Lors de l’acquisition d’une maison, il est parfois plus judicieux et économique d’opter pour une petite surface habitable que l’on augmente ensuite. Ici, une surélévation à ossature bois a permis de gagner des mètres carrés rapidement.
Matériel nécessaire
Équipement
- Niveau à bulle
- Niveau laser
- Mètre
- Cloueur
- Scie à ongle
- Scie circulaire
- Scie sauteuse
- Perceuse
- Visseuse
- Échafaudage
- Escabeau
- Échelle
- Pistolet à cartouche
- Agrafeuse
- Marteau
Fournitures
- Bois d’ossature 120 x 45 mm
- Solives profilées en I 58 x 360 mm
- Poutres "lamibois" 39 x 360 mm
- Panneaux de particules ép. 12 et 18 mm
- Pare-pluie
- Bandes résilientes
- Membrane d’étanchéité EPDM
- Menuiseries aluminium
- Bardage bois
- Panneaux de bardage en fibres-ciment
- Sabots de charpente, clous et vis
- Couvertines
- Cales de montage
- Mastic-colle
- Grilles antirongeurs
Remerciements à l’Atelier Charpente (17)
- Difficulté : 4/4
- Coût : 30 000 €
- Temps : 1 semaine (à 3 personnes)
Quand le besoin de place se fait sentir, trouver le logement idéal peut s’avérer compliqué au vu des prix de l’immobilier. Si déménager pour disposer de davantage de mètres carrés habitables peut-être compliqué, une autre solution consiste à agrandir sa maison. Pour ce faire, plusieurs options sont possibles : aménagement des combles perdus, extension, surélévation...
Le choix d’une
surélévation à ossature bois permet d'ajouter un étage et cumule les avantages. Ce principe constructif évite en effet de réduire la surface utile du jardin, contrairement à une extension attenante à l’habitation. Le bois, massif ou dérivé, est un matériau facile à usiner et à assembler. Il permet de construire rapidement une
structure légère,
écologique, avec un minimum de nuisances pour les occupants des lieux et le voisinage.
Avant de procéder aux travaux de surélévation, il faut toutefois s’assurer que le bâti existant peut supporter une
charge supplémentaire, s'assurer de la faisabilité du projet, se renseigner sur les règles d'urbanisme à respecter et sur les démarches administratives à effectuer.
Des sections de bois adaptées
Traditionnellement, une construction à ossature bois se compose de
montants et de
lisses de
145 x 45 mm de section. Dans le cas présent, les bois utilisés font
120 x 45 mm. On y gagne sur les deux tableaux, budgétairement et en poids, tout en posant une épaisseur d’isolant (120 mm) suffisante pour la région (Charente-Maritime). L’ossature du
plancher et la
charpente sont faites de solives composites, en "I", de
58 x 360 mm. Celles-ci reposent sur des sabots fixés sur des
muralières en lamibois, de
39 x 360 mm, qui offrent d’excellentes performances mécaniques.
Les
parois de contreventement sont en
panneaux de particules hydrofuges polyvalents d’une épaisseur de
12 mm pour les murs (
18 mm pour le plancher). En toiture, les panneaux sont recouverts d’une
membrane d’étanchéité en EPDM soudée à chaud. Pour finir, les façades sont revêtues d’un
écran pare-pluie, puis de panneaux en fibres-ciment séparés par un lattage décoratif.
Étape 1 : réalisation du plancher
- Les encastrements des solives se tracent en premier, tous les 60 cm, sur le mur pignon existant.
- Ajouter une marge de 5 cm en hauteur et en largeur.
- Découper les réservations à la meuleuse Ø 230 mm équipée d’un disque diamanté.
- Évider sur 15 cm de profondeur à la massette et au burin.
- Repérer les emplacements des sabots métalliques sur les muralières, en respectant un entraxe de 60 cm.
- Les fixer avec des pointes inoxydables à tête plate.
