Déniché dans une grange à l’abandon, ce coffre en bois très abîmé provient d’un véhicule militaire de la Première Guerre mondiale. Sa remise en état donne l’occasion de s’exercer à l’assemblage à queue d’aronde.
Matériel nécessaire
- Planches de coffrage en sapin ép. 27 mm (de récupération)
- Carton (pour le gabarit)
- Vis ou anciens clous à tête plate
- Toile émeri, grains gros et moyen
- Papier abrasif grain 80 (pour ponceuse vibrante)
- Colle vinylique
- Désoxydant pour métaux
- Durcisseur pour bois vermoulus
- Crème traitante insecticide et fongicide pour meubles
- Cire liquide en aérosol
Trouvaille inattendue, ce coffre, composé d’épaisses planches de sapin et équipé de deux pattes de fixation sur les côtés pour un démontage facile, dormait au fond d’une grange en ruine, située à 100 km de Verdun. Datant probablement de la guerre de 14-18, il s’agit de la caisse à outils d’une pièce d’artillerie ou d’un véhicule de transport de troupe. La structure en planches de sapin est assemblée à queues d’aronde dans les angles et renforcée par des ferrures.
Bois vermoulu et fer corrodé
Le coffre, en piteux état, présente des parties manquantes à l’arrière et au fond. Le bois, en contact avec la terre, a été rongé par les insectes. Le dessous des ferrures est fortement corrodé. Sur le couvercle en bois, la tôle de protection à bords rabattus, fixés par de petits clous forgés, est très rouillée mais récupérable. C’est une chance car les charnières et la fermeture sont rivetées et donc difficiles à démonter. Bien conservée, la fermeture témoigne quant à elle d’un beau travail de forge.
Une restauration dans les règles
- Le travail de restauration consiste à remplacer les parties manquantes ou très endommagées par des pièces fabriquées à partir de matériaux similaires.
- Par exemple, le bois provient ici d’anciennes planches de coffrage non rabotées. À l’origine, les éléments n’étaient pas collés mais simplement assemblés. La restauration nécessite l’emploi de colle vinylique, car la colle à chaud traditionnelle, utilisée par les restaurateurs et les ébénistes et préférable pour ce type de réparation, est beaucoup moins simple à se procurer.
- Les parties métalliques sont difficilement démontables et il est inutile de rechercher une mise à nu du fer. Après élimination partielle de la rouille à l’aide d’un désoxydant, un ponçage avec une brosse en Nylon lustre la rouille restante et révèle des zones brillantes, conférant au métal une belle patine.
Où trouver ce type de coffre ?
Granges, greniers, brocantes, Emmaüs et, pourquoi pas, sites de petites annonces sur Internet : autant d’endroits où on ne déniche peut-être pas l’exacte réplique de ce coffre. Mais en cherchant bien – ou par le plus pur des hasards –, on peut trouver, sans se ruiner une pièce rare à restaurer. Elle demandera beaucoup de travail mais donnera autant de satisfaction !
Découpe des parties abîmées du cofffre
Le coffre est en piteux état. Il manque une partie du fond, du dos et du haut du côté gauche, qui, légèrement incliné, sert d’appui à la rainure pratiquée sur le pourtour intérieur du couvercle.
- Meuler la tête des clous des deux ferrures en U pour retirer les planches abîmées (la rouille empêche de les arracher à la tenaille).
- Sur le dos, rechercher le bois sain, puis tracer un trait parallèle au chant supérieur.
- Suivre ce repère pour découper la zone abîmée à la scie sauteuse.
- Finir la découpe sous les ferrures à la scie égoïne.
Réparation du dos, du fond et des côtés du coffre
- Sur un gabarit en carton, marquer au marteau les emplacements des queues d’aronde mâles, puis les découper.
- Reporter le gabarit sur une planche de même épaisseur (27 mm) et tracer le contour au crayon.
Les queues d’aronde servent à assembler en équerre des bois de bout : la pièce mâle porte une série de tenons trapézoïdaux correspondant aux mortaises (encoches) de la pièce femelle.
- Tracer les encoches.
- Découper les encoches à la scie sauteuse.
- Finir en enlevant les morceaux au ciseau à bois.
- Enduire de colle vinylique les tenons du coffre, ainsi que les queues d’aronde pratiquées à l’extrémité de la planche de remplacement.
- Encoller le chant intérieur de la planche.
- Glisser la planche sous les ferrures et la maintenir en place par de longs serre-joints (serrages longitudinal et transversal).
- Opérer de la même manière pour réparer le fond.
- Découper la zone endommagée.
- Coller une nouvelle planche chant contre chant.
- La brider avec deux serre-joints.
- Pour le côté gauche, découper une pièce de remplacement en copiant le côté en bon état pour conserver l’inclinaison du couvercle.
- Encoller, placer et mettre sous serrage.
- En bout des planches de fond, coller une baguette de 1 cm d’épaisseur pour compenser le bois manquant.
- Fixer les ferrures.
Traitement du bois et des ferrures
- Poncer le bois à la ponceuse vibrante (papier abrasif à grain 80) pour décrasser, éclaircir et mettre en valeur le veinage.
- Décaper tous les éléments en fer (poignées, cerclages, fermeture et couvercle) avec une toile émeri (grain gros à moyen).
- Poursuivre, sans trop appuyer, avec une brosse cloche montée sur une perceuse.
- Sur la tôle qui habille le couvercle, appliquer au pinceau une couche de protection antirouille.
- Laisser sécher.
- Pour éviter toute attaque parasitaire ultérieure, badigeonner copieusement l’intérieur et l’extérieur du coffre avec un produit insecticide et fongicide adapté aux meubles.
- Après séchage complet, vaporiser sur le bois et les ferrures une cire liquide en aérosol destinée à nourrir le bois.
- Lustrer le fer au chiffon ou à la mèche de coton.
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