FRFAM.COM >> Famille >> Compétences >> Maçonnerie

Réaliser la restauration dun mur à colombages

Mode de construction séculaire, le pan de bois-torchis, peu ou mal protégé de la pluie, se détériore plus ou moins rapidement. Une rénovation “dans la tradition” est toujours possible. Le mélange de techniques anciennes et modernes s’avère judicieux pour une plus grande durabilité.

Réaliser la restauration dun mur à colombages

Un assemblage de matériaux

Le pan de bois est un assemblage de pièces formant ossature. Dans les vides de cette charpente, un remplissage en briques, tuileaux, moellons, glaise, torchis, qui assure l’isolation de la paroi. Ce type de construction se retrouve dans presque toutes les régions (Alsace, Bourgogne, Normandie, Picardie...). Le pan de bois-torchis est la technique la plus répandue. Construite sur un soubassement maçonné, la charpente est constituée de poteaux et d’écharpes (pièces de bois obliques) enchâssés dans deux poutres horizontales basse et haute, appelées sablières. Un lattis posé entre les bois sert de support au torchis, mélange d’argile et d’un liant végétal (paille, foin...). Les poteaux et les écharpes, plus ou moins espacés, définissent des panneaux de largeurs différentes, qui prennent l’appellation de colombages s’ils restent visibles après application du torchis.

Dans tous les cas, une telle construction doit être abritée des intempéries, sinon, le torchis s’effrite. Mais, même si un soubassement en pierre et une avancée de toit protègent le mur du rejaillissement de la pluie, le pan de bois finit toujours par se dégrader s’il n’est pas entretenu régulièrement. Une rénovation complète s’impose immanquablement.

Réparer la charpente

Pour réparer ou remplacer des pièces de bois affaiblies, il faut d’abord enlever le torchis et le lattis pour mettre à nu la charpente. Il est possible de restaurer les pièces de bois abîmées sans tout démonter.

Après avoir soigneusement étayé la charpente du pan de bois et l’intérieur de la maison, un nettoyage à la brosse du colombage met en évidence les bois pourris à réparer ou à remplacer. Il faut profiter de la mise à nu de la charpente pour réaliser un traitement insecticide et fongicide général.

Les pièces abîmées sont remplacées par des poutres de section équivalente, de récupération si possible. Les assemblages (tenons-mortaises, mi-bois, faux tenons...) sont copiés à l’identique.

Si le soubassement ne présente plus une solidité suffisante, il faut évidemment le rénover. Soit en rejointoyant les pierres ou les briques, soit en construisant un nouveau muret.

Observer l'état du colombage et de l'érosion

Réaliser la restauration dun mur à colombages

Le torchis du colombage exposé plein ouest n’a pas résisté aux intempéries. Le rejaillissement de l’eau de pluie au pied du soubassement a érodé le jointoyage des pierres.

Torchis ou enduit

La technique du torchis diffère d’une région à l’autre. Elle relève du savoir faire de quelques artisans, voire d’agriculteurs qui transmettent leur technique de génération en génération. Plus simple, à la portée de tous, un enduit appliqué sur un remplissage en brique peut le remplacer.

L’application d’un torchis s’effectue en trois couches. La première, appelée torchis gros ou grossier, constitue le matériau de remplissage entre les pans de bois. Il est composé d’un mélange de terre argileuse, parfois de sable, et de paille ou de foin malaxés avec de l’eau. Il est appliqué grossièrement et en forte épaisseur sur le lattage fixé entre les éléments du colombage. Après séchage, on procède à l’application de deux couches d’enduit de finition. La première est composée de terre argileuse et de paille menue. La seconde, plaquée et lissée, de même composition, est renforcée avec de la chaux aérienne (CL ou DL).

Le lattage entre les bois peut être remplacé par des briques sur lesquelles est dressé un enduit. Matériau naturel et sain, la brique de terre cuite montée au mortier de chaux et enduite constitue une paroi étanche, isolante qui laisse respirer les bois du colombage et résiste aux intempéries.

Comparer l'état des poutres en bois

Réaliser la restauration dun mur à colombages

Après avoir ôté le torchis, étayez le colombage, sans oublier de poser des étais en divers endroits à l’intérieur. Examinez les bois pour déterminer ceux à conserver, à réparer ou à remplacer.

Remplacer et tailler les bois

Réaliser la restauration dun mur à colombages

Enlevez les poteaux pourris ou abîmés. Remplacez-les par des poutres d’essence et de section identiques. À la scie, taillez les tenons en fonction des mortaises de la sablière haute.

Fixer les poteaux

Réaliser la restauration dun mur à colombages

Présentez et inclinez le poteau pour insérer le tenon dans la mortaise de la sablière. Une cheville en bois consolidera l’assemblage. Le bas du poteau sera fixé sur la sole par des équerres.

Refaire le soubassement en pierre

Réaliser la restauration dun mur à colombages

Triez les pierres du soubassement selon leur épaisseur et regroupez-les par rangée. Montez-les ensuite rang par rang sur un lit de mortier bâtard (1 part de ciment, 1 de chaux, 6 de sable).

Coller les rangées de briques au mortier

Réaliser la restauration dun mur à colombages

Montez les briques au mortier bâtard. Plantez quelques pointes dans les poteaux au niveau des joints pour renforcer l’assemblage au colombage. Vérifiez la verticalité à mesure du montage.

Apposer une première couche d'enduit

Réaliser la restauration dun mur à colombages

Humidifiez le mur de briques 24 heures avant l’application. Avec une truelle, projetez une couche épaisse d’enduit à la chaux (Parex, PRB, Weber & Broutin...). Serrez à la règle.

Appliquer la seconde couche

Réaliser la restauration dun mur à colombages

4 à 5 jours après la première couche, appliquez-en une deuxième qui arrive au nu des bois. Talochez selon la finition voulue. Utilisez le même enduit pour jointoyer les pierres du soubassement.


[]