Les avancées technologiques suffisent-t-elles à justifier le remplacement d’un matériel vieillissant mais toujours en état de fonctionner ? Réponse au cas par cas…
Et les batteries ?
L’évolution en matière de batterie s’est faite par la puissance. Après les 7,2 volts des premiers modèles de perceuses, les 18 ou 24 volts sont aujourd’hui monnaie courante. D’autant qu’il n’est pas toujours facile de se procurer de nouveaux blocs batteries pour les anciens appareils. Et si les batteries sont réalisées à partir d’accus de 1,2 volts couplés, il est souvent difficile de les remplacer soi-même car les éléments constituant le bloc sont généralement collés et non vissés. Acheter un nouveau bloc batterie au lithium pour le mettre à la place d’un ancien bloc (nickel-cadmium) est une fausse bonne idée. En effet, les accus au lithium sont systématiquement couplés à un système de régulation électronique… intégré au cœur de la machine et non dans le bloc accus. Seule exception : les accus 18 volts de Ryobi (gamme « One + ») où l’électronique dédié au lithium se niche dans le bloc d’alimentation. Ces machines peuvent donc fonctionner indifféremment avec les anciens blocs au nickel-cadmium ou avec les nouveaux au lithium.
Un bon mandrin
Le mandrin classique en métal est longtemps resté l’unique référence. Solide et résistant, on pouvait juste lui reprocher qu’il impose l’utilisation des deux mains ainsi qu’une clé spécifique pour changer d’outil.
• Devenu rare, ce type de modèle est aujourd’hui remplacé par un mandrin qui, s’il reste à serrage manuel, se montre beaucoup plus rapide à utiliser. Le métal est toujours présent dans sa fabrication, mais un gainage confortable au toucher en assure souvent l’habillage.
• Ces nouveaux mandrins font appel à deux techniques : le serrage à deux mains ou le serrage à « une main ». Dans le premier cas, vous devez saisir les deux couronnes et serrer ou desserrer. En version « une main », la machine est dotée d’un blocage d’arbre, par pression sur un bouton ou, encore plus simple, un blocage automatique dès que le moteur est à l’arrêt.
Pensez au recyclage
Certains fabricants prévoient dans leur cahier des charges le recyclage de leurs anciennes machines, par l’intermédiaire de leurs réseaux de revendeurs. C’est donc à l’utilisateur de déposer son matériel hors d’usage dans le point de vente. Les machines collectées sont ensuite dirigées vers un centre de retraitement du fabricant.
Faut-il pour autant remplacer son outillage à chaque évolution ? Par exemple, une perceuse en bon état peut très bien rester à demeure sur une colonne de perçage, posée sur le coin de l’établi.
Pour une gamme destinée aux professionnels, ils intègrent des moteurs, des roulements et des composants électroniques capables de supporter de longues heures de fonctionnement, dans de rudes conditions.
En revanche, pour une gamme destinée aux particuliers (dite « grand public »), ce sont les bureaux d’études des fabricants qui établissent les critères de fréquence et de durées d’utilisation. Résultats, des machines moins résistantes aux usages intensifs. Personne ne s’étonne de voir sa perceuse tomber en panne au bout de dix ans, alors que son usage sur cette période correspond en fait à moins d’une année de travail entre les mains d’un professionnel. D’ailleurs, les garanties stipulent souvent des mentions du type « sauf à usage professionnel ».
Un temps décriées, les fabrications importées de Chine n’effraient plus le bricoleur. Les grandes marques y fabriquent leurs machines, histoire d’en réduire le coût de revient grâce à une main-d’œuvre bon marché. Mais elles affirment que la qualité est au rendez-vous car elles en contrôlent toute la fabrication. Il est vrai que le prix moyen de l’électroportatif a très peu augmenté ces dernières années et que nous constatons parfois, au fil des bancs d’essai, de légères baisses sur un même modèle présent au catalogue depuis plusieurs années.
Parallèlement, les « no name » (outils sans marque) sont de plus en plus présents dans les rayons des grandes surfaces de bricolage. Souvent de qualité moyenne, ils ne découragent pas certains bricoleurs qui voient là l’occasion de « contourner » le système.
Partant du principe que la machine ne peut prétendre à durer longtemps, compte tenu de son prix d’achat dérisoire, ils jouent sur la durée de garantie de deux ans. Ils utilisent alors l’appareil à fond durant cette période, n’hésitent pas à en demander le remplacement au premier dysfonctionnement (l’outil étant sous garantie), et trouvent là l’occasion de faire une bonne affaire.
Au titre des arguments qui incitent également à renouveler son matériel, il faut évoquer la sécurité. Ainsi, le débrayage de sécurité qui commence à intégrer les perforateurs n’est pas à négliger. En cas de blocage en plein perçage, au lieu de vous tordre les bras du fait de la rotation de la machine autour du foret, tout s’arrête net…
Les évolutions
Le principe de l’outil a peu évolué et un modèle des années 1980 en bon état exécutera le même travail. En revanche, sur les modèles de dernière génération, la prise en main est beaucoup plus ergonomique. Côté guidage de la coupe, certains intègrent même un laser bien pratique. Enfin, le rail de guidage était plutôt du domaine de la machine professionnelle, il commence à être intégré dans la gamme grand public.
À conserver ou pas ?
Le must en la matière est de s’offrir une scie plongeante avec son rail de guidage. À vous l’ouverture des fenêtres d’encastrement sur plan de cuisine, en plein panneau !
