L'eau, selon son utilisation, circule dans des conduits de matières et de diamètres différents. Le polyéthylène pour l'adduction sous pression, le cuivre pour la distribution sous pression, le PVC pour les évacuations. De nouveaux matériaux, (PVC-C, PER, "multicouche") résistant mieux à la pression et insensibles à la corrosion comme à l'entartrage, ont vu le jour. Grâce à de nouvelles méthodes de raccordement, ils permettent au bricoleur comme au professionnel, de monter plus vite des circuits d'alimentation sans avoir recours au chalumeau et aux soudures.
Le cuivre
1. L'adduction de l'eau potable se fait sous des conduites semi-rigides en polyéthylène garantissant la qualité alimentaire de l'eau du réseau. Le faible coût au mètre de ce matériau et sa quasi-inaltérabilité l'ont fait préférer à des conduites métalliques trop susceptibles de se corroder. Par contre les raccords et autre vannes en cuivre en augmentent le prix de revient d'où leur mise en oeuvre la plus réduite possible. Notez que ces conduites ne craignent pas le gel...mais seulement lorsqu'elles sont enterrées.
2. Le cuivre est un métal noble et résistant, synonyme de qualité. Pour la plomberie, on le trouve en tubes de diverses longueurs et diamètres, on le dit alors "écroui" . Lorsqu'il est présenté en couronne, on le dit "recuit". Il est alors beaucoup plus malléable.Sa solidité lui permet de supporter les pressions des réseaux d'adduction. Par contre il ne résiste pas à l'éclatement lorsque l'eau qu'il contient gèle aux basses températures. Les raccords à souder sont eux aussi en cuivre véritable (rouge) alors que les raccords à visser ou à clipser sont en laiton (jaune), même si dans le langage courant, l'appellation cuivre est attribuée aux deux couleurs de métal.
3. L'assemblage du cuivre par raccords soudés est la méthode la plus économique pour monter un circuit d'alimentation. Le chauffage du cuivre permet de le ramollir pour le travailler plus facilement, bien qu'il se prête également à la courbure à froid mais en utilisant un ressort ou une cintreuse. Le maniement du chalumeau paraît souvent difficile à certains bricoleurs et d'un résultat aléatoire. Il suffit pourtant d'un peu d'entraînement pour en acquérir la maîtrise. Cependant, rien que d'envisager la fuite sur une soudure mal réalisée, décourage de son emploi et renvoie souvent l'apprenti plombier vers les raccords vissés.
4. Lorsqu'on maîtrise bien l'utilisation du chalumeau, on peut même économiser les raccords en réalisant des manchonnages, c'est-à-dire dilater à l'aide d'un outil calibré, l'extrémité chauffée de l'un des tubes pour y introduire l'extrémité de l'autre et terminer par une brasure. Il faut remarquer que les raccords soudés ne sont pas démontables sauf à les chauffer et les déboîter.
5. Si la brasure de raccords ou de manchons est relativement simple, la réalisation de collets-battus est un peu plus complexe mais elle reste aussi la plus économique, même s'il faut acquérir un petit matériel spécialisé. Il faut surtout penser à enfiler sur chaque tube à assembler l'élément de raccord avant de réaliser le collet-battu, sinon tout est à refaire. Lorsque chaque extrémité de tube est façonnée en collet-battu, il suffit de maintenir un joint à leur jonction et de serrer le raccord mâle d'un tube sur le raccord femelle de l'autre. Ce raccord est démontable.
6. Une autre méthode plus rapide, dite à raccord américain, permet aussi d'assembler deux tubes de cuivre. Composé de deux écrous de serrage, deux rondelles métalliques, deux joints et un corps de raccordement central, il s'assemble dans cet ordre et se serre des deux côtés du raccord central à l'aide de deux clés plates ou à molette. Ce type de raccord est évidemment démontable.
7. Proche de la précédente, la mise en oeuvre d'un raccord à bicône est encore plus simple puisque ce type de raccord ne comprend pas de joint, la bague bicône en faisant office par la compression qu'elle subit lors du serrage. Ce type de raccord est aussi démontable.
8. Une autre méthode, plus récente, permet aussi toutes sortes de raccordements des tubes de cuivre. Il s'agit de raccords spéciaux, à joints métalliques incorporés et qui demandent simplement d'engager l'extrémité du tube et de le visser à la main seulement d'un quart de tour. C'est tout et c'est parfaitement étanche. Le démontage par contre, nécessite l'emploi d'une clé spéciale.
9. Les flexibles de raccordement ou "tresses" sont de plus en plus utilisés en raison de leur facilité de mise en oeuvre surtout dans les endroits difficiles que sont l'arrière des meubles de salle de bain ou de cuisine. Souples par définition, ces tresses épousent toutes les configurations. Si leur aspect n'est pas esthétique, elles ne sont en principe pas destinées à être visibles. Elles sont évidemment démontables. En fait, elle ne présentent qu'un défaut : leur prix.
Le PVC-C
1. Plus simple à mettre en oeuvre que le cuivre, le PVC-C (ou PVC surchloré ou PVC pression), permet de réaliser des circuits apparents d'alimentation en eau sous pression, froide et chaude. Difficile à entartrer et pratiquement incorrodable, ce matériau est sensible au froid. Il doit donc être calorifugé ou utilisé seulement en intérieur. Comme toutes les matières plastiques, il possède un coefficient de dilatation important et ne doit pas être bridé par ses attaches. Utilisez celles qui lui sont destinées et surtout pas de colliers serrés, type "Atlas".
2. Réaliser un circuit apparent en PVC-C ne demande qu'un coupe-tube (ou une scie à métaux et une boite à onglet), une fraise à chanfreiner et la colle appropriée. Pas de soudure puisque les raccordements sont collés. Comme ce matériau est difficilement cintrable, la gamme de ses raccords permet toutes les réalisations. De plus elle comprend des raccords spécifiques qui enrobent des filetages en laiton (potence pour robinet par exemple) ou des raccords à filetage plastique permettant de se relier à un circuit classique en cuivre par raccord américain. Sauf pour ces raccordements avec du cuivre, le système à raccords collés n'est pas démontable, il faut scier les tubes.
Le PER (PolyEthylène Réticulé)
1. Un autre matériau a fait son apparition pour la réalisation des circuits d'eau sanitaire et de chauffage : Le PER (PolyEthylène Réticulé). Longtemps réservé à l'équipement des maisons neuves standards (ce qui permettait de l'utiliser en kit), ses performances et sa facilité de mise en oeuvre (ni soudure, ni chalumeau, ni colle) l'ont fait adopter aussi pour la rénovation et le bricolage.
2. Matériau semi-rigide, il se présente sous deux couleurs d'identification : bleu pour l'eau froide d'alimentation des sanitaires ou les circuits de retour de chauffage et rouge pour les eaux chaudes. Utilisé seulement à l'intérieur des cloisons, vides sanitaires ou combles perdus, il ne doit jamais être apparent car très sensible aux UV. Le PER, qui est aussi sensible aux écarts de température, ne doit pas être fixé (sauf à ses extrémités) mais posé librement ou encastré avec sa protection. La gamme très fournie de raccords et accessoires spécifiques permet des réalisations rapides et discrètes.
3. Cette gamme très fournie de raccords et accessoires spécifiques permet de faire face à toutes sorte de réalisations. Ainsi des potences ou répartiteurs d'alimentation à plusieurs départs, des raccords rapides ou des boitiers d'encastrement et de protection (couleur verte) des parties apparentes. La mise en oeuvre de ce matériau ne demande qu'un outillage restreint : un gros cutter, une clé plate et une clé spéciale de montage.
Le multicouche
1. Matériau de dernière génération pour la réalisation des circuits d'alimentation d'eau sanitaire et de chauffage, le tube "multicouche" est le résultat de l'expérience acquise avec l'emploi des matériaux qui l'ont précédé puