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Comment bien concevoir une maison passive ?

Une maison passive est un bâtiment construit et isolé de façon à ce que quasiment aucune énergie ne soit nécessaire pour le chauffer et le rendre agréable à vivre. Construire une maison passive implique de prendre en compte 4 critères fondamentaux : la structure, l'isolation thermique, l'orientation vis-à-vis du soleil et l'étanchéité à l’air.

Comment bien concevoir une maison passive ?

Qu’est-ce qu’une maison passive ?

Un projet énergétique
Une construction est dite "passive" lorsqu’elle est suffisamment bien isolée et conçue pour que la chaleur émise par le soleil, les habitants et les appareils électroménagers suffit quasiment à son fonctionnement. On considère qu’une maison est passive lorsqu’elle consomme au maximum 15 kWh/m²/an. Même si elle possède des qualités semblables à celles des maisons basse consommation (BBC), bioclimatiques, HQE® (haute qualité environnementale), autonomes ou domotiques, la maison passive désigne un type de construction spécifique, notamment en matière de consommation énergétique. Ainsi, dans une maison HQE®, l’accent est mis sur la santé, le confort et l’environnement, tandis que la maison passive se focalise vraiment sur la question des dépenses énergétiques et peut donc tout à fait être construite avec des matériaux polluants ou peu écologiques (même si, par souci de cohérence, on veillera le plus souvent à construire une maison passive écologique, y compris au niveau du choix des matériaux). Des besoins en chauffage très faibles
Techniquement, la maison passive se définit par des besoins en énergie pour le chauffage très faibles, par une consommation d’énergie primaire (comme l’électricité, le gaz, ou la combustion de matières organiques) inférieure à 120 kWh/m²/an et une fréquence de surchauffe (quand l’air intérieur dépasse les 25°C) qui n’excède pas les 10% du temps sur l’année.
C’est principalement au niveau du chauffage que se concentrent les économies réalisées dans la maison passive.
Pour construire une maison passive, il va donc falloir essayer au maximum de capter l’énergie du soleil et les calories émises par la chaleur naturelle du sol. Il faut aussi veiller à limiter la consommation des appareils électroménagers, à renforcer l’isolation thermique et à garantir le plus possible l’étanchéité de la maison (suppression des ponts thermiques).

L’isolation

Pour limiter le recours à des énergies primaires pour le chauffage, la maison passive repose sur deux principes :
  • minimiser les transferts de chaleur entre l’intérieur et l’extérieur ; 
  • maximiser l’usage des sources de chaleur déjà présentes.
La compacité du bâtiment
Le premier principe que l’on applique donc dans les maisons passives est celui de la compacité. Il consiste à regrouper au maximum les éléments de la maison en un bloc serré et massif, pour minimiser les pertes de chaleur au niveau des surfaces extérieures du bâtiment. Ainsi, les maisons passives sont souvent cubiques (ou rectangulaires) et à deux niveaux (la construction de plain-pied n’étant pas recommandée). Un bâtiment parfaitement isolé
L’isolation est un enjeu majeur puisqu’elle permettra d’éviter que le froid ne pénètre le bâtiment et que la chaleur s’en échappe. La maison passive est donc parfaitement isolée au niveau de toutes ses parois (y compris la toiture).
Pour une maison passive écologique, on peut associer différents matériaux isolants naturels comme la fibre de bois, la ouate de cellulose ou la laine de bois, de verre ou de roche. Toujours au niveau du pôle isolation, l’installation de fenêtres triple vitrage est souvent nécessaire. De bonnes fenêtres sont indispensables pour minimiser les transferts de chaleur, car, même avec du triple vitrage, la maison perd trois fois plus de chaleur au niveau de la fenêtre qu’au niveau d’un mur isolé.
La suppression des ponts thermiques est un autre enjeu majeur. Chaque rupture de pont (l’endroit où l’isolant est interrompu pour laisser passer une gaine, un tuyau, un élément de structure ou une ouverture) doit être contrôlée et étanchéifiée. L’étanchéification se fait à l’aide d’un ruban adhésif ou d’une pâte conçus spécialement et en ayant recours à une membrane, qui permettra d’assurer l’étanchéité tout en laissant passer la vapeur d’eau. Toutes les gaines et les tuyaux qui arrivent et sortent de la maison (pour l’eau et l’électricité par exemple) doivent eux aussi être soigneusement isolés.

La ventilation

Une fois la maison bien isolée thermiquement et rendue étanche à l'air, il faut mettre en place un système de ventilation de type VMC (ventilation mécanique contrôlée) qui permettra d’assurer un air sain et à la bonne température.
Les VMC double flux à haut rendement permettent de faire entrer de l’air frais et sortir l’air chaud de la maison en minimisant les pertes de chaleur. L’air intérieur croise en effet l’air extérieur dans un échangeur qui permet de transférer les calories de l’un à l’autre. Cela permet de récupérer à 90% la chaleur contenue dans l’air intérieur, et donc de ne pas avoir recours à une source d’énergie supplémentaire pour chauffer l’air entrant. Des chauffages d’appoint peuvent être nécessaires dans certaines pièces, ou si la maison est située dans une zone géographique où les hivers sont longs et rigoureux.

Utiliser les sources naturelles de chaleur

La maison étant parfaitement isolée, il est possible d'utiliser les apports de chaleur naturels pour chauffer le bâtiment. Ainsi, l’utilisation des appareils électroménagers et la chaleur dégagée par les corps représentent des sources non négligeables de chaleur interne.
C’est néanmoins le soleil qui fournit à la maison passive la grande partie de sa chaleur et il faudra donc veiller à bien orienter la maison pour en bénéficier au maximum. On parle alors de "maison bioclimatique". Les fenêtres seront donc placées de préférence vers le sud et la face nord sera la moins vitrée possible. Pour ne pas atteindre des températures "tropicales" dans la maison en été, il faudra aussi minimiser les fenêtres à l’est et à l’ouest du bâtiment. Traditionnellement, le chauffage représente quasiment 70% de la consommation énergétique d’une maison. Dans une maison passive, cette proportion est ramenée à moins de 5% et c’est donc sur la production d’eau chaude sanitaire (deuxième pôle le plus gourmand en énergie) qu’il va aussi falloir se concentrer. L’usage d’un chauffe-eau thermodynamique (qui se sert des calories présentes dans l’air, l’eau ou le sol autour de la maison) est une alternative écologique et peu énergivore. Le chauffe-eau solaire, couplé à une centrale aérovoltaïque est une autre option.
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