités des câbles venant de l’éolienne et les raccorder aux 3 blocs de jonction d’entrée, reliés aux 3 disjoncteurs.
Puis relier les 3 blocs de jonction de sortie...
...avec des câbles (4 mm) aux bornes rouges de l’onduleur 1.
Relier les autres en cascade, les 6 bornes noires entre elles, et le dernier onduleur à la résistance de débordement.
Raccourcir le câble boîtier tableau (CBT) et dégainer ses conducteurs sur 10 à 15 cm.
Dénuder leurs extrémités et raccorder la phase et le neutre en haut du bloc de jonction "entrée EDF" (à droite du découpleur réseau).
Raccorder ensuite le conducteur de terre du CBT sur le bloc de jonction prévu à cet effet.
Côté tableau de répartition, relier à la barrette de terre l’autre extrémité de ce conducteur.
Au tableau, raccorder les conducteurs de phase et neutre du CBT sur le disjoncteur différentiel correspondant.
Il sert à protéger les circuits alimentés en priorité par l’éolienne.
Contrairement aux dispositifs de coupure habituels, les disjoncteurs où sont raccordés les 3 phases de l’éolienne s’enclenchent vers le bas et se déclenchent vers le haut.
La sécurité avant tout
Cette éolienne de fabrication française (SCTD) se distingue d’abord par le poids (18 kg) qui réduit l’inertie de son générateur : il produit de l’électricité même par vent faible. Cela allonge d’autant sa plage de production, synchronisée avec celle des onduleurs (22 à 60 V).
Par vent fort, une sécurité électronique plafonne la vitesse des pales en fibres de carbone, dont la souplesse permet d’absorber la force du vent. L’éolienne modère donc mécaniquement son allure et non avec un régulateur de vitesse, consommateur de courant.
S’il faut délester les onduleurs, une résistance de débordement dissipe l’excédent d’énergie en chaleur, à la manière d’un radiateur. Le fabricant peut ainsi annoncer des rendements annuels (constatés) de l’ordre de 2 000 kWh sur certaines de ses installations.
Le courant n’est pas produit pour être revendu à ERDF ou à une ELD(1) mais pour être consommé. Il est injecté au tableau de répartition.
(1) ELD : entreprises locales de distribution créées par les collectivités (locales) pour exploiter les réseaux de distribution
Fournitures
- Kit éolienne injection réseau avec boîtier de protection (disjoncteur et découpleur réseau), convertisseurs (onduleurs) et résistance de débordement, mât (haubané ou en pignon) et gabarits de perçage
- Frein à filets
- Tige filetée et écrous M10, contreplaque pour ancrage mural intérieur
- Kit de scellements par injection
- Câble multibrins 6 mm (liaison triphasée éolienne-coffret)
- Câble multibrins 4 mm (liaisons coffret-onduleurs-résistance)
- Câble multibrins 3 x 4 ou 6 mm (liaison monophasée boîtier de protection-tableau de répartition)
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