- Tracer la ligne de pose des lisses sur l’arase maçonnée (retrait de 12 mm de l’extérieur des murs).
- L’écart correspond à l’épaisseur des panneaux de contreventement.
- Vérifier la planéité de l’arase.
- Si besoin, corriger les imperfections au burin ou à la meuleuse munie du disque diamanté.
- Scier les lisses pour les mettre à longueur.
- Déposer un cordon de mastic-colle sur l’arase.
- Prépercer les lisses tous les mètres et les placer.
- Forer l’arase au travers des bois et les fixer (goujons de Ø 12 x 140 mm).
Astuce
- Pour faciliter la mise à niveau des pannes muralières, les lisses sont reliées provisoirement à chaque angle par une entretoise placée en biais.
- Les pannes sont ensuite suspendues sous les entretoises à l’aide de longue vis à bois, qu’il suffit de serrer ou desserrer pour régler l’horizontalité.
- Présenter une muralière à son emplacement, en vérifiant que les sabots s’alignent avec les réservations.
- Ancrer la panne tous les 120 cm avec deux goujons à chaque fois.
- Positionner la première solive contre le mur.
- L'assembler à la panne muralière à l’aide d’une équerre métallique.
- Puis la fixer à la paroi avec d’autres goujons.
- Encastrer les solives dans les réservations des pignons.
- Puis les faire reposer dans les sabots.
- Les clouer aux sabots et remplir les cavités d’un mortier bâtard (ciment/chaux).
- Débiter les entretoises destinées à renforcer le solivage.
- Les placer en quinconce, approximativement au milieu de chaque portée.
- Les clouer au travers des membrures.
- Coller des bandes résilientes sur le chant supérieur des solives.
- Leur rôle est de désolidariser la structure du plancher et d’atténuer ainsi les bruits de choc.
- La structure consolidée, poser les panneaux de sol perpendiculairement aux solives.
- Emboîter à fond les languettes dans les rainures avant de visser les panneaux aux solives.
Étape 2 : montage de l'ossature
- Poser un premier montant d’aplomb contre la façade.
- Tracer son emplacement.
- Après perçage, déposer un cordon de mastic sur le mur.
- Puis fixer le montant avec des goujons.
- Repérer les points d’appui des montants sur les lisses basses, en commençant par ceux des cadres des fenêtres.
- Respecter un entraxe de 60 cm pour les autres montants.
- Découper des entretoises à une longueur égale aux espacements des montants.
- Les fixer sur les lisses, avec des vis TF de Ø 6 x 80 mm, exactement entre les repères.
- À l’aide d’un niveau laser rotatif, déterminer la hauteur des montants de l’ossature.
- Relever le point de référence à partir du premier montant.
- Scier les montants à la hauteur voulue.
- Puis les visser à leurs entretoises.
- Il faut systématiquement les doubler par un autre montant accolé et vissé.
- Commencer les autres côtés de l’ossature par les montants d’angle.
- Poser deux montants supplémentaires et solidariser provisoirement l’ensemble avec des écharpes.
- Placer les longueurs de lisse haute sur les montants.
- Ajuster leur position et les brider avec des serre-joints, avant de les visser à chacun des montants.
- Il faut là aussi doubler intégralement la lisse haute, afin de renforcer la solidité de l’ossature.
- Prendre soin de bien aligner les bords des pièces de bois.
- Repérer l’emplacement des fenêtres.
- Débiter les pièces d’encadrement et les visser.
- En partie basse, doubler les montants pour former un appui.
- Respecter un angle de 10°.
Étape 3 : pose des murs et du toit
- L’ossature étant constituée, le moment est venu d’installer les "muralières" de la toiture plate.
- Y clouer d’abord, tous les 60 cm, les sabots des poutres de la charpente.
- La toiture doit décrire une légère pente d’écoulement, entre 2 et 5 %.
- Déterminer le sens de l’inclinaison.
