En format rectangulaire, les grands carreaux, ou carreaux demi-formats, sont sont principalement proposés en grès cérame, un matériau très résistant. Ils sont disponibles dans de divers aspects et teintes.
Résistance à la porosité d'un carrelage
Dans certains cas (un sous-sol, une salle de bains ou a fortiori à l’extérieur), il est important de se préoccuper de la porosité des carreaux : elle doit être la plus faible possible.
Raison pour laquelle les normes NF EN ISO 10545-3 et NF EN 14411 distinguent 7 classes par ordre de porosité croissante : de B1a (moins de 0,5 %) à A3 (plus de 10 %).
Émaillés ou non, les grès cérame sont en général les mieux classés (B1a). Mais certains d’entre eux, un peu plus poreux, arrivent seulement à égalité avec des grès pressés émaillés et des grès « monocuisson » (B1b), quand ils ne sont pas classés B2a et B2b.
Enfin, les grès étirés pleine masse sont les plus poreux (A2a, A2b ou A3).
Tout cela concerne les grès et les terres cuites, mais pas la faïence ou les pierres naturelles qui ne sont pas soumises à ces évaluations.
Carreaux demi-formats : moins de joints, plus d’espace…
Autre argument en faveur des demi-formats : ils font souvent partie d’une gamme qui inclue des formats complémentaires, voire des mosaïques sur trame, ce qui multiplie les combinaisons.
Selon leur orientation, ils permettent des effets de perspective qui fonctionnent aussi bien au sol que sur les murs. Grand format est en effet synonyme de joints moins nombreux, ce qui contribue à agrandir visuellement l’espace des salles de bains entre autres, et plus particulièrement des douches à l’italienne.
(
Légende photo : Les demi-formats sont aussi à leur aise au sol que sur les murs, même dans les petits volumes, comme celui de cette salle de bains.)
Incontournable, le grès cérame
Les grands carreaux marquent aussi la suprématie du grès cérame (moins poreux) sur le grès ordinaire et la terre cuite.
C’est le seul matériau suffisamment résistant pour donner naissance aux grands formats d’épaisseur réduite (pas plus de 10 mm pour la plupart).
Le grès est au départ une roche sédimentaire formée de grains de silice, qui donne naissance aux pavés de voirie. Mais après adjonction de diverses substances (chaux, alumine, silice, colorants…) et après cuisson, le grès permet de fabriquer la plupart des carrelages. Il faut pour cela distinguer le demi-grès, du grès commun et du grès cérame.
Cuit par paliers jusqu’à 1 100 °C, le
demi-grès reste légèrement poreux : il est donc réservé aux murs et aux sols intérieurs peu sollicités. Même chose pour le grès commun, bien qu’il soit plus résistant car cuit à 1 250 °C. Pour devenir une céramique de haute dureté, le grès en pâte doit être chargé en silice et cuit à 1 300 °C. La silice vitrifie lors de la cuisson et donne ainsi naissance au grès cérame. Très durs, les carreaux obtenus sont non poreux, insensibles au gel, quasi inrayables et peuvent être décorés par émaillage.
On distingue alors le
grès cérame émaillé (GL*) et le
grès cérame pleine masse non émaillé (UGL*), poli ou non.
La mise en œuvre de carrelage au sol ou au mur est définie par les normes NF DTU 52.1 et 52.2. Ces documents s’appliquent également aux carreaux de plus de 60 x 60 cm. Ces derniers peuvent faire l’objet de restrictions (pose exclue) sur un plancher réversible notamment.
Des contraintes strictes pour la pose
Les grands formats exigent aussi un matériel spécifique : des ventouses pour faciliter les manipulations et une carrelette suffisamment longue.
On peut aussi louer une scie sur table (à matériaux ou à carrelage), voire acheter un système de coupe adapté . Au-delà de 30 x 30 cm, et à moins d’utiliser une colle fluide, difficile d’échapper au double encollage (sous-face du carreau et zone à carreler)… Il faut donc prévoir une plus forte consommation de colle (6 à 7 kg/m, ou plus), d’autant que l’on va jusqu’à utiliser un peigne à dents de 8 x 10 x 20 mm (ou en demi-lune Ø 20 mm).
Le support doit être plan : soit 3 mm maxi d’irrégularité sous une règle de 2 m. Autre point important, la largeur minimale du joint au sol doit être de 5 mm à partir du format 60 x 60 cm, voire 2 mm seulement au mur pour des carreaux à bords rectifiés ou certifiés UPEC.
* GL (glazed) / UGL (unglazed).
Critère de choix d'un carrelage : la résistance à l’usure
La résistance à l’usure est importante là où les carreaux de sol sont les plus sollicités (entrée, rez-de-chaussée d’une maison, surtout de plain-pied avec le jardin).
Les résultats de tests (effectués à la demande des fabricants) apparaissent sous forme d’indices de performance croissante (de 1 à 4 ou 5) dans la certification NF-UPEC (
U : abrasion et usure, P : poinçonnement, E : tenue à l’eau, C : produits chimiques).
De ces performances découle un classement qui permet de définir l’usage approprié pour chaque produit : du groupe 1 (très faible sollicitation) jusqu’au groupe 5 (sollicitation élevée).
On trouve également la résistance à l’usure dans le classement américain PEI (Porcelain Enamel Institute).
Dans un séjour, choisir un produit de groupe 4 (NF-UPEC) ou de classe III-IV (PEI).
Pour une entrée ou une cuisine, opter plutôt pour un produit de groupe 5 (NF-UPEC) ou de classe IV-V (PEI).
Les faïences ne font pas l’objet d’un classement (pose murale exclusivement).
Résistance à l'usure des carrelages émaillés
Norme |
Sollicitations |
PEI I |
Très faible |
PEI II |
Faible |
PEI III |
Moyenne |
PEI IV |
Elevée |
PEI V |
Très élevée |
Résistance aux rayures
Norme |
Sollicitations |
1 à 3 |
Faible |
4 à 7 |
Moyenne |
8 à 10 |
Elevée |
Critère de choix d'un carrelage : la résistance à la glissance
Cette caractéristique est obligatoirement prise en compte dans les locaux collectifs ou industriels humides. Mais elle a aussi une importance chez un particulier : dans une entrée, un escalier, une salle de bains…
Seuls les carrelages de sol homologués DIN 51130 comportent la lettre « R » suivie d’un indice : de 9 à 13.
Ces mentions attestent la résistance au glissement sur leur surface (ou « glissance »).
En sachant que moins un produit est glissant, plus il est rugueux et délicat à nettoyer !
Cette résistance à la glissance est indiquée (pour des pieds chaussés) en 5 niveaux : de R9 (adhérence normale) jusqu’à R13 (excellente adhérence).
L’adhérence du carrelage aux pieds « nus » est indiquée par les lettres A (adhérence moyenne), B (élevée) et C (excellente).
Glissance avec pieds chaussés
Norme |
Sollicitations |
R 9 |
Moyenne |
R 10 |
Faible |
> R10 |
Très faible |
Glissance avec pied nus
Norme |
Sollicitations |
A |
Moyenne |
B |
Faible |
C |
Très faible |
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