Pour augmenter ou abaisser la température d'un logement, on doit apporter des calories ou les déplacer, et dans les deux cas, consommer de l’énergie. On constate d’ailleurs que le niveau de confort moyen des habitants d’un pays est en étroite corrélation avec la consommation énergétique par habitant. La libéralisation du marché de l’énergie (électricité et gaz inclus) au sein de l’Union européenne a renforcé l’intérêt de bien comparer tous les paramètres avant de choisir une énergie pour assurer le confort thermique d’une habitation. C'est dans le domaine du chauffage que le choix énergétique est le plus sensible.
Coût tarifaire et contraintes d'implantation de l'énergie
- Le coût “tarifaire” de l’énergie, bien que très important, doit être pondéré par d’autres considérations. L’appréciation de chaque paramètre varie selon les régions, les habitudes de confort, le type de logement, l’offre des fournisseurs d’énergie et les avantages accordés à certains équipements (primes locales et régionales, prêts à taux zéro, crédits d’impôts).
- L’importance de l’opération à réaliser reste souvent le critère principal de sélection. Car, si on peut hésiter à changer d’énergie pour une extension de logement, la question mérite d’être reconsidérée pour un chantier de rénovation complet et surtout pour la construction d’un logement neuf individuel.
- Le type d’occupation du logement, plus encore que sa surface, est fondamental pour le calcul des besoins thermiques :
- nombre de personnes et durée de présence moyenne de chaque occupant ;
- besoins particuliers de certains habitants réguliers (jeunes enfants, personnes âgées ou handicapées).
- Le type de logement intervient dans une faible mesure pour une habitation individuelle. Il est en revanche essentiel en immeuble avec un système de chauffage collectif. L'individualisation des frais de chauffage par des appareils de mesure permettant d'apprécier la consommation de chauffage de chaque logement (depuis le 31/03/2017) doit aboutir de mieux cerner les consommations de chaque logement. Dans le cas où chaque logement est équipé d’un chauffage individuel, des contraintes peuvent limiter le choix :
- respect d’un règlement qui interdit certaines sources d’énergie en raison de problèmes de sécurité liés à leur stockage (butane, combustible liquide, etc.);
- contraintes physiques empêchant ou gênant l’implantation de certains types de matériels (logement sans conduit de cheminée, par exemple).
- La situation et l’implantation du logement s’avèrent souvent déterminantes, car elles conditionnent plusieurs paramètres incontournables :
- l’environnement climatique donne les bases des calculs à conduire pour réaliser une installation efficace, et pèse notamment sur le budget d’isolation ;
- la disponibilité de certaines sources d’énergie n’est pas la même partout, notamment pour le gaz naturel et le bois ;
- l’isolement d’une habitation induit un risque de rupture d’approvisionnement de certaines sources d’énergie pour cause de mauvaises conditions météorologiques (souvent quand on en a le plus besoin !).
- Le budget disponible pour les travaux contribue aussi souvent à restreindre le périmètre de choix. C’est d’ailleurs pour atténuer ou supprimer une barrière empêchant d’opter pour une solution globalement avantageuse au plan de l’utilisation efficace de l’énergie que certains systèmes relativement onéreux (pompes à chaleur notamment) mais très efficaces bénéficient d’aides, notamment fiscales (crédits d'impôt).
Comparaison des sources d’énergie
- Pour comparer le potentiel énergétique des matières, on utilise la “tep” (tonne d’équivalent pétrole), tandis que l’énergie dégagée par l’unité physique du produit énergétique s’exprime en Joule (ici, son multiple : le Gigajoule = 1 million de Joules).
Associations technologie/énergie
Les structures professionnelles et les fournisseurs de chaque source d’énergie réalisent et financent d’importantes recherches pour revaloriser leur produit grâce à des progrès technologiques qui améliorent l’efficacité énergétique et la qualité du confort.