- Fixer la muralière sur l’ossature à l’endroit convenu.
- Du côté extérieur, recouvrir l’ossature avec les panneaux de contreventement.
- L’emploi d’un cloueur, muni de pointes de Ø 2,5 x 60 mm, facilite la fixation.
- Veiller à bien faire reposer les panneaux de contreventement sur le couronnement du mur, avant de les fixer à l’ossature.
Info +
Ce type de chantier s’effectuant sur plusieurs jours, il est nécessaire de
renforcer l’ossature en bois jusqu’à ce que les panneaux de contreventement et la toiture soient fixés. Pour ce faire, la meilleure solution consiste à utiliser des
étais réglables qui offrent une bonne tenue au vent et aux chocs.
- Poser ainsi tous les panneaux de contreventement.
- Ensuite, faire reposer les solives dans leurs sabots et les clouer pour les maintenir en place.
- Poursuivre par l’installation des panneaux de toiture (ép. 18 mm).
- Utiliser ces derniers pour les acrotères.
- Les recouvrir tout d’une membrane d’étanchéité.
Étape 4 : fixation du bardage
- Dérouler et agrafer l’écran pare-pluie sur les panneaux de contreventement.
- Effectuer la pose de bas en haut, pour que le lé supérieur vienne en recouvrement (20 cm).
- Au niveau des ouvertures, découper la membrane de manière à laisser suffisamment de débord pour recouvrir l’épaisseur de l’ossature.
- L'agrafer tendue.
- Clouer les lattes (supports) de bardage sur les panneaux directement, au travers du pare-pluie.
- Respecter l’entraxe indiqué par le fabricant du parement.
- L’épaisseur des lattes forme une indispensable lame d’air de ventilation.
- Avant de poser le bardage, fixer en partie basse une grille anti-nuisibles (obligatoire).
- La mise en place des fenêtres est simple. Elles se posent en applique et se vissent directement sur l’ossature.
- Ne pas oublier le joint d’étanchéité entre la menuiserie et le bois.
- Le fabricant explique comment disposer le lattage décoratif. Suivre ses indications de calepinage.
- Percer des avant-trous avant de les clouer, pour éviter les éclats.
- Dans les angles, ces panneaux fabriqués s’assemblent d’onglet.
- Utiliser une scie adaptée. La coupe doit être parfaite pour éviter la pose de cornières de finition.
- Le bardage en fibres-ciment vient se glisser sous les panneaux de lattage décoratif, pour favoriser l’écoulement des eaux de pluie.
- L’opération requiert trois ou quatre personnes, en raison du poids et des dimensions des panneaux.
Info +
Les panneaux de fibres-ciment se découpent à l’aide d’une scie circulaire montée sur rail ou d’une meuleuse dotée d’un disque diamant. Pour protéger les chants, se rapprocher du fournisseur pour obtenir un pot de laque de la couleur souhaitée.
- Prépercer les panneaux de fibres-ciment en veillant à bien aligner les trous.
- Les fixer avec les vis autoforantes fournies par le fabricant.
- Pour ne pas déraper et risquer de marquer le bardage, régler la perceuse-visseuse sur une petite vitesse.
- Une visseuse à choc est en l’occurrence idéale.
- Un espace de dilatation, ici 2 mm, est nécessaire entre les panneaux.
- Des cales (appelées "fourchettes") permettent de régler leur épaisseur au plus juste.
- Il est important aussi d’extruder un cordon de mastic sur les tasseaux d’appui, afin d’empêcher les éventuelles infiltrations d’eau pluviale.
- À l’endroit de la boîte à eau, repérer et percer au diamètre le passage du tube d’évacuation dans le bardage.
- Le tube doit suffisamment dépasser du parement.
- Finaliser la pose du bardage comme précédemment.
- Pour la sécurité des personnes travaillant sur le chantier, utiliser un échafaudage qui restera en place jusqu’à la mise en œuvre des couvertines.
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