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Les énergies naturelles au service de la maison

Soleil, vent, bois, chaleur du sol... Leur énergie permet de chauffer une maison, voire de produire de l’électricité pour la revendre ou la consommer. À la clé, des économies et un environnement préservé. Panorama des solutions.

Les énergies naturelles au service de la maison

Bbio, Cep et Tic : les nouvelles règles

Depuis janvier 2012, les constructions neuves ainsi que les surélévations et extensions de maison doivent être réalisées en respectant la réglementation thermique (RT) 2012. Beaucoup plus contraignante que la précédente (RT 2005), elle définit trois « coefficients » exprimant les besoins liés au chauffage, à la climatisation et à l’éclairage. Et pour chacun, les seuils à ne pas dépasser en fonction de la région et de la surface de la maison. Ainsi, le Bbio (Besoin bioclimatique conventionnel) exprime les besoins en énergie ; le Cep (Coefficient de consommation conventionnelle d’énergie primaire) porte sur les consommations annuelles ramenées au mètre carré ; la Tic (Température intérieure conventionnelle) caractérise cette température en période de forte chaleur. Pour pouvoir respecter les seuils, une étude thermique est indispensable en amont du projet. Elle permet de proposer des solutions techniques et de les vérifier lorsque le chantier est achevé. Dans bien des cas, le recours aux énergies renouvelables devient alors indispensable.

Bonus de COS sous conditions

Depuis un arrêté de 2007, il est possible d’obtenir auprès du conseil municipal une autorisation de dépassement du COS (coefficient d’occupation des sols) de 30 %, si vous installez des équipements utilisant les énergies renouvelables ou si votre maison neuve répond à des exigences de consommation très strictes. Pour toute information, consultez votre mairie.

Quelles aides financières ?

Crédit d’impôt, taux de TVA réduit, éco-prêt à taux zéro, dispositif Duflot, subventions de l’Anah (Agence nationale de l’habitat) ou des collectivités locales… Une palette de solutions existe pour faciliter votre investissement. Elles s’appliquent sur le coût des matériaux et/ou de la main-d’œuvre, aux propriétaires occupants et parfois aux bailleurs, certaines pour les logements anciens, d’autres pour les neufs. Les taux de crédit d’impôt développement durable (CIDD), portant sur l’acquisition d’un équipement de production d’énergie utilisant une source d’énergie renouvelable, diffèrent selon l’investissement : 32 % pour une éolienne ou un chauffe-eau solaire ; 26 % pour un chauffe-eau thermodynamique, une PAC géothermique, un poêle ou une chaudière de remplacement à granulés de bois ; 15 % pour une PAC air-eau ; 11 % pour l’installation de panneaux solaires photovoltaïques. Réservé aux logements de plus de deux ans et aux résidences principales, le CIDD concerne les travaux réalisés par une entreprise. Leur montant (hors main-d’œuvre) est plafonné à 8 000 € TTC pour une personne seule et 16 000 € TTC pour un couple marié ou pacsé, plus 400 € TTC par personne à charge). Dans le cadre d’un bouquet d’au moins deux travaux (isolation des toitures, des parois vitrées ou opaques, achat d’un équipement de chauffage ou de production d’eau chaude fonctionnant au bois…), les taux du CIDD peuvent être majorés et atteindre 40 % (éolienne et chauffe-eau solaire), 34 % (chauffe-eau thermodynamique, poêle ou chaudière de remplacement à granulés, PAC géothermique), 23 % (PAC air-eau).

Pour en savoir plus :www.developpement-durable. gouv.fr/Le-credit-d-impotdeveloppement, 28834.html ou www.renovation-info-service.gouv. fr (n° Azur : 0810 140 240).

L'énergie solaire

Le soleil pour chauffer l’eau

Où que ce soit en France, les capteurs solaires thermiques sont aujourd’hui suffisamment performants pour produire entre 50 et 70 % des besoins en eau chaude sanitaire (100 % l’été) et 50 % en chauffage. Il suffit d’installer des panneaux, orientés au sud, en toiture ou sur une façade. Une autre source d’énergie doit cependant assurer le complément durant les périodes les plus froides. Les panneaux sont composés d’un réseau de tubes noirs dans lesquels circule un liquide caloporteur (eau + antigel). Lorsqu’il est chaud, ce liquide passe dans un échangeur pour transférer la chaleur à l’eau qui circule dans toute la maison. Une résistance ou un deuxième échangeur relié à une chaudière assure le complément. Les énergies naturelles au service de la maison Pour produire 50 à 70 % de son eau chaude sanitaire, une famille de quatre personnes doit installer 2 à 3 m de capteurs solaires thermiques dans le Sud et près de 5 m dans le Nord.

Le soleil pour chauffer une partie de la maison

Pour chauffer la maison, le fluide caloporteur passe dans un réseau de plancher chauffant ou de radiateurs basse température. Comptez 1 m de capteurs pour chauffer entre 8 et 10 m (suivant la région). Le coût global de ce type d’installation ne dépasse pas celui d’un système de chauffage central au fioul ou au gaz de très bonne qualité. Mais ne couvre que la moitié de vos besoins. Une solution complémentaire (en général, une chaudière à gaz ou un chauffage électrique) est donc nécessaire. Le coût de fonctionnement se limite alors à l’entretien et aux dépenses énergétiques de ce chauffage d’appoint.

Produire son électricité avec le soleil

Le rayonnement solaire peut également être utilisé pour la production d’électricité à domicile grâce à des panneaux photovoltaïques. L’objectif est alors de vendre sa production en l’injectant dans le réseau : votre distributeur est dans l’obligation de l’acheter au tarif fixé par l’État. Pour bénéficier du tarif d’achat le plus élevé, la puissance nominale de l’équipement doit être inférieure ou égale à 9 kW et le système de panneaux doit être intégré au bâti (et non juste posé sur la toiture). Le tarif baisse chaque trimestre, mais il reste plus élevé que le prix auquel vous achetez l’électricité. Au final, vous gagnez de l’argent en contribuant à fournir une partie de l’énergie qui alimente votre zone géographique. L’investissement est alors généralement rentabilisé en moins de dix ans.

L'énergie éolienne

Installer une éolienne

Vous pouvez tirer parti d’un montage financier similaire en remplaçant les panneaux photovoltaïques par une éolienne domestique. D’une puissance de 2 à 5 kW, elle est montée sur un mât de plusieurs mètres de hauteur. L’investissement est rentable dans les seules régions où les vents soufflent à plus de 20 km/h en moyenne sur l’année (façade ouest du pays, de la Vendée au Pas-de-Calais, vallée du Rhône et côte languedocienne), mais cette rentabilité n’est pas atteinte avant dix ans. L’installation d’une éolienne passe par une demande d’autorisation en mairie (permis de construire ou déclaration préalable de travaux selon la hauteur du mât). Les énergies naturelles au service de la maison Dans les régions les plus exposées au vent, une éolienne produit de l’énergie pour alimenter une maison, notamment lorsqu’elle se trouve loin du réseau de distribution (autoconsommation directe ou stockage en batterie).

Utiliser une pompe à chaleur

Se chauffer grâce à la terre, l’air ou l’eau est possible avec la géothermie ou l’aérothermie. Cela consiste à capter la chaleur extérieure pour la diffuser dans la maison, après qu’une pompe à chaleur (PAC) en ait élevé la température. Cette pompe fonctionne comme un réfrigérateur inversé, en produisant de la chaleur à partir d’une énergie ambiante tout en consommant très peu d’électricité. Elle restitue en effet 3 à 5 kWh pour 1 kWh consommé : c’est ce que l’on appelle le coefficient de performance (COP). Les PAC aérothermiques envoient les calories de l’air à un circuit d’eau chaude (air/eau) ou à un diffuseur d’air chaud (air/air). Installées à l’extérieur, elles peuvent satisfaire jusqu’à 80 % des besoins (un chauffage d’appoint reste nécessaire). Elles sont efficaces pour chauffer des maisons de 100 à 250 m dans des régions sans températures inférieures à – 10 °C. Attention toutefois au voisinage, même si les installations sont de moins en moins bruyantes. Les PAC géothermiques puisent les calories dans le sol pour alimenter un circuit de chauffage à eau et des émetteurs basse température (plancher chauffant ou radiateurs). Le système le plus répandu est composé d’un réseau horizontal de capteurs enterrés à 60 cm de profondeur. Une surface de captage de 150/200 m chauffe une maison de 100 m. Si le terrain est trop petit, un forage vertical est possible, mais cette solution est plus coûteuse et assujettie à des autorisations administratives. Les énergies naturelles au service de la maison

La géothermie pour chauffer la maison

La géothermie convertit en chaleur l’énergie provenant de la terre ou des nappes d’eau souterraines. Sa principale application domestique concerne le chauffage par le biais de pompes à chaleur couplées à des capteurs enterrés. Les énergies naturelles au service de la maison

L'aérothermie pour chauffer une partie de la maison

L’aérothermie consiste à capter les calories dans l’air extérieur grâce à une pompe à chaleur (PAC). Une solution facile à mettre en œuvre, car elle ne nécessite pas de surface de captage. L’unité extérieure est peu bruyante. Le chauffage est assuré par l’intermédiaire d’un circuit hydraulique qui alimente un plancher chauffant/ rafraîchissant, des radiateurs ou des ventilo-convecteurs. Les énergies naturelles au service de la maison

L'aérothermie pour chauffer l’eau

Le chauffe-eau thermodynamique (CET) est constitué d’une PAC en un ou deux éléments et d’un ballon de stockage destiné à produire de l’eau chaude sanitaire. Les calories sont récupérées soit dans l’air ambiant de la pièce où est installé l’appareil (buanderie, chaufferie, cellier…), soit dans l’air extrait par une ventilation mécanique contrôlée (VMC) à laquelle il est directement raccordé. Elles peuvent aussi être récupérées par l’intermédiaire d’une unité extérieure (type split). Mais le système est alors soumis aux aléas du climat et son bruit risque de gêner le voisinage. Quel que soit le dispositif, le ballon doit toujours être équipé d’un appoint électrique (ou via une autre chaudière) pour assurer une montée en température à 60 °C minimum. Le CET s’installe facilement et peut compléter une installation existante, sans tout bouleverser.

Se chauffer au bois

Restent les chaudières à bois. Elles utilisent aujourd’hui des granulés (ou pellets) comme combustible. Elles demandent à peine plus d’entretien que les chaudières classiques à gaz ou au fioul, et permettent de produire l’eau de chauffage ainsi que l’eau chaude sanitaire sans complément. En outre, elles affichent des rendements exceptionnels (95 % pour les modèles à chargement automatique). Livrés à domicile, les granulés (petits bâtonnets cylindriques en sciure de bois compactée) se chargent dans la chaudière comme un liquide. Ils offrent un excellent pouvoir calorifique et un prix imbattable. Leur combustion engendrant peu de cendres, la manutention est limitée. Mais l’investissement de départ est élevé. Les énergies naturelles au service de la maison Inserts, foyers fermés et poêles à bois ne jouent plus les simples figurants. Les appareils de nouvelle génération utilisent les granulés ou les bûches comme combustible. Ils peuvent assurer un complément de chauffage, voire la totalité dans une maison très bien isolée.
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