Pour débuter, réparer, découvrir une technique locale ou amorcer un projet d’autoconstruction, il existe des lieux et des passionnés pour transmettre leurs savoir-faire. Suivez les bonnes pistes pour être formé à toutes les disciplines même les plus ardues…
Le bricolage est souvent une affaire de transmission, mais tout le monde n’a pas la chance d’avoir un parent ou un ami expert et pédagogue. Selon l’Ifop, 87 % des Français sont en attente d’un accompagnement en matière de bricolage. Apprendre sur un chantier ou dans un atelier de formation permet de bénéficier d’une dynamique de groupe et de l’expérience du formateur.
L’initiation pour oser se lancer
Lorsque l’on souhaite entreprendre une rénovation ou une nouvelle décoration, un bon moyen de faire des économies consiste à l’exécuter soi-même. Encore faut-il savoir comment s’y prendre.
Les réseaux de distribution (Leroy Merlin, Castorama…) accompagnent leurs clients en leur proposant des cours, parfois gratuits, parfois « remboursés » en partie sous forme de bons d’achat à valoir sur les produits du magasin. Ces cours donnent confiance en soi mais semblent parfois trop théoriques aux stagiaires.
La formation au sein d’un atelier constitue une alternative. Il faut compter entre 35 et 115 € par exemple pour apprendre à poser du carrelage.
Aujourd’hui, deux femmes sur trois sont prêtes à se lancer dans un petit chantier. Beaucoup d’ateliers ont bien compris ce phénomène et proposent des stages pratiques (Lilibricole, Les clefs de l’atelier, Mon Atelier en Ville, l’Établisienne…).
A noter : Lilibricole dispose par ailleurs de son propre organisme de formation EMHa Ecole des Métiers de l’Habitat qui prépare à un titre professionnel certifiant éligible au CPF.
- Le financement d'une formation :
Lorsque
l’atelier qui dispense le cours est un organisme de formation, il est possible d’
utiliser son compte personnel de formation (CPF) pour
financer cet apprentissage.
Un autre concept a le vent en poupe : les cours à domicile.
Sur ce credo lesclesdubricolage.fr envoie un professionnel chez vous. Il explique, montre les bons gestes et lance le chantier. À l’issue de la formation, les travaux ont bien avancé et le particulier finit la pose à son rythme. Principal avantage : l’emploi d’un prestataire à domicile ouvre droit à une déduction fiscale qui divise par deux le coût de la formation. Comptez 200 € pour 6 heures de formation à la pose de faïence, la liste des fournitures nécessaires au chantier et une fiche aide-mémoire.
Participer à une formation pour réaliser un objet ou du mobilier est l’occasion de découvrir astuces et méthodes de traçage. L’encadrement au sein d’un groupe permet d’obtenir une multitude de réponses face à des difficultés de différents niveaux.
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Dans notre atelier, les gens osent et se découvrent davantage bricoleurs qu’ils ne l’imaginaient. Ils prennent goût au travail manuel, sont fiers de leurs projets et réalisent eux-mêmes ce dont ils ne se pensaient pas capables. Avec des machines professionnelles, de l’outillage adapté, de l’espace et de bons conseils : tout devient possible ! "
Sébastien Mathieu, cofondateur de Mon Atelier en Ville.
L’atelier mutualisé, un lieu de progression
En ville, le manque de place limite l’outillage. L’atelier mutualisé est une solution pour disposer à la fois d’un espace pour réparer et bricoler et d’un matériel adapté.
Il constitue aussi un lieu de rencontres, d’échanges et de partage. Il existe différents types d’atelier, de la coopérative qui mutualise ses équipements dans un cadre associatif (comme à Limoux) à l’atelier de fabrication numérique de moins de 50 m en passant par les 2 000 m du TechShop ouvert par Leroy Merlin en région parisienne (Ivry-sur-Seine). Ce dernier fonctionne sur abonnement à la manière d’un club de sport.
Si ce type d’apprentissage correspond à vos attentes, renseignez-vous aussi auprès de votre municipalité. Des ateliers sont organisés dans certaines missions locales ou maisons de quartier.
Des associations proposent également des formations au sein de leurs locaux, telle l’association nationale des compagnons bâtisseurs, présente sur la moitié du territoire nationale.
Se rendre dans un atelier mutualisé permet de bénéficier d’un outillage onéreux et encombrant tout en se formant aux côtés de bricoleurs expérimentés. Copain des copeaux, le réseau social de la menuiserie, met en relation les passionnés. Mais, il existe aussi un grand nombre de blogs sur le travail du bois, le matériau préféré des bricoleurs (atelierpassiondubois.com, joliscopeaux.com...).
La soudure à l’arc, au poste à souder TIG ou Mig-Mag, comme au fer à souder ou au chalumeau, exige l’apprentissage de règles de sécurité et de gestes précis. Les formations à la soudure sont généralement parmi les plus plébiscitées au sein des ateliers mutualisés.
Les bricothèques de quartier louent du matériel de bricolage (pour une somme symbolique, environ 3 € la perceuse) et dispensent conseils et astuces. Certaines disposent même d’un atelier.
Des chantiers participatifs
Autoconstructions, chantiers écologiques, préservations du patrimoine bâti, les chantiers participatifs proposent une diversité d’approches et d’expériences.
Dans un cadre convivial, les participants apprennent les gestes de base aux côtés d’artisans ou de constructeurs expérimentés. Les pionniers de l’autoconstruction, les Castors, ont fait de nombreux émules.
Aujourd’hui, les spécialistes de la construction en paille sont très actifs pour former les autoconstructeurs.
Côté associatifs, les acteurs sont nombreux.
Participer à un chantier est l’occasion de donner un coup de main, rencontrer des porteurs de projets et se confronter à la réalité d’un chantier d’envergure.
L’association Maison Paysanne de France propose à ses adhérents des formations pour acquérir les compétences nécessaires à la rénovation d’une maison ancienne, tout comme l’organisme Savoir-Faire et Découverte. Les passionnés de patrimoines soucieux de la préservation du bâti ancien peuvent se renseigner auprès de l’association Rempart qui référence chantiers bénévoles et stages techniques, l’occasion de cumuler la fierté de travailler sur un monument et la possibilité d’apprendre des techniques anciennes (tailles de pierre, maçonnerie en pierre sèche, pose d’ardoises au clou, enduits à la chaux…).
Pour les plus aventuriers, les chantiers à l’étranger ouvrent des horizons : tourisme solidaire, voyage et authenticité sont au rendez-vous.
Les bâtiments anciens font rêver et chacun peut prendre part à leur préservation. De nombreuses associations proposent des chantiers sur ce type de patrimoine bâti. Le Club du Vieux Manoir, par exemple, a participé à des chantiers sur plus de 250 bâtiments anciens et assure la gestion de plusieurs châteaux et abbayes.
De nombreuses associations, comme Savoir-Faire et Découverte, proposent des stages pour s’initier aux techniques locales et écologiques : murs en torchis, mobilier en châtaignier, création de peintures naturelles…
Les propriétaires disposant de murs en pierres sèches à restaurer et les curieux à la découverte de techniques anciennes sont les bienvenus lors des sessions de formation, ici sur un site du Syndicat Mixte des Gorges du Gardon. Ils pourront reproduire les gestes enseignés et participer à la préservation du paysage rural.
Réparer ses appareils électriques pour faire des économies
Entretenir et réparer son matériel évite de jeter et permet de réduire les dépenses inutiles. Ressourceries et Repair Café fleurissent partout en France. Il s’agit d’espaces où l’on vous apprend à ouvrir votre équipement (ce qui peut s’avérer compliqué, plus d’une soixantaine de vis pour un four, dont une partie bien dissimulée !), à
identifier la panne et à
offrir une nouvelle jeunesse à vos appareils.
