Florelle et Benjamin Hamon sont propriétaires de cette maison datant de 1841, depuis plusieurs années. Cette construction partiellement en bauge, mélange de terre crue empilée et de fibres végétales ou animales, est leur première acquisition. « La maison, habitée sur une surface de 33 m2 par une personne âgée, ne disposait ni de sanitaire, ni de chauffage. Nous avons donc décidé de tout refaire », explique notre lecteur.
Un chantier collectif
"Je suis peintre en carrosserie et j’ai appris à bricoler avec mes beaux-parents. Sans eux et les coups de main donnés par nos copains, nous n’aurions jamais pu mener à bien ce projet. "
Avec l’aide de ses proches, le couple armé de courage et d’une énergie communicative s’est lancé dans des travaux qui ont duré deux ans.
« À partir de plans dessinés par ma femme, on a défini l’emplacement des ouvertures. Puis on a cassé tout l’intérieur, notamment les dalles en béton de niveaux différents, et déposer les parties en mauvais état. »
« Je suis peintre en carrosserie et j’ai appris à bricoler avec mes beaux-parents. Sans eux et les coups de main donnés par nos copains, nous n’aurions jamais pu mener à bien ce projet. »
Avant
Après avoir démoli les murs en pierre de 60 cm d’épaisseur pour créer des ouvertures, Benjamin Hamon prépare du béton pour consolider les parois et réaliser les linteaux.
Le muret délimitant la cour de la maison et le jardin est en cours de démolition.
« Il nous bloquait pour installer notre caravane de chantier, qui abritait tout le matériel. »
Florelle manie le perforateur comme une pro.
« On a décaissé le sol en terre sur 30 cm de profondeur pour tout mettre à niveau et réaliser une dalle en béton autonivelant. »
Toute la famille est mise à contribution pour mener à bien ce chantier d’envergure. Romain, le frère de Florelle, et Solenn, une amie, répartissent dans le jardin la terre issue de la démolition des murs intérieurs.
« Nous avons travaillé le soir et le week-end. Après le boulot, j’allais sur le chantier, jusqu’à 22 ou 23 heures. On a vraiment pris le temps avant d’aménager car on voulait que tout soit terminé pour les enfants… »
La charpente entièrement remise en état
Une fois l’intérieur « mis au propre », la famille s’attelle aux travaux de charpente et de couverture. Première étape et première surprise : la démolition de la charpente s’est avérée plus ardue que prévue.
« On savait que la couverture était à refaire et quelques pannes à remplacer. Mais on s’est aperçu que les fermes étaient vieilles et fragiles. L’une d’elles était carrément cassée… Ce qui nous a obligés à tout remettre à neuf. » Après la réfection des réseaux d’eau et d’électricité, l’isolation des murs et la pose de plaques de plâtre se sont déroulées sans difficulté. Il faut dire que c’est la troisième rénovation entreprise par le couple et la belle-famille de notre lecteur. Seule différence avec les autres chantiers :
« Ma femme est tombée enceinte peu avant l’achat de la maison, mais ça ne l’a pas empêché de participer aux travaux. » L’un des pignons comportait à l’origine une fenêtre de 90 x 1,30 m qui a été transformée en large portefenêtre donnant sur la cour. D’une superficie de 92 m au sol, le bâtiment comprend désormais, au rez-de-chaussée, un salon, une salle à manger, une cuisine et sa buanderie ainsi qu’une salle de bains ; l’étage accueille quatre chambres, une mezzanine avec un coin bureau et une petite pièce d’eau.
« C’est comme une maison neuve, sauf qu’on a gardé les anciens murs ! » résume notre lecteur.
La charpente d’origine est entièrement déposée. La pose de la couverture en ardoises d’Espagne, maintenues sur des voliges à l’aide de crochets, est effectuée dans la foulée par le beau-frère de Benjamin Hamon, couvreur.
L’isolation des murs commence par la pose de l’ossature métallique, composée de rails et de montants.
Elle est constituée de laine de verre de 20 cm d’ép. dans les combles
Située près de la maison, cette dépendance rénovée en partie (alimentation en eau et électricité, dalle) est utilisée comme garage.
« On va réaliser un plancher et rénover les joints de façade à la chaux. » Le puits d’origine est pratique pour arroser le jardin…
Les poutres d’origine en bon état sont nettoyées par Mireille, la mère de Florelle, qui est sur tous les fronts !
Le pignon et l’extension sont entièrement rénovés (enduit pour l’un, rejointoiement et pierre apparente pour l’autre).
« On a choisi des menuiseries en aluminium, et créé une lucarne à l’étage pour faire entrer la lumière dans notre chambre ». Les entourages de fenêtres existants, en agglo avec un linteau en ciment, ont été remplacés par des habillages en bois.
À l’arrière de la maison donnant sur le jardin,
« on a créé une ouverture de 3,20 m de large et 2,60 m de haut, en démolissant la paroi jusqu’au toit pour éviter la chute du morceau de mur restant. Ma belle-mère, cuisinière de métier, a remonté le haut du mur avec les pierres d’origine… »
Après décaissage et ferraillage, le béton de la dalle de la terrasse est « tiré » à la règle.
« Pour réaliser les dalles de la maison et de la terrasse, on a utilisé plus de 15 m de béton. Impressionnant ! »
Le terrain étant plus haut que la terrasse, le beau-père de notre lecteur réalise un muret qui permet à la fois de délimiter les espaces et retenir la terre.
« C’est ma belle-mère qui a réalisé toute la maçonnerie ! » Elle habille ici le soubassement du seul pignon construit en parpaings (par les anciens propriétaires), avec des pierres de récupération.
Grâce à une fenêtre de toit, la chambre du petit Amaury est baignée de lumière…
Dans la salle à mangercuisine, le plafond d’origine en lambris a été déposé pour laisser les poutres en chêne apparentes.
« Deux bastaings ont été remplacés par des poutres récupérées dans la buanderie. » L’escalier standard en bois exotique a été recoupé pour s’adapter à la hauteur sous plafond.
Baie à galandage pour la future véranda
À l’arrière de la maison, pour disposer d’un salon avec vue sur la terrasse et le jardin, notre lecteur a installé une large baie à galandage. Optimisant la lumière naturelle grâce à ses vantaux coulissants qui disparaissent dans l’épaisseur du mur lors de leur ouverture, ce type de menuiserie offre un autre avantage :
« Si un jour on veut créer une véranda, on pourra ouvrir entièrement le salon sans modifi er la façade arrière. » Par ailleurs, quatre fenêtres de toit remplacent les gerbières se trouvant dans l’ancien grenier. Côté décoration, la famille souhaitait un intérieur de style campagnard. Poutres en bois d’origine, parement mural en pierre et enduit intérieur à la chaux ont la part belle. « On aurait pu entrer avant dans la maison, mais on a réalisé la terrasse ce qui n’était pas une nécessité. Nos beaux-parents nous hébergeaient durant le chantier… Quand on est rentré, tout était fait, jusqu’aux peintures. Il ne me restait qu'à poser les lustres et les pieds sous la table ! Et on est prêt à recommencer. »
Le salon s’ouvre sur une belle terrasse carrelée de 35 m, grâce à une baie vitrée à galandage . L’embrasure de fenêtre en briquette (petite fenêtre) est d’origine.
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