Un mur en parpaings assure non seulement une protection contre les intrusions et les bruits de la route mais limite aussi l’entretien. Recouvert d’un enduit à la chaux et coiffé d’une jardinière, il délimite proprement un jardin arboré.
Matériel nécessaire
- truelle
- taloche
- niveau à bulle
- fil à plomb
- cordeau
- serre-joints de maçon
- massette
- marteau
- coupe boulons
- pince coupante
- plantoir
- pelle
- gants de protection
- bétonnière
- brouette
- échafaudage mobile
- compresseur thermique et pistolet à crépir avec buses Ø 14 à 18 mm (en location)
- parpaings, blocs à chaîner (10 blocs de 20 x 20 x 50 cm au m²)
- fers à béton Ø 6 mm et fil de fer
- ciment ordinaire (à béton), ciment à bâtir (type « Multibat » ou « Tradifarge » de Lafarge), chaux NHL (Socli, Ciments Calcia, Saint Astier…), sable 0/5 mm, gravier ou mélange béton, pigment brun (« Sikacim Color » de Sika).
- planches de coffrage
- clous
- terreau
- micro-mottes de sedums
- oignons d’iris…
Difficulté : 3/4
Coût : 22 €/m²
Temps : 1 mois (pour 100 m²)
La limite de propriété de ce terrain en pente forme une longue courbe bordée par quelques arbres et une route communale. Le projet était ici de construire un mur en parpaings de 2 m de haut et 50 m de long.
Pour consolider l’ensemble, un chaînage horizontal est réalisé à partir du troisième rang et trois murets perpendiculaires font office de contrefort.
Une tête de mur originale : des jardinières décoratives
L’originalité du projet concerne la tête de mur.
Traditionnellement protégée par un chaperon (rangée de pierres plates ou de tuiles), elle est constituée de blocs de chaînage remplis de terreau.
Toutefois, en zone de montagne (hivers rigoureux), mieux vaut prévoir un chapeau. En effet, la jardinière contribuant à stocker de l’humidité dans l’épaisseur du mur, le gel pourrait causer des dommages.
Côté finitions, c’est un enduit à la chaux qui a été retenu. Il est appliqué en trois couches avec un pistolet à crépir muni de buses adaptées (Ø 14 à 18 mm), relié à un compresseur thermique (location).
Un enduit dans la tradition
Le dosage en liant (ciment et chaux) est décroissant, du gobetis (couche d’accroche) au corps d’enduit, jusqu’à la finition. Ces deux dernières couches contiennent des pigments bruns (« Sikacim Color » de Sika). Ils rappellent la teinte des constructions traditionnelles en terre crue. La granulométrie du sable conditionne l’effet recherché.
L’idéal est d’utiliser un calibre 0/5 mm pour le gobetis et 0/3 mm pour la finition. Le temps de séchage du corps d’enduit dépend de l’épaisseur du mortier et de la température ambiante. Peu épais et plutôt irrégulier, l’enduit utilisé ici sèche rapidement (une journée en été) et laisse apparaître certains défauts. Sa réalisation est à la portée de tous, à condition de travailler à trois, l’un prépare le mortier (bétonnière) tandis que les autres se relaient au pistolet et à la taloche. Un enduit plus épais (15 à 20 mm) peut être dressé à la règle avant de recevoir une couche de finition, mais sa mise en oeuvre exige une bonne expérience…
Démarches administratives pour bâtir un mur
Propriété et voie publique Avant de démarrer les travaux, rendez-vous en mairie pour connaître vos obligations, tant vis-à-vis de l’espace public que de vos voisins. Si le terrain se trouve le long d’une voie publique, l’administration délivre un arrêté d’alignement. Adressez-vous à la préfecture s’il s’agit d’une route nationale, au Conseil général si c’est une route départementale, ou à la mairie si une voie communale borde votre terrain.
Fondation et soubassement
À la pelle et la pioche ou mieux, à la mini-pelle (à louer), creuser une tranchée (l. 40 x P. 30 cm) pour réaliser l’assise nécessaire à la stabilité du mur (semelle).
