Maintenant fermement une pièce entre deux mors, l’étau est en général fixé solidement sur un établi ou sur une machine-outil et peut être utile à peu près dans tous les domaines : menuiserie, mécanique, plomberie, modélisme… Il existe une grande variété de tailles et de prix selon le type de serrage, les pièces à presser et les efforts que l’étau doit produire.
Un mécanisme simple
Les étaux les plus courants sont
manuels et généralement
en fonte ou en acier, parfois en bois. Ils sont composés d’une partie fixe liée au plan de travail et d’une partie mobile qui vient presser la pièce avec une force de 1 à 2 500 kg selon les modèles. La partie mobile coulisse à l’aide d’un système "vis noix" (ou vis écrou) et d’une manivelle. La capacité d’ouverture entre les deux mors peut varier de 5 à 30 cm.
- Guide
- Vis de réglage glissière
- Enclume
- Mâchoire fixe et corps
- Mors ou mordache
- Mâchoire mobile
- Vis de réglage
- Manivelle
- Vis de blocage de la base
La robustesse a un coût
En fonction de la complexité, de la taille, du poids et de la composition des étaux, les prix peuvent varier de
15 à plus de 500 €. Côté poids, mêmes disparités : les plus courants pèsent entre
200 g et 40 kg. Avant d’acheter ce dispositif de serrage, veiller à ce que son futur support soit suffisamment solide.
D’une manière générale, mieux vaut choisir un étau en acier plutôt qu’en fonte. Celle-ci se révèle moins robuste, à poids égal, et résiste moins aux coups. Plus dense, l’acier supporte mieux les rayures ou les chocs, et se montre plus durable dans le temps. Seul inconvénient : son coût élevé…
- (a) étaux à agrafe
- (b) étaux à double guidage
- (c) étaux pour machine-outils
- (d) étaux pour menuiserie
Caractéristiques des étaux
Étau réglable
- Avec un guidage simple, la mâchoire mobile et le guide forment une seule pièce.
- Ce dernier résiste au flambage (déformation due à la pression) et est plutôt conçu pour les travaux lourds.
- En cas d’usure, le jeu peut être rattrapé avec quatre vis.
Guidage à doubles coulisses cylindriques
- Grâce à ces axes cylindriques, le guidage est précis et l’étau assez compact.
- Ne nécessitant aucun réglage, il convient pour des travaux de moyenne intensité.
- Il laisse aussi davantage d’espace entre le bord des cylindres et l’extrémité des mors pour le passage de pièces en position verticale.
Une base pivotante
- Afin d’éviter de tourner autour de l’étau pour travailler une pièce, certains modèles sont équipés d’un support en tôle démontable qui permet de les faire pivoter à 360° sur un axe vertical.
- Autre solution : les étaux sur pied, qui prennent appui sur le sol et l’établi, et sont adaptés aux travaux lourds et aux grandes pièces.
Fixation sur l’établi
- L’étau est fixé à l’aide de boulons ou de goujons au plan de travail.
- Celui-ci doit être d’une épaisseur suffisante pour supporter les efforts imposés aux mâchoires et le poids de l’engin.
- Il convient aussi de veiller à placer l’étau au bon endroit : au bord de l’établi (manoeuvre de la manivelle, pièces longues…).
Ressort de sécurité
- La vis permettant de déplacer la mâchoire mobile est à filetage trapézoïdal à pas large et résiste à une grande force de traction.
- Sur les étaux à guidage simple, elle se trouve à l’intérieur du guide ; sur les gros modèles, un ressort, au niveau de la tête de vis, permet d’éviter qu’elle se déforme.
Étau à agrafe
- Avec ce type d’outil, inutile de faire des trous dans l’établi.
- Muni d’un serre-joint, cet étau se fixe facilement au support de travail. Bien que nomade, il présente des qualités mécaniques identiques à un modèle standard.
- Toutefois, limité par sa taille et son poids, il convient davantage aux travaux légers et de moyenne intensité.
Des mâchoires adaptées à chaque ouvrage
Dimension des mâchoires
- Elles constituent la partie principale de l’étau. Pour obtenir la meilleure résistance mécanique et garantir un guidage précis, leur largeur doit être inférieure de 25 % environ à l’ouverture maximale d’un étau standard (utilisé en mécanique, serrurerie, soudure…).
