Les planchers maçonnés sont, aujourd’hui encore, les plus courants. Mais ce type d’ouvrage n’en demande pas moins un certain savoir-faire afin d’être réalisé dans les règles.
Matériel nécessaire
- gants,
- casque,
- outils de maçon,
- niveau laser de chantier,
- règle vibrante,
- marteau burineur,
- outil pour ligaturer,
- grosse meuleuse d’angle ou découpeuse thermique,
- disques à tronçonner,
- bétonnière,
- étais,
- coffrages,
- échafaudage…
Difficulté : 4/4
Coût : 1 300 € pour 40 m(poutrelles et hourdis seuls)
Temps : environ 1 semaine à 2 personnes (ossature + dalle)
Comment réaliser un plancher hourdi dans le cadre d'une rénovation ?
La rénovation des maisons anciennes commence souvent par des problèmes de résistance au niveau des planchers. Traditionnellement en bois, ils sont fréquemment incompatibles avec la qualité souhaitée lors d’une rénovation : performance thermique et acoustique insuffisante, appuis de poutre défaillants… autant de points qu’il est important de corriger.
Le plancher hourdis est alors une solution idéale. Composé de poutrelles préfabriquées en béton armé et de modules de remplissage (hourdis), il s’apparente à un coffrage perdu (inutile de coffrer et décoffrer l’ensemble de la pièce).
En construction neuve, on utilise en général des poutrelles précontraintes en forme de T inversé.
L’utilisation d’engins de levage permet alors de mettre en œuvre facilement ces éléments. Mais dans des bâtiments existants, leur poids et les difficultés d’accès rendent parfois leur emploi difficile. On a alors recours à des poutrelles associant armature métallique et sous-face en béton (ici des poutrelles Raid, Fabemi).
Des plans d’exécution fournis par le fabricant
- Le principal intérêt de ces poutrelles tient à leur poids (13 à 14 kg/m) qui les rend facile à recouper, manoeuvrer et encastrer.
- Autre intérêt, après avoir inséré les têtes de poutres dans les murs, éventuellement étayé et posé les hourdis, il n’y a plus qu’à coffrer les raccords, poser les renforts d’armature et couler la dalle de compression.
- Enfin, dernier atout pour les bricoleurs, le fabricant se charge de fournir les plans d’exécution détaillés à partir d’un relevé des cotes précis. Ils mentionnent le nombre et le type de poutrelles, la position des entrevous et renforts à prévoir (ainsi que celle des étais).
Deux types de poutrelles
- Les poutrelles de type « treillis » (comme celles utilisées ici) se reconnaissent à leur profil triangulaire : un talon plat en béton de 4 x 12 cm, d’où émergent des fers Ø 4 à 6 mm, réunis sur toute la longueur de la poutrelle par un fer (acier de tête) de Ø 8 à 16 mm. D’un poids de 13 à 14 kg/m, ces poutrelles constituent une excellente solution pour les bricoleurs car elles sont manipulables sans moyen mécanique.
- Les poutrelles classiques en béton précontraint disposent d’un profil rectangulaire ou carré, voire en T inversé. Leur section plus importante autorise des portées considérables (jusqu’à 12 m pour certaines). Mais elles sont aussi plus chères et plus lourdes (elles nécessitent l’usage d’un engin de chantier).
Des hourdis adaptés aux spécificités des besoins
Plusieurs types de hourdis sont disponibles selon que le plancher est sur terre-plein, au-dessus d’une cave ou entre deux étages habités. Classiquement en béton ou en céramique, les hourdis font aussi appel à des matériaux plus légers comme le polystyrène expansé (PSE). Très performant sur le plan thermique, ce dernier permet de réaliser une bonne isolation entre étage chauffé et un volume non chauffé. Surtout si l’on opte pour une chape flottante. Pour cette dernière, le mortier est coulé sur des panneaux isolants posés sur la dalle de compression. Facultative avec des hourdis en PSE ou au-dessus d’un volume chauffé, une chape flottante est indispensable dans le cas de hourdis béton au-dessus d’un sous-sol non chauffé et sans plafond suspendu.
1 Mise en place des poutrelles
La mise en oeuvre du chantier débute par le repérage du niveau des arases (surfaces d’appui des poutrelles) grâce à un cordeau traceur ou en utilisant un
niveau laser.