- L’électricité offre des prestations inégalées quand on l’emploie non pour chauffer par effet Joule (convecteurs, notamment), mais pour déplacer de la chaleur au moyen d’une pompe à chaleur. Elle conserve par ailleurs d’importants atouts quand on la combine avec une autre énergie (solaire, bois, ou même gaz ou fioul). Elle peut s'avérer rentable dans une maison très bien isolée ou pour des besoins de chauffage ponctuels (résidence secondaire, par exemple). En cas d'impossibilité de stockage (fioul, notamment) ou de raccordement à un réseau (gaz naturel) et d'accès difficile pour les livraisons, elle constitue un recours pour les chaudières de chauffage central fonctionnant à l'électricité.
- Le gaz a vu ses performances énergétiques considérablement améliorées grâce à des appareils à condensation et les systèmes de chauffage basse température.
- Le bois bûches est redevenu une ressource énergétique intéressante et concurrentielle grâce à la mise au point d’appareils très performants (plus de 70% de rendement). L'installation de foyers fermés ou d'inserts dans les cheminées a considérablement revalorisé cette énergie. La normalisation qualitative du bois de chauffage contribue à la qualité énergétique du bois bûches.
- Le granulé de bois (ou pellet) constitue une énergie nouvelle, à haut rendement énergétique, facile à transporter et (relativement) à stocker. Il suppose cependant l'acquisition d'appareils sophistiqués (poêle, insert, chaudière), assujettis à une alimentation électrique certes peu gourmande, mais mettant l'équipement à la merci de coupures de courant accidentelles.
- Le propane constitue une solution intéressante pour une maison individuelle hors de portée d’un raccordement au réseau de gaz naturel. Pendant longtemps, l’implantation d’une grosse citerne en plein air, disgracieuse et occupant une place importante, a rebuté de nombreux utilisateurs potentiels. La mise au point d’une citerne enterrable supprime ce motif d’écarter le propane. L’implantation de la citerne doit respecter des normes de sécurité et, de toute façon, être effectuée par une entreprise mandatée par le fournisseur de propane. Ces règles n’empêchent cependant pas de l’installer dans un jardin de 29 m seulement. En général, l’entreprise avec laquelle l’utilisateur contracte pour la fourniture de son énergie propose de réaliser forfaitairement l’ensemble de l’installation jusqu’à la chaudière, avec toutes les garanties indispensables.
- Le fioul, menacé au lendemain des crises pétrolières des années 1970, est redevenu une énergie compétitive en raison d'une part de la baisse importante du prix du brut dans les années 2015 et donc de ses tarifs, mais d'autre part en raison des évolutions technologiques et de l'apparition, comme pour le gaz, de chaudières à condensation très performantes. La baisse de la teneur en soufre dans ce combustible, mais aussi l'adjonction d'esther méthylique d'huiles végétale (EMHV), permet aujourd'hui de parler de "fioul vert" écologiquement acceptable.
Les cuves constituent un moyen de stockage sûr. Les cuves à fioul aériennes (ou à l’air libre) sont aujourd'hui en plastique : polyéthylène simple enveloppe avec bac de rétention (moins de 1 500 litres) ou polyéthylène haute densité double enveloppe (plus de 1500 litres). Désormais, les cuves aériennes métalliques sont réservées généralement aux installations de grand volume (immeubles ou industries).
Une citerne enterrée de 2 000 à 6 000 litres doit comporter une double paroi en acier ou en polyester stratifié. Dans une zone inondable, elle doit être ancrée sur une dalle de béton.
Si vous décidez de changer d’énergie et d'abandonner le fioul,
vous ne pouvez laisser la citerne vide, qu’elle soit enterrée ou placée dans un local, en raison des risques d’explosion et de pollution, ou encore d'effondrement si elle est enterrée. Vous devez la faire démonter par un professionnel. Si c’est impossible,
l’arrêté du 26 février 1974 vous impose de la vidanger et de la combler avec des matériaux inertes (sable ou béton maigre).
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