Le raccordement à la terre constitue le complément logique de l'équipement de dispositifs de protection différentiels en tête d'installation. C'est en effet en offrant au courant la possibilité de "s'échapper" vers la terre, en cas de défaut d'isolation des appareils, qu'une différence de potentiel entre les deux conducteurs actifs peut être enregistrée, entraînant le fonctionnement du ou des disjoncteurs. La prise de terre permet de tirer ensuite un conducteur de protection (jaune, vert ou vert-jaune) qui permettra un raccordement sur tous les circuits, prises et éclairages compris.
Trop souvent encore considérée comme un « accessoire » à l’utilité mystérieuse, la ligne de terre a pourtant un rôle fondamental tant pour la sécurité d’une installation électrique que pour la protection contre la foudre et les parasites.
Son efficacité tient autant à l’organisation rationnelle des liaisons entre tous les conducteurs de terre et toutes les parties métalliques des appareils électriques, qu’à une résistance minimale de la prise de terre. La qualité de la prise de terre est fondamentale pour l’efficacité de tous les dispositifs de protection :
• La résistance de la prise de terre doit être inférieure à 100 Ohms, selon la norme. Toutefois, dans une région sujette à des foudroiements fréquents, il est recommandé de ne pas dépasser 30 Ohms pour une installation dépourvue de paratonnerre et 10 Ohms si elle en a un.
• La constitution de la prise de terre dépend du bâtiment et de la résistivité du terrain sur lequel il est construit. La meilleure est la boucle enfouie à fond de fouille de fondations lors de la construction. On peut aussi l’établir par un conducteur enfoui au fond de la tranchée où passent les raccordements d’eau, d’électricité et de gaz, sous réserve de maintenir un espacement d’au moins 20 cm avec ces canalisations.
• La résistivité du terrain, qui influe sur la qualité de la prise de terre, varie selon la profondeur, le taux d’humidité et la température (le gel peut augmenter la résistivité, jusqu’à 2 m de profondeur). C’est pourquoi les meilleures prises de terre sont la boucle à fond de fouille et le piquet enfoui en fond de cave, qui sont préservés de la sécheresse comme du gel.
• La mesure de la résistance de la prise de terre doit s’effectuer, au moyen d’un ohmmètre spécial, en période sèche ou de gel, pour les mêmes raisons.
La liaison entre la prise de terre et le tableau d’abonné ne doit altérer en rien la qualité de la prise.
• Si plusieurs prises de terre sont utilisées pour une même installation électrique (par exemple pour un pavillon et une annexe), elles doivent être interconnectées. Sinon (bâtiments trop éloignés), chaque installation doit comporter un dispositif de coupure associé à sa prise de terre.
• Une barrette de mesure doit être placée à un endroit facilement accessible, le plus près possible de la prise de terre.
• La section du conducteur de terre, entre prise et barrette de mesure, doit être de
Tous les points considérés comme se trouvant à la référence « zéro volt » sont reliés à la terre par des fils (couleur : jaune-vert) appelés : « conducteurs de protection », et référencés « PE » sur les schémas.
• Le conducteur de protection principal, qui relie la barrette de mesure à la barrette de masse du tableau d’abonné de l’installation, a la même section que le conducteur de phase alimentant l’installation, avec toutefois un maximum de 16 mm.
• Le nombre des conducteurs de protection des circuits doit être le même que celui des appareils de protection placés en tête de ces circuits, au tableau d’abonné.
• Le cheminement des conducteurs de protection doit suivre au plus près les conducteurs de phase et de neutre alimentant les équipements, de préférence dans la même canalisation.
• Les effets de la foudre ou des parasites se trouvent amplifiés par la surface existant entre le cheminement du conducteur de protection et celui des conducteurs actifs.