De plus en plus d’équipements de chauffage électrique peuvent faire chuter la facture énergétique des ménages. Cette formule gagnante ne peut toutefois s’envisager qu’associée à une bonne isolation thermique du bâti.
5 questions sur le chauffage électrique
Patrick Déhevat, directeur technique du Gifam (Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils d’équipement ménager), nous répond.
Peut-on encore conseiller le chauffage électrique aux particuliers ?
Nous sommes bien loin des appareils des années 1970 : les fabricants ont réalisé de gros progrès en termes de confort et d’économie. Deux modes d’utilisation sont disponibles :
- en direct (l’énergie est utilisée au fur et à mesure des besoins),
- en différé (l’énergie est accumulée la nuit, stockée, puis restituée en fonction de la demande, bénéficiant ainsi du tarif « heures creuses »).
Aujourd’hui,
le chauffage électrique est une solution souple et économique dont les coûts d’installation, de maintenance et de remplacement sont sans comparaison avec les systèmes de chauffage central. D’autant que les réglementations thermiques successives ont permis d’améliorer considérablement l’isolation thermique de l'habitat. Et lorsque le bâti n’est pas récent, il est toujours nécessaire de réaliser des travaux d’isolation thermique.
Quels sont les émetteurs performants ?
Si le
convecteur électrique est la formule la plus connue, c’est aussi la moins évoluée du chauffage électrique en termes de confort et de consommation d’énergie. Il a d'ailleurs été détrôné par les
radiateurs dits à chaleur douce et le panneau rayonnant, beaucoup plus performants thermiquement. En effet, à l’inverse du convecteur, ces émetteurs procurent une sensation de chaleur similaire à celle du soleil, en réchauffant les corps plutôt que l’air : la chaleur se propage aux parois et aux objets environnants, qui réchauffent ensuite l’air ambiant.
Largement répandus, les radiateurs dits à chaleur douce offrent une température de surface stable dans le temps et homogène grâce à leur grande façade d’émission. Le bien-être qu’ils procurent est comparable à celui du chauffage central. Par ailleurs, les émetteurs modernes intègrent à la fois détecteurs de présence, systèmes de programmation, outils de régulation et détection d’ouvertures des fenêtres qui permettent de réaliser jusqu’à 30 % d’économies d’énergie par rapport à de vieux émetteurs et de bénéficier d’une chaleur douce, d’un air sain et d’une température homogène dans toutes les pièces du logement.
Et que penser des appareils à inertie et à accumulation ?
Ce sont d’autres émetteurs électriques très performants. Ainsi, les
radiateurs à inertie chauffent une masse ou un fluide qui va lui-même chauffer la pièce par rayonnement. C’est le principe des radiateurs de chauffage central, dont ils offrent tout le confort.
Enfin, seuls les
radiateurs à accumulation permettent d’exploiter au mieux les avantages du tarif « heures creuses » d’EDF : ils emmagasinent dans un bloc accumulateur – constitué de briques réfractaires à haute densité ou de pierres spéciales – la chaleur produite par le courant électrique pendant la nuit, période durant laquelle le prix de l’électricité est le plus bas. La chaleur ainsi accumulée est restituée dans la journée par rayonnement. Mais attention : qui dit accumulation, dit masse ! Ces appareils peuvent peser parfois plus de 100 kg.
Radiateur électrique : quel retour sur investissement ?
L’investissement de départ d’un chauffage électrique est de deux à cinq fois moins cher que les autres solutions de chauffage. D’après le Ceren*, la véritable part du chauffage électrique ne représente que 31,9 % de votre facture d’électricité. En moyenne, les logements équipés de chauffage électrique ont une facture annuelle de consommation d’énergie inférieure de 10 à 35 % par rapport aux logements chauffés au gaz ou au fioul (source Ceren 2010). En outre, les systèmes de chauffage électrique ne requièrent aucune maintenance, soit une économie annuelle de 150 à 200 € pour une maison de 100 m.
* Centre d’études et de recherches économiques sur l’énergie
Zoom sur le plancher chauffant électrique
Le plancher rayonnant électrique, ou PRE, possède l’avantage d’être
invisible et silencieux. Son inertie est particulièrement faible. De plus, il ne nécessite pas de contrat de maintenance spécifique. Le PRE constitue donc un mode de chauffage particulièrement pertinent pour : les espaces à vivre, les pièces de grande hauteur sous plafond, les lieux de circulation, les salles de bains.
Conçu à l’origine pour la construction neuve, le plancher rayonnant électrique peut très bien être installé lors d’une rénovation lourde. Attention toutefois : là aussi, une reprise de l’isolation thermique, souvent déficiente dans les constructions anciennes, se révèle presque toujours nécessaire sous peine d’engendrer des consommations d’énergie excessives.
Les porte-serviettes chauffants électriques permettent un astucieux gain de place.
