Entre passages répétés et ponçages appuyés, le bois finit par s’user. Quand une ou plusieurs lames sont disjointes ou fendues, il est temps de les remplacer.
Clouer les lames est l’une des possibilités. On dissimule la tête avec un chasse-clou et l’empreinte est comblée à la pâte à bois. La fixation peut aussi se faire par des tourillons collés qui lient la lame au tasseau support.
Avant de teinter les lames de réparation, faites des essais sur des chutes du même bois en essayant d’approcher les tons de l’ensemble du plancher.
La majorité des maisons anciennes sont équipées de parquets posés sur tout l’étage. Les cloisons étaient réalisées postérieurement et s’appuyaient dessus, ce qui rend plus difficile des réparations comme le dégagement des lames.
Il est formé d’un assemblage par rainure et languette de lames de sapin de largeur 100 mm et d’épaisseur 22 mm, les longueurs étant variables. À cette époque, la pose s’effectuait sur un ensemble de solives (17 x 7 cm) espacées de 40 cm (aujourd’hui, ce sont des lambourdes de dimensions plus réduites qui reposent souvent sur un béton porteur).
● Ici, plusieurs lames présentent des traces accentuées de ponçage. La partie supérieure des rainures est sérieusement diminuée et parfois fendue dans toute la longueur. Elles doivent donc être remplacées.
Le fait qu’une lame se pose en engageant la rainure dans la languette de la précédente rend difficile son extraction lorsqu’elle est endommagée. Ici, l’usure sur les bords a permis de soulever la première lame puis de la retirer, sinon un trou percé à chaque bout permet de la refendre à la scie sauteuse et de retirer les morceaux.
● Le dégagement d’une première lame donne accès aux autres et permet de visualiser les solives. C’est contre l’une de ces pièces de bois que se coupe le bout des lames endommagées. Pour servir de support aux lames neuves, il faut poser un tasseau (4 x 6 cm) d’une longueur supérieure de 5 cm environ à leur largeur. Le tasseau est cloué ou vissé le long de la face interne de la solive. On rajoutera autant de tasseaux qu’il est nécessaire pour un bon support des lames neuves.
● De mêmes dimensions que les anciennes, les lames de remplacement sont désépaissies à la raboteuse pour compenser l’usure du plancher et se retrouver sensiblement sur le même plan.
La pose de la première lame est facile car sa rainure s’engage dans la languette du vieux parquet. Le travail se poursuit ainsi de suite. Pour la dernière lame, un léger rabotage de la languette facilite l’emboîtement. On peut également travailler le bord inférieur de la rainure de la lame neuve.
● Au fur et à mesure du montage, les lames sont fixées par des pointes invisibles (tête d’homme de 30 mm). Enfoncées en biais dans le joint, elles pénètrent dans les solives. Les lames neuves reposant en bout sur les tasseaux, l’immobilisation est assurée par des pointes réunissant la lame et le tasseau (tête d’homme de 40 mm).
Le bois neuf contraste avec la teinte du vieux parquet. Appliquer une couche de teinte de fond et corriger à la mèche de coton avec d’autres teintures à bois (chêne doré par exemple). La recherche s’effectue par essais successifs. Un vernis satiné polyuréthanne fixe la patine.
Les assemblages par rainure et languette entre deux lames voisines sont très endommagés. En faisant levier avec deux burins plats, la lame se soulève puis s’extrait facilement.
A la scie sauteuse, découpez perpendiculairement les deux lames endommagées. La lame à remplacer est toujours sciée le long d’une face de solive qui sert de guide à la scie.
Pour supporter le bout des lames neuves, découpez un morceau de liteau de longueur suffisante. Glissez-le sous le plancher et clouez-le (ou vissez-le) sur la face de la solive.
L’extrémité de la troisième lame est endommagée. Après découpe, une chute est mise en place. Collez l’emboîtement languette-rainure et clouez sur deux liteaux placés dessous.
L’emboîtement de deux lames qui se suivent dans la longueur peut s’avérer un peu difficile. Pour faciliter la pose, rectifiez l’assemblage avec un rabot plat appelé « guillaume ».
La languette de la première lame se loge dans la rainure du parquet existant. Fixez la lame à chaque solive par des pointes tête d’homme placées en biais et noyées au chasse-clou.
Pour rentrer la dernière lame, supprimez la partie inférieure de sa rainure pour qu’elle repose sur la languette de l’ancien parquet. Clouez-la en bout sur les liteaux.
Retrouvez la couleur de l’ancien plancher (ici pin d’Orégon). Passez à la laine d’acier, corrigez avec une teinte approchante. Finissez avec un vernis incolore satiné ou un vitrificateur.