Quand la hauteur sous plafond est suffisante, une mezzanine permet de gagner de précieux mètres carrés. Parfois, il lui faut s’adapter à une configuration un peu particulière. Dès lors, une conception sur mesure s’impose.
Matériel nécessaire
- Cornières de 40 x 40 mm
- Baguettes d’électrode enrobées
- Mastic-colle polyuréthane
- Chevilles universelles (ou pour parois pleines)
- Lames bouvetées en pin brut de 160 x 22 mm
- Colle à bois • Chevilles Ø 6 mm
- Vis TF agglo Ø 4 x 20 et 4,5 x 50 mm
- Sous-couche
- Peinture microporeuse pour le bois intérieur
- Ruban de masquage
- Papier abrasif fin
Difficulté : 3/4
Coût : environ 150 €
Temps : 4 jours
Équipement : équerre, fausse équerre, niveau à bulle, règle, cale à poncer, serre-joints, marteau, meuleuse, poste de soudure à l’arc, perforateur, scie circulaire guidée ou scie radiale, perceuse sans fil, escabeau…
Si une mezzanine peut être envisagée à partir de 3 m sous plafond, difficile d’y caser autre chose qu’un lit. Pour un bureau, mieux vaut au moins 3,60 m, afin de se tenir assis à une table et de se relever. En bois ou en métal, la structure porteuse est en principe conçue pour reposer au sol, moyen le plus simple de garantir sa stabilité. Par précaution, elle peut être ancrée dans l’un des murs pour l’empêcher de se décaler au fil du temps, notamment sous l’effet des vibrations produites en montant et descendant l’échelle ou l’escalier qui la dessert.
Une structure suspendue pour libérer le sol
Une structure entièrement suspendue comme celle-ci complique le procédé de fixation. Ce choix est motivé par la configuration des lieux : une petite entrée (moins de 2 m) donnant directement sur un séjour avec au premier plan des piliers soutenant le linteau d’un mur porteur. Comme il n’était pas question d’ajouter au sol d’autres éléments verticaux ou d’utiliser les piliers existants, restait la solution d’une
structure entièrement suspendue : en l’occurrence, au linteau de la porte et aux murs délimitant l’entrée sur deux côtés. S’ajoute à la complexité du projet, l’absence de perpendicularité des murs qui forment un angle de 120° environ. Cette configuration ne pouvait qu’imposer du sur mesure. Ici, les dimensions réduites du plancher de la mezzanine (donc sa charge potentiellement limitée) permettent d’envisager une fixation suspendue et exigent en contrepartie une certaine finesse des lignes.
En acier pour plus de légèreté
Économique et simple à assembler, le bois impose des sections beaucoup plus importantes qu’avec de l’acier. Ainsi, même pour un ouvrage comme celui-ci d’à peine 1,50 m de côté, un bâti en bois ferait nécessairement appel à du chevron de 60 x 80 mm. Alors que des cornières en acier de 40 x 40 mm sont nettement plus gracieuses et donnent à l’ouvrage son allure aérienne. Pour l’assemblage, la meilleure option est le soudage. Rapide et fiable, il est aussi esthétique : cordons et points sont discrets, voire invisibles une fois meulés. Ils permettent aussi un assemblage bord à bord des profilés, irréalisable avec des vis ou des boulons… Souder l’acier implique d’utiliser un poste à arc de type MMA (de préférence Inverter) ou bien MIG-MAG. Des outils accessibles aux bricoleurs, tant par leur coût que par leur simplicité d’utilisation. Ils sont en outre particulièrement indiqués pour le soudage de profilés métalliques de plusieurs millimètres d’épaisseur comme les cornières utilisées ici : aucun risque de les voir se percer ou se déformer comme de la tôle.
La sélection du matériel par Système D
Scie sauteuse |
Serre joints |
Perforateur |
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sur ManoMano |
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sur Sobrico |
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Fixation du bâti
- L’entrée ouvre directement sur un séjour d’une hauteur sous plafond de 3,60 m.
- D’où l’idée de réaliser cette mezzanine à structure métallique.
- Après traçage des repères sur les murs, présenter le premier élément dans l’un des angles (ici au ras d’une conduite).
- Percer l’aile du profilé, fraiser, cheviller et visser.
- Au bout de la première section de cornière fixée précédemment, tracer l’alignement vertical du montant.
- Lui aussi est percé d’avant-trous (tous les 30 cm).
- Cheviller, puis visser.
- L’extrémité de la traverse latérale doit coïncider avec la partie inférieure des montants.
- Si un faible intervalle subsiste, il sera comblé par les cordons de soudure.
- Perpendiculaire à la précédente, la traverse arrière s’engage ici dans une entaille en L, pratiquée dans l’un des murs d’appui de l’ouvrage qui comportera un plancher en bois.