Le talus en bord de route sert de limite à la tranchée. Assembler des planches à l’aide de morceaux de tasseaux vissés côté extérieur, pour obtenir une ligne d’appui régulière.
Planter des chevillettes de maçon pour caler les planches.
Ferrailler sur un lit de pierres (hérisson) et couler le béton dosé à 250 kg/m³.
Monter les trois premiers rangs sur la semelle (mortier dosé à 10 seaux de sable pour 1 sac de ciment). Vérifier l’alignement et l’aplomb à l’aide d’un cordeau et d’un niveau.
Mise en place du chaînage de renfort
À mi-hauteur, réaliser un chaînage avec des fers à béton Ø 6 mm reliés par du fil de fer.
Coffrer en serrant des planches de niveau de part et d’autre des blocs à l’aide de serre-joints de maçon.
La forme du mur est courbe, ce qui contribue à sa stabilité. Mais il est préférable d’ajouter des contreforts (ici trois murets perpendiculaires).
Entre les planches de coffrage, couler du béton dosé à 350 kg/m³, le répartir à la truelle, puis le lisser à la taloche large.
Élévation du mur
Décoffrer après 48 h environ, puis continuer à monter le mur. Le lit de mortier est réparti en couches régulièrement striées à la truelle pour obtenir, après calage des blocs, une épaisseur de 0,7 à 1,5 cm.
Tendre un cordeau à hauteur d’un bloc pour former une ligne de repère, utile si le mur est droit, mais aussi si sa forme générale est courbe (si la courbe est trop importante, il faut réaliser un gabarit).
Après avoir été ferraillés, les blocs de tête sont à remplir de béton pour former un raidisseur.
Placer un fer à béton à l’intérieur des blocs à chaîner en U (dernier rang).
Le surélever avec des cales.
Remplir les blocs au tiers de leur hauteur avec du béton (350 kg/m³). Former une légère pente à la truelle.
Info +
Penser à répartir les palettes puis les blocs, en début de chantier, afin d’éviter de se déplacer pour les transporter un à un. Ceux à poser aux extrémités du mur comportent trois faces lisses et une alvéole.
Enduisage et plantation
Humidifier le mur à refus la veille de l’enduisage, puis modérément le jour même. Pour enduire une grande surface, mieux vaut louer un compresseur et un pistolet à crépir.
Appliquer la première couche (gobetis) au pistolet en évitant les surépaisseurs.
Fine et granuleuse, elle est réalisée avec un mélange de chaux et de ciment (enduit "bâtard").
Le lendemain, appliquer la deuxième couche (corps d’enduit), du bas vers le haut du mur. Elle doit être épaisse (1 à 2 cm), sans pour autant s’affaisser.
Avant la prise de l’enduit, lisser la couche de finition, d’un geste toujours régulier, à l’aide d’une taloche en mousse ou en bois selon l’aspect final recherché.
Remplir les blocs de terreau et planter des micro-mottes de sedums (disponibles auprès de pépiniéristes spécialisés), des bulbes d’iris… et autres plantes susceptibles de résister à la sécheresse et capables de s’enraciner dans une faible profondeur de substrat.
Béton, mortier : quels dosages ?
- Béton de semelle à 250 kg/m³ : 8 seaux de sable/10 seaux de gravier/1 sac de ciment.
- Béton de chaînage à 350 kg/m³ : 5 seaux de sable/8 seaux de gravier/1 sac de ciment.
- Mortier à bâtir : 10 seaux de sable/1 sac de ciment à bâtir (type Multibat ou Tradifarge).
- Gobetis : 8 seaux de sable/½ sac de chaux NHL + ½ sac de ciment.
- Corps d’enduit : 9 seaux de sable/¾ sac de chaux NHL + ¼ sac de ciment/pigment.
- Finition : 10 seaux de sable/1 sac de chaux NHL/pigment.
À noter : le poids des sacs de ciment ou de chaux est de 35 kg. En raison de différences liées à la température et au degré de sécheresse ambiante, la quantité d’eau se fait en pratique au jugé, selon la consistance recherchée. On peut aussi commander du mélange béton (sable + graviers) pour simplifier la mise en oeuvre, ou une toupie de béton si les quantités sont importantes (4 à 10 m³).
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