Dans un vieux mur, déposer les pierres inférieures sur 30 cm environ et les resceller au mortier bâtard.
Bien que fournies aux longueurs requises par le plan de pose, les poutrelles sont parfois à raccourcir : utiliser un disque à tronçonner.
Légères, les poutrelles se mettent en place sans difficulté à deux : engager leurs extrémités d’au moins 7 cm sur les arases maçonnées précédemment.
Afin d’ajuster l’entraxe des poutrelles, poser les entrevous d’espacement aux extrémités en prévoyant un léger jeu.
2 Pose des hourdis et chaînage
L’étayage fait ici appel à des poutres spéciales en bois (poutrelles de coffrage). Leur entraxe et celui des étais sont dictés par l’épaisseur du futur plancher et l’écart entre ses poutrelles. Ainsi, pour un plancher de 10 cm d’épaisseur avec des poutrelles distantes de 50 cm, des poutres de coffrage posées tous les 1,50 m permettent d’installer les étais tous les 2,46 m.
Une fois que l’étaiement et les hourdis périphériques sont en place, finir de remplir les espaces entre les poutrelles avec les autres hourdis.
Des hourdis entiers ne peuvent être posés sur tous les bords : coffrer et étayer ces intervalles d’après le plan de pose.
Raccourcir les hourdis en fracturant le surplus et le répartir aux endroits voulus.
Les intervalles coffrés précédemment peuvent aussi accueillir des pierres dures. Remplir les interstices avec du mortier.
Relier les armatures des poutrelles avec des chaînages filants (fers Ø 8 ou 10 mm) et dans les angles, avec des fers cintrés à angle droit.
3 Ferraillage et coulage de la dalle béton
Disposer le treillis soudé d’armature de la dalle.
Ajouter les chapeaux : ces fers supplémentaires cintrés à 90° et ligaturés au-dessus des poutrelles assurent la liaison entre treillis et chaînage.
Si le béton est livré par camion-toupie, vérifier au préalable les possibilités d’accès ainsi que la distance à couvrir par les tuyaux de la pompe pour faire arriver le béton à l’endroit où il doit être coulé.
Pour la coulée, mieux vaut être au moins deux : l’un oriente le jet (à partir de la périphérie), l’autre étale le béton en direction du centre.
Le réglage de l’épaisseur peut s’effectuer avec des cales et chevrons ou avec la cellule longue portée d’un niveau laser. Elle permet de mesurer les hauteurs, donc l’épaisseur de béton.
S’il reste posé sur l’ossature, le treillis soudé ne peut être enrobé correctement par le béton : le remonter à mi-épaisseur avec un râteau.
Une règle à deux manches permet d’assouplir le béton et de réaliser un premier débullage grossier.
La règle vibrante permet ensuite d'affiner le débullage tout en aplanissant la dalle sans effort.
4 Isolation et chape
Après plusieurs jours de séchage, poser sur la dalle les panneaux isolants de la chape flottante. Combler tous les interstices au ras des murs avec des chutes.
Fixer des bandes isolantes au bas des murs et disposer les panneaux de treillis soudé sur l’isolant.
Couler le mortier de la chape entre des chevrons horizontaux qui servent de guide.
Après avoir tiré la chape à l’aide d’une grande règle de maçon, faire un dernier lissage de finition à la taloche pour casser les dernières petites irrégularités.
Attendre le temps nécessaire avant de poser le revêtement de sol.
L’épaisseur des dalles a été prise en compte dès le départ, afin qu’elles affleurent le niveau du seuil.
Fournitures
Voici les différents éléments et matériaux qui ont été utilisés pour ce chantier :
• Poutrelles de type treillis
• Hourdis en béton
• Fers à béton (Ø 8, 10, 14 mm, etc.)
• Treillis soudé (maille 20 x 20 cm)
• Liens à boucles galvanisés pour clôtures (Ø 1 x 120 mm)
• Béton dosé à 350 kg/m (ciment CPJ-CEM II ; sable sec, calibre 0 à 4 mm ; granulats, cal. 5 à 30 mm)
• Panneaux isolants pour sol
• Bande de désolidarisation
• Mortier dosé à 300-350 kg/m (ciment CPJ-CEM II ; sable sec, cal. 0 à 4 mm)
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