Électroménager
À chaque type de matériel, ses pannes récurrentes. Elles sont en fait peu nombreuses et 80 % du gros électroménager est réparable. La société d’achat en ligne de pièces détachées pour équipements électroménagers, Spareka, propose à ses clients franciliens des formations pour apprendre à réparer par eux-mêmes. Il met également à disposition des tutoriels sur son site Internet.
Outillage
Les outils, notamment de grande marque, coûtent cher. Lorsque ceux-ci donnent des signes de faiblesses, ils ne sont pas nécessairement à remplacer. Même hors garantie, il est possible de les
dépanner. Les charbons des moteurs électriques de perceuse, meuleuse… s’usent, mais il est assez simple de les changer. Il suffit souvent d’ôter quelques vis pour accéder à leur emplacement au niveau du moteur. Un mandrin qui ne tourne plus quand le moteur fonctionne n’est pas une fatalité, il peut être remplacé.
Se procurer des pièces détachées est aujourd’hui plus simple grâce à Internet. Elles sont soit commercialisées directement par les marques, soit proposées par des sites spécialisés (par exemple sur www. servitech.fr).
Électronique et informatique
Certains fablabs proposent des Repair Café. Vous y trouverez les compétences et le matériel nécessaires pour réparer ou faire évoluer votre matériel électronique ou informatique. N’hésitez pas à les contacter même pour un besoin ponctuel. En cas de soucis avec une tablette ou un téléphone portable, vous pouvez également trouver de l’aide. L’ouvrage de Jean Boyer « Réparez vous-même vos appareils électroniques » constitue une mine d’informations, utiles pour diagnostiquer sa panne et trouver des composants avant de vous rendre dans un atelier.
Mécanique
L’entretien automobile et même certaines réparations sont à la portée du bricoleur avisé. Être supervisé par un mécanicien amateur évite les erreurs qui peuvent avoir une incidence sur votre sécurité. Procurez-vous (en kiosque ou sur Internet) le numéro de la revue technique automobile correspondant à votre modèle. Il est possible, avec un minimum d’équipement, de changer la batterie, les filtres à air et d’habitacle, les bougies, de vidanger le moteur, de remplacer les plaquettes…
Un bricoleur expert pourra remplacer cardans, embrayage, courroie de distribution ou encore joint de culasse.
La vigilance est de mise lors de l’achat des pièces. Privilégiez les réseaux de distribution fiables ou les sites Internet sérieux (oscaro.com ou allopneus.com). Si vous avez besoin d’un pont et surtout de l’avis et des compétences d’un mécanicien, n’hésitez pas à vous rendre sur www.selfgarage.org pour identifier un garage associatif à proximité de chez vous.
Apprendre le bricolage à tout âge !
Le plaisir de fabriquer de ses mains n’attend pas le nombre des années.
- Le bricolage est une activité extrascolaire, ludique et valorisante. Certains ateliers organisent des cours spécialement pour les plus jeunes, seuls ou accompagnés d’un adulte.
- Ouverts aux adolescents, dès 14 ans, les chantiers de jeunes proposent des vacances actives. Plus de 8 000 bénévoles s’impliquent chaque année en France, la majorité a entre 18 et 24 ans et l’on dénombre autant de filles que de garçons.
- Pour ceux qui souhaitent progresser en langue, il est aussi possible de partir à l’étranger, comme les 2 500 Français qui le font chaque année. Renseignez-vous sur le site du ministère des affaires étrangères. Attention, certaines destinations présentent un risque en raison de la situation sociale, politique ou sanitaire du pays.
- Il est prudent de se renseigner auprès de la mairie du site d’accueil et de choisir une association agréée par le ministère de la jeunesse et des sports. Le site www.cotravaux.org représente plus de 300 associations ou structures locales et régionales.
- Les passionnés d’archéologie peuvent aussi participer à des chantiers de fouilles, certains dès 16 ans. Ils sont référencés sur le site du ministère de la culture.
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