Pas besoin d'être un artiste hors pair pour donner du pimpant à de banales chaises en bois et à leurs compléments naturels, les tabourets. Un jeu de pochoirs et quelques couleurs acryliques suffisent ; le reste est affaire de goût et de fantaisie.
Chaises de cuisine ou de salle à manger, fauteuils de bureau… conviennent pour ce type de décoration. Seul préalable, les décaper s'ils sont peints ou vernis. Dans le cas d'une finition cirée, utiliser un décireur ou à défaut, nettoyer au white-spirit et laisser sécher. Bien entendu, rien n'empêche de décorer des sièges en bois brut : se contenter alors de donner un petit coup de papier de verre sur toutes les faces, afin d'éliminer les éventuelles salissures et de coucher les fibres.
Si on doit décaper ou décirer à l'intérieur, penser à aérer le local. De même, protéger le sol et travailler avec des gants de caoutchouc et de vieux vêtements. Utiliser de préférence une vieille brosse pour appliquer le décapant chimique, et laisser bien agir (quinze à trente minutes en moyenne) avant de racler la matière boursouflée.
Neutraliser ensuite le produit par un rinçage à l'eau claire, ou à l'alcool à vernir. Ne pas hésiter à renouveler l'opération autant de fois que nécessaire. Nettement moins agressif, le décireur s'apparente à un shampoing super nettoyant. Mélange de savon et de solvant, il décrasse et assainit le bois. Sitôt appliqués, les résidus sont enlevés avec un tampon de laine d'acier sans avoir ensuite à neutraliser.
En guise de sous-couche, commencer par passer sur l'ensemble du siège un “gesso” prêt à l'emploi. Cet apprêt blanc en phase aqueuse permet d'obtenir des fonds parfaitement adhérents. Si le bois sombre transparaît un peu trop après la première couche, laisser sécher puis doubler la mise.
Appliquer ensuite, à la brosse plate, la couleur de fond. Acryliques, les peintures utilisées sont miscibles entre elles. Toutefois, pour éclaircir une teinte, il est possible de la mélanger avec du gesso. Diluables à l'eau, les deux produits sont parfaitement compatibles. Dans un intérieur normalement chauffé, la peinture est sèche au toucher en vingt à trente minutes. Elle l'est à cœur au bout de quatre-vingts heures.
S'il faut une deuxième passe, ce qui est d'ailleurs recommandé pour obtenir une base bien stable, on peut accélérer le séchage à l'aide d'un sèche-cheveux.
Le commerce spécialisé propose un grand choix de pochoirs de tous styles, auto-adhésifs ou non. Dans le second cas, ils sont rendus repositionnables à l'aide d'une colle spéciale en spray, que l'on vaporise sur l'envers. La peinture s'applique à l'aide de petites brosses en soies de porc, de différents calibres, appelées “pochons”. Bon marché, moins de 3,50 € pour les plus grosses, il est conseillé d'en prévoir une par couleur.
Suivant les effets désirés, teintes franches ou fondues, la peinture est déposée en tamponnant à petites touches ou en mouvements tournants. On peut également travailler en deux ou trois couches successives pour obtenir des dégradés. Le grand motif et la frise employés ici sont peints dans l'ordre suivant : jaune puis ocre pour les feuillages ; orange, rouge puis bordeaux pour les petits cœurs. Pour les "papillons", on démarre du plus clair (jaune) vers le plus sombre (bordeaux), en dégradé.
À chaque fois, prélever un peu de peinture du bout des soies et essuyer l'excédent sur une palette ou une feuille en carton avant de remplir les évidements du pochoir. N'enlever ce dernier qu'une fois le motif entièrement peint : il n'est jamais facile de replacer un pochoir exactement au même endroit. Éviter les gros pâtés, toujours disgracieux. Et surtout, ne mouiller jamais un pochon en cours de travail sous peine de coulures. Si une brosse devient trop sèche ou encrassée, la laisser tremper dans l'eau tiède en attendant de la nettoyer (à l'eau savonneuse) et en prendre une autre, sèche et propre. Si on est en panne de brosses, les laver puis les sécher au sèche-cheveux.
Lorsque les motifs sont secs, passer un vernis incolore satiné (ici, de type polyuréthane “aspect bois ciré”) en deux couches espacées de vingt-quatre heures au moins. Ne peindre ni vernir le dessous des pieds, les produits ne résisteraient pas aux multiples raclements et ils laisseraient des traces sur le sol.
Un rapide examen permet d'identifier le revêtement du siège, donc le produit à utiliser pour mettre le bois à nu. Le cas échéant, effectuer après décapage les petites réparations qui s'imposent.
Si le bois est peint ou verni, appliquer un décapant chimique avec une brosse plate de piètre qualité, car elle souffrira du traitement.
L'étaler grassement puis laisser agir tout le temps préconisé.
Lorsque le produit a fait son œuvre, racler les résidus à la spatule.
Dans les creux et moulures, utiliser une brosse métallique ou mieux, un tampon de laine d'acier 00.
Répéter l'opération si nécessaire.
Si on rince à l'eau, la changer souvent et frotter énergiquement avec une brosse à chiendent.
Toutes les traces de décapant doivent disparaître.
Laisser bien sécher, puis poncer avec du papier de verre de finesse croissante : l'idéal est de commencer par du moyen et de finir par du fin.
Le “gesso” fonctionne comme un bouche-pores et sa blancheur donne une bonne base aux couleurs vives, sans les dénaturer.
Si le bois transparaît après la première couche, en appliquer une seconde.
Formulé en phase aqueuse, l'apprêt a tendance à faire redresser les fibres du bois.
Après complet séchage, reponcer légèrement le siège avec du papier de verre fin, juste pour lisser la surface.
La couleur de fond se prépare en mélangeant deux doses de peinture turquoise pour une de gesso.
Il est judicieux de commencer à peindre le dessous de la chaise (retournée), puis l'endroit.
Avoir soin de ne pas mettre de peinture sous les pieds.
Si le pochoir est non adhésif, pulvériser sur l'envers un peu de colle repositionnable en le maintenant à une vingtaine de centimètres de la bombe.
Le poser ensuite à l'endroit voulu, en l'appliquant bien.
Afin de travailler plus rapidement sur les pochoirs, préparer des noisettes correspondant à chaque couleur.
Ceci, de préférence, sur une palette en carton, matériau idéal pour absorber l'excès d'humidité.
Utiliser une brosse par couleur, en choisissant sa grosseur en fonction des évidements à peindre.
Travailler des teintes les plus claires aux plus foncées : jaune, ocre, orange, rouge et enfin bordeaux.
En fin de travail, retirer le pochoir en le soulevant par un coin, sans le déplacer brusquement.
On peut l'enlever avant que la peinture ait séché, à condition de procéder avec délicatesse.
Il existe des pochoirs de toutes tailles et formes.
Pour les parties en longueur, comme le haut du dossier de chaise, nous avons choisi une frise qui peut se répéter en la plaçant bout à bout.
Certains motifs sont plus appropriés pour décorer des angles, tels ces papillons peints à l'avant de l'assise.
Leurs antennes sont ensuite dessinées au pinceau fin, une technique à reprendre pour rehausser ici ou là de petits détails.
Attendre le lendemain pour vernir le siège, à l'aide d'une “queue de morue” adaptée à la nature du produit utilisé (en phase aqueuse ou solvantée).
Deux applications, bien “tirées”, sont recommandées.