Les évolutions
La perceuse a fini par s’adjoindre un vrai plus : un inverseur du sens de rotation. Un avantage pour visser, mais aussi pour dégager la mèche ou le foret lors des perçages assez profonds (perforations pour l’injection dans un mur). La visseuse a évolué de la même façon : les vis à tête fendue qui représentaient l’essentiel des ventes ont laissé place à de nouvelles empreintes (Torx, six pans creux, carrées…) plus adaptées à ce mode de vissage car l’embout a moins tendance à riper.
À conserver ou pas ?
À l’heure où le collage-vissage est devenu un mode de fixation usuel, la fonction vissage-dévissage, associée à un réglage de la vitesse, est donc indispensable. À défaut de posséder une perceuse visseuse-dévisseuse à batterie, l’achat d’un nouveau modèle de perceuse peut apporter une réelle polyvalence.
Les évolutions
Beaucoup plus efficace qu’une perceuse, même à percussion, le perforateur n’est plus réservé à l’outillage professionnel. Largement développé pour le marché des bricoleurs dans les années 1980, il est devenu incontournable pour s’attaquer au béton vibré. Avec un modèle bénéficiant d’un mode « burinage », faire sauter un vieux carrelage ou piqueter des joints de maçonnerie peuvent se faire sans effort. La puissance du moteur associée à la frappe électro-pneumatique permet aussi de réaliser des encastrements cylindriques (prises électriques) avec une scie trépan au carbure de tungstène.
À conserver ou pas ?
Votre fidèle perceuse à percussion ne peut plus prétendre à la comparaison ! Inutile de consacrer du temps à la remettre à neuf, elle est dépassée.
Les évolutions
Dès le départ, l’adaptation du mécanisme de la machine à coudre à l’univers des bricoleurs a fait l’unanimité. La rotation du moteur s’est ainsi transformée en un mouvement rapide d’aller-retour qui entraîne la lame. Si les anciens modèles encore en activité continuent d’assurer leur fonction première – scier et chantourner à l’occasion –, bien des évolutions les séparent des nouveaux venus.
Tout d’abord, au principe de sciage très « mécanique » s’adjoint un mouvement pendulaire, plus proche du geste naturel d’un sciage manuel. Lorsque ce mouvement est engagé, la lame s’incline vers l’avant à la montée, pour répartir l’attaque de la denture sur l’ensemble de la course. À la descente, la lame recule pour réduire les frottements et évacuer la sciure. La différence est flagrante en terme de rapidité. Mais la qualité de « finition »
de la coupe est en léger retrait.
De plus, pendant des lustres, le montage de la lame obligeait à sortir un tournevis ou une clé à six pans pour le blocage de la pince de serrage. Aujourd’hui, les systèmes de fixation « sans outil » se généralisent. Le plus souvent, il s’agit de soulever un levier pour libérer le serrage de la pince porte-lame.
Mais la manœuvre peut aussi se faire par la rotation d’une molette.
À conserver ou pas ?
Pour scier, vous pouvez toujours faire confiance à votre vieille scie sauteuse si elle est bien entretenue et que sa semelle n’a pas pris du jeu. Côté facilité dans le travail, il reste à souhaiter qu’elle vous lâche un jour pour connaître enfin le plaisir d’un changement de lame sans outils et pour jouer du mouvement pendulaire lors des débits grossiers.
Les évolutions
Pas vraiment d’évolutions techniques flagrantes pour cet outil. Beaucoup plus rapide et tout aussi précis qu’un modèle manuel, il comporte un porte-fers cylindrique, entraîné à grande vitesse par son moteur électrique. Les modèles sont en général sollicités de façon très ponctuelle par les bricoleurs, d’où une durée de vie assez longue. Point à noter, les fers réversibles que l’on change à l’occasion ne sont pas toujours faciles à trouver chez les revendeurs habituels, tout comme les courroies d’entraînement. Enfin certaines marques n’existent même plus (Peugeot par exemple).
À conserver ou pas ?
À partir du moment où le cylindre est en bon état et les fers bien affûtés, vous pouvez conserver votre ancien rabot électrique. Par anticipation, s’il vous donne toute satisfaction, achetez deux jeux de fers réversibles et même une courroie crantée d’entraînement d’avance. Vous serez à l’abri d’une rupture d’approvisionnement.
Les évolutions
Des travaux de dégrossissage aux finitions, en passant par le polissage, la ponceuse excentrique reste l’outil de référence dans la panoplie de base du bricoleur. Face à la ponceuse à bande qui se cantonne aux gros travaux et à la vibrante dédiée aux finitions, l’excentrique montre de réelles aptitudes dans des domaines aussi différents que le travail du bois ou la carrosserie. Initialement, ces machines étaient proposées avec un plateau de Ø 115 mm. Aujourd’hui, la plupart adoptent le plateau de Ø 125 mm, voire 150 mm. Ce qui permet de bénéficier d’une plus grande surface de travail et d’un moteur plus puissant. Sur le plan technique, pas de franche évolution depuis trente ans, en dehors des systèmes d’aspiration mieux conçus et l’apparition des cartouches filtrantes réduisant considérablement les poussières.
À conserver ou pas ?
Si vous portez un masque à poussières systématiquement, vous ne serez pas plus incommodé avec une vieille ponceuse excentrique. Même constat pour les ponceuses vibrantes et les modèles à bande. Bien sûr l’ergonomie est plus soignée et la prise en main meilleure, mais cela vaut le coup d’entretenir ces ponceuses le plus longtemps possible… Les ponçages difficiles se chargent d’en réduire l’espérance de vie.