Conseil de bricoleurs
Vu la configuration particulière des murs qui ne sont pas perpendiculaires, le bâti du plancher gagne à être assemblé et fixé élément par élément plutôt que pré-assemblé au sol, option pour laquelle le relevé et le report de cotes seraient bien plus contraignants. Si cette technique demande plus de temps, elle permet de travailler seul, avec quelques serre-joints.
- Brider la traverse latérale et la souder par l’intérieur au bas du premier montant.
- Souder ensuite la traverse arrière au bas du second montant.
- Il faut toujours porter des gants.
- Une portion du mur de gauche forme un angle non perpendiculaire avec celui où arrive la traverse arrière.
- Le mesurer en deux fois : d’abord à partir de la traverse, puis à partir de l’angle jusqu’au suivant.
- Relever l’angle de la paroi à la fausse-équerre et retailler en biseau un tronçon de cornière de 10 cm.
- Le souder au bout de la traverse latérale gauche.
- Présenter le tout pour repérer les trous à percer.
- La traverse gauche prenant ici appui sur un doublage, la fixation (chevillée dans le mur) est renforcée avec une colle polyuréthane.
- Au préalable, dégraisser le profilé à l’alcool et le poncer sommairement.
- Mesurer, découper et percer la traverse avant.
- La souder à la traverse gauche puis la visser soigneusement dans le mur.
Réalisation du plancher
- Relever les cotes à l’intérieur des cornières ainsi que l’angle (à la fausse équerre).
- Les reporter au bout de la première lame en vérifiant qu’elle est orientée avec sa languette vers la lame suivante.
- Nettoyer les coulures de colle si nécessaire.
- Minorer la longueur de la première lame de 5 mm pour disposer d’un léger jeu aux extrémités.
- La découper à la scie circulaire (si possible guidée à l’aide d’un rail) ou à la scie sauteuse.
- Mesurer la longueur de la lame suivante et reporter l’angle à la fausse équerre.
- Découper et faire un essai à blanc.
- Puis encoller sa rainure et présenter la lame.
- Même si la languette semble engagée à fond dans la rainure de la lame suivante, serrer les lames sur toute leur longueur à l’aide d’un marteau et d’une cale martyr.
- Avant d’ajuster une nouvelle lame, mesurer sa longueur (moins 5 mm) au ras du chant de la lame précédemment posée.
- Puis utiliser une équerre ou une fausse-équerre.
- Une surface de plancher aussi restreinte ne laisse aucune possibilité d’intégrer une trémie… Sauf celle d’un escalier escamotable qui occupe tout de même 1,20 x 0,60 m. Soit une surface de 0,72 m² sur laquelle il est ensuite impossible de poser quoi que ce soit.
- La solution passe donc par une échelle de meunier fixée le long d’un bord.
Découpes spéciales
- Sur la dernière lame, repérer les positions des divers obstacles (conduites, angle sortant…) en plusieurs fois et les reporter de préférence avec une équerre.
- Réaliser les encoches à main levée à la scie sauteuse.
- Dans le cas d’un tuyau, ne pas hésiter à percer d’abord le fond de l’encoche au bon diamètre.
- Présenter toujours à blanc une lame ainsi rectifiée pour vérifier les découpes.
- Encoller ensuite sa rainure et préparer sa mise en place.
- Ici, la conduite circule à l’horizontale au ras de la dernière lame.
- Il faut donc retirer l’avant-dernière lame, l’assembler à la dernière, pour les installer ensemble.
- Serrer les deux dernières lames en glissant un pied de biche ou une pince à décoffrer au ras de la traverse avant.
- Visser ensuite les lames par-dessous, dans les angles du bâti.
Mise en peinture de la mezzanine
- Le linteau formant une saillie, un écart apparaît entre le montant et la paroi correspondante.
- Le combler avec un tasseau ou un profilé, collé au mastic-colle.
- Avant de recouvrir les surfaces d’une teinte claire, appliquer une sous-couche.
- Vérifier sa compatibilité avec le bois du plancher ou opter pour un produit spécifique.
- La mise en peinture commence toujours au pinceau dans les bords, car le rouleau ne peut aller au fond des angles rentrants.
- On peut aussi utiliser une brosse à rechampir.
- Sur des surfaces inférieures à 1 m, un rouleau standard n’est pas le plus pratique…
- Opter pour un rouleau laqueur, plus fin et plus maniable. Pratique, il s’utilise aussi avec un petit bac et n’impose pas l’usage d’un camion et d’une grille.
Astuce de bricoleur
Pour arrêter sans bavure deux teintes de part et d’autre d’un angle rentrant, protéger l’une d’elles, déjà sèche, avec du
ruban de masquage.
Si l'on craint d’abîmer la finition, utiliser une
spatule en Inox que l'on déplace au fur et à mesure de la progression de la brosse ou du rouleau.
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