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Fabriquer des bougeoirs sur un tour à bois

Les grosses bougies sont à la mode mais coûteuses. Une solution astucieuse consiste à les remplacer par des cylindres en bois posés sur un chandelier, dont le sommet accueille une bougie chauffe-plat. Original, économique et facile à réaliser même pour un débutant en tournage.

Fabriquer des bougeoirs sur un tour à bois

Conseils pratiques

Il est possible de partir d’un rondin (bien sec !) prélevé sur le quota de bûches de la cheminée. Mais le dessin des veines du bois sera moins riche qu’avec un carrelet.
Les extrémités sont ici arrondies pour imiter la forme d’une bougie, mais cette opération n’a rien d’impératif. Obtenir à la gouge des arêtes droites est toutefois un peu délicat pour le débutant. À défaut, reste le bédane, mais l’état de surface obtenu avec cet outil n’est pas très beau.

Les bougies chauffe-plat permettent bien des créations en matière de bougeoirs en bois. Leur coupelle métallique réduit en effet les risques d’incendie et rend inutile la bobèche (disque réceptacle pour la cire).

La réalisation présentée ici est un simple cylindre percé pour s’engager sur un cône de chandelier et comportant un évidement destiné à la bougie. Ses extrémités sont légèrement arrondies. Un projet facile, à la portée d’un débutant en tournage.

L’ébauche

Le carrelet de départ est de section 50 x 50 mm pour une longueur de 12 à 13 cm (longueur de l’objet fini : 10 cm). Les tasseaux du commerce sont peu exploitables : pin, sapin et ramin s’avèrent difficiles à tourner proprement. Il est donc préférable d’utiliser, comme ici, des essen­ces de noyer, érable et cerisier.

Le carrelet est directement pris dans un mandrin à quatre mors. Si l’on part d’un rondin, ou d’un autre type de prise (gobelet, autre mandrin…), une première étape de tournage “entre pointes” est nécessaire pour préparer une prise circulaire. Le montage sur queue-de-cochon tient mal en bois de bout. De plus, il poserait problème pour percer le passage du cône de chandelier.

● Après mise au rond à la gouge à dégrossir, une passe de finition est effectuée à la gouge à profiler ou, pour les plus expérimentés, à la plane (sorte de large ciseau affûté dessus et dessous). La face avant est dressée dans la foulée. À l’arrière, une saignée, pratiquée au bédane ou au grain d’orge, délimite la longueur totale de l’objet fini et ouvre le passage à la gouge pour usiner l’arrondi.

Les perçages

Pour créer le passage du cône, l’ébauche est percée de part en part : la retourner pour ne percer que le culot compliquerait les opé­rations. La mèche de 10 mm, est poussée avec le volant, en revenant souvent en arrière pour “débourrer” les copeaux et éviter de brûler le bois. Faute d’une course suffisante, la poupée mobile est avancée plusieurs fois.

Le porte-outil est ensuite placé en bout de pièce. Le diamètre de la bougie chauffe-plat (environ 40 mm) est reporté au pied à coulisse. Le creusage se fait au bédane, à partir du trou axial, en élargissant et approfondissant progressivement. Pour dresser le fond de l’ouverture, la dernière passe est réalisée à profondeur constante, en tirant l’outil du centre vers l’extérieur.

Les finitions

Si l’usinage a été soigné, avec des outils affûtés utilisés en coupant et non en raclant, la surface est déjà nette. Un ponçage léger suffit, à partir du grain 180, voire 240, terminé à la laine d’acier 000 ou à l’éponge abrasive. Le bois est poli en le frottant avec une poignée de copeaux (ceux du tournage). Une finition vernie est préférable, ici un produit à base de mélamine. À noter que le vernis, passé au chiffon, tour en rotation, sèche presque instantanément.

Le bougeoir est détaché avec le grain d’orge en approfondissant la saignée déjà usinée. L’outil est faiblement tourné vers l’avant : une base légèrement creuse sera plus stable. Au moment de la séparation, il est tenu d’une seule main pour retenir la pièce de l’autre. Les petits éclats autour du perçage axial sont nettoyés au ciseau.

Mettre au rond le carrelet

Fabriquer des bougeoirs sur un tour à bois
  • S’il est de section vraiment carrée, le carrelet peut être pris dans le mandrin à quatre mors sans passer par une étape de travail entre pointes.
  • Il est ainsi mis au rond, et sa face avant dressée.

Percer le logement du cône

Fabriquer des bougeoirs sur un tour à bois
  • Le logement du cône est percé de part en part pour éviter d’avoir à retourner la pièce ; le trou sera dissimulé par la bougie.
  • La mèche est régulièrement ressortie pour “débourrer”.

Réaliser les finitions

Fabriquer des bougeoirs sur un tour à bois
  • Une légère passe de finition est réalisée à la gouge à profiler ou à la plane, voire avec la gouge à dégrossir soigneusement affûtée.
  • L’arête supérieure du cylindre est ensuite arrondie en quart-de-rond.

Délimiter la longueur définitive du bougeoir

Fabriquer des bougeoirs sur un tour à bois
  • Une saignée peu profonde usinée au grain d’orge (sorte de ciseau à bois étroit et épais) délimite la longueur définitive.
  • Un arrondi symétrique au précédent est ensuite usiné à la base de la bougie.

Creuser l'emplacement de la bougie

Fabriquer des bougeoirs sur un tour à bois
  • L’emplacement de la bougie est repéré en bout avec les pointes d’un pied à coulisse.
  • Le creusage se fait au bédane, marqué d’un repère de profondeur tracé au feutre.

Poncer la pièce sur la tourneuse

Fabriquer des bougeoirs sur un tour à bois
  • La pièce est poncée par grains successifs. Sur une coupe propre, il est possible de démarrer directement au grain 180 ou 240.
  • La dernière étape consiste à frotter la pièce en rotation avec une poignée de copeaux

Vernir une pièce sur la tourneuse

Fabriquer des bougeoirs sur un tour à bois
  • La finition est de préférence un vernis, passé au chiffon directement sur le tour.
  • D’éventuelles coulures de bougie seront ainsi faciles à retirer : elles n’auront pas pénétré le bois.

Détacher l'ouvrage de la tourneuse

Fabriquer des bougeoirs sur un tour à bois
  • Afin de détacher l’ouvrage, il suffit d’approfondir la saignée initiale, en la ramenant légèrement vers l’avant de l’objet pour former une base stable.
  • L’outil est tenu d’une main, la pièce de l’autre.

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