Aujourd’hui, les appareils de chauffage électrique offrent un confort d’utilisation optimum : régulation efficace et précise au 1/10 de degré, programmation, rapidité de chauffage, ergonomie et simplicité d’utilisation.
Un radiateur à inertie, qu’est-ce que c’est ?
La grande particularité des radiateurs à inertie est qu’ils offrent une surface rayonnante et continuent à diffuser la chaleur même lorsqu’ils sont hors tension. Pour cela, ces appareils s’appuient sur différentes technologies.
Le fluide caloporteur
À l’intérieur du corps de chauffe de l’appareil (en acier, en aluminium ou en fonte d’aluminium) circule un fluide, le plus souvent une huile minérale. Ce fluide est chauffé par une résistance électrique thermoplongée qui irrigue progressivement toute la surface de l’appareil. Ainsi la chaleur continue-t-elle de se diffuser même après la mise hors tension de l’appareil.
L’effet masse
Une résistance plongée dans un matériau réfractaire présente une inertie thermique plus importante. Les matériaux utilisés pour les émetteurs à inertie possèdent d’excellentes propriétés thermiques. On trouve des appareils en céramique, stéatite, fonte d’aluminium ou d’acier.
L’inertie maîtrisée
Cette technologie combine l’action d’un corps de chauffe en aluminium à grande surface d’émission avec une façade en acier. Cela donne un rayonnement parfaitement homogène ainsi qu’une chaleur maîtrisée qui réagit rapidement aux besoins, et tout apport de chaleur gratuite (cuisson, etc.).
Les clés de la performance d'un chauffage électrique
Les meilleurs appareils sont certifiés
NF Électricité performance, marque délivrée par un organisme indépendant* selon un cahier des charges très précis.
Les particuliers qui souhaitent réaliser des travaux de rénovation énergétique peuvent se fier au
Label Promotelec Rénovation Énergétique. Pour en bénéficier, une rénovation doit notamment souscrire à certaines exigences concernant la performance des matériaux et des équipements mis en œuvre. Ce label impose, en amont du projet, l’accompagnement du maître d’ouvrage par un professionnel, expert en rénovation énergétique et reconnu par l’association Promotelec. Ce dernier établit un bilan des consommations pour mesurer l’impact de chaque solution à mettre en place, en termes de consommations, d’investissements et de charges énergétiques, etc.
* Lcie – Bureau Véritas.
Des radiateurs électriques hauts en couleur
Disponible en huit largeurs, 50 coloris et des puissances allant de 300 à 2000 W, ce radiateur arbore une façade galbée et une régulation discrètement intégrée en partie haute avec trois modes de programmation préenregistrés et le confort du chauffage central grâce à une huile minérale qui assure le rayonnement optimal et une chaleur instantanée. « Taïga LCD », Acova. Prix public : de 628 à 1 000 € HT.
LE POINT FORT : la commande digitale qui aide à connaître sa consommation d’énergie.
Rayonnant à inertie
Ce radiateur haut de gamme, en glace de verre massif, rayonnant et à inertie pilotée, existe en noir, blanc et « reflet ». La glace de verre est associée à deux corps de chauffe, dont l’un, en façade, apporte un rayonnement doux et immédiat. « Campaver Select », Campa. Prix public : à partir de 1 024 € HT.
LE POINT FORT : l’esthétique de sa façade en glace de verre massif 8 mm et résistant aux chocs.
En verre et fonte
Proposé en trois puissances de 1 000 à 2 000 kW, pour le chauffage, ce radiateur horizontal avec façade galbée en verre traité antisalissure, bénéficie d’un double corps de chauffe qui allie l’inertie de la fonte à une montée rapide en température grâce à son film collé en façade. « Radiateur Hypnose », Thermor. Prix public : 980 € HT.
LE POINT FORT : son système de détection de présence permet la mise en chauffe automatique de l’appareil.
À accumulation dynamique
Ces radiateurs à accumulation dynamique émettent la chaleur par rayonnement et par diffusion complémentaire d’air chaud en partie basse. Disponibles en cinq puissances de 2 à 6 kW, ils sont équipés d’un thermostat électronique intégré. « Etse », Stiebel Eltron. Prix public : de 1 125 à 1 930 € HT.
LE POINT FORT : la chaleur est accumulée par briques réfractaires en heures creuses du tarif EDF.
Sèche-serviettes infrarouge
Existant en trois puissances de 500 W, 750 W et 1 000 W, ce radiateur sèche-serviettes électrique à fluide caloporteur est muni d’un soufflant de 1 000 W qui peut réchauffer rapidement la pièce. Il offre une fonction marche forcée et/ ou ventilation réglable. « Silay IR », LVI. Prix public : à partir de 700 € HT.
LE POINT FORT : son thermostat mural infrarouge LCD donne la température ambiante.
[
]