- Ainsi, pour une ouverture de 240 mm, les mâchoires ne doivent pas dépasser 180 mm de large.
- Ne pas négliger la dimension entre les bords de la mâchoire et de la coulisse : on optimisera le serrage d’une pièce en position verticale
Des mors interchangeables
- Les mors (ou mordaches) sont les parties des mâchoires qui viennent en contact avec la pièce à immobiliser. En acier dur, ils offrent un bon grip et sont taillés directement dans la masse ou, comme ici, démontables et interchangeables. Ils peuvent avoir des empreintes de différentes formes pour s’adapter au mieux à l’anatomie des pièces. Des modèles en matière synthétique permettent de ne pas abîmer les matériaux tendres.
Mors pour pièce cylindrique
- Certains étaux disposent également de mors conçus pour le serrage horizontal des tubes et profilés cylindriques ou prismatiques sur l’arête. Placés sous les mâchoires, ils peuvent serrer des tubes allant jusqu’à 130 mm de diamètre.
Étau de menuisier
- C’est l’outil indispensable au travail du bois. Il est reconnaissable à sa large mâchoire, conçue pour serrer de grandes pièces. Les mordaches sont en matière synthétique, pour ne pas abîmer la surface du bois. Ce type d’étau est en général à double tirant et fixé à l’aide d’une vis ou d’un serre-joint (agrafe).
Mors en bois
- S’ils se font rares, ces étaux sont toujours présents sur certains établis, notamment ceux des menuisiers et des ébénistes. Des fabricants continuent même à en proposer comme accessoire sur leurs établis pliants. Leur conception et leur fonctionnement sont très simples : une mâchoire mobile en bois équipée d’une manivelle et guidée par deux coulisses, vient presser une pièce sur le bord de l’établi.
Des accessoires multiples pour les étaux
Des accessoires multiples
Il est possible d’élargir le spectre d’utilisation d’un étau d’établi. Certains fabricants proposent des mordaches magnétiques en aluminium résistant et léger, qui permettent au mors de résister à la dureté de tout type de pièce et d’en épouser la morphologie. Ces plaques se présentent sous différentes formes et profils :
- avec des rainures horizontales, verticales pour les pièces cylindriques et prismatiques ;
- revêtues de fibre synthétique dure pour serrer, sans les marquer, les pièces tendres ou dures, lisses, usinées, rectifiées ;
- revêtues de feutre pour le serrage de matériaux fragiles comme le plastique, le composite, le verre…
Quelques spécificités
Étau pour perceuse
- Idéal pour percer ou fraiser, il a été conçu pour les machines-outils.
- En acier très résistant, peu encombrant, il se fixe sur la table de la perceuse à colonne.
Étau sur rotule
- Il permet de faire bouger les mâchoires en tous sens afin de faciliter le travail.
- Assez compact, il est en général utilisé pour les travaux de précision, la soudure de composants électroniques, le modélisme, la plomberie…
Mors déportés
- Cette configuration permet de travailler sur des pièces de grande taille, verticales ou horizontales.
- Ce type d’étau, imposant (40 kg), est utilisé en mécanique, serrurerie, menuiserie…
- Sa résistance est identique à celle des étaux standard.
Étau d’angle
- Ce type d’outil permet de maintenir à 90° (angle droit) deux pièces à souder ou à assembler.
- Il peut être libre, monté sur un établi ou sur une machine-outil.
- La vis de serrage peut être débraillée à l’aide d’un bouton à la hauteur de la tête de vis pour un serrage rapide.
Le tréteau étau
- Tout en acier, cet outil semble avoir révolutionné la façon de bricoler.
- Sa force de serrage peut atteindre 1 000 kg et l’ouverture des mâchoires permet de travailler des pièces de 1 m de large.
- Le serrage s’actionne avec le pied, ce qui permet d’avoir les mains libres pour travailler.
Une enclume intégrée
- Placée sur la partie arrière fixe de certains étaux, une petite enclume, directement formée dans la masse, peut rendre de grands services.
- Elle permet de marteler, de redresser des pièces métalliques, ou d’ajuster un usinage – ce qui nécessite un étau robuste et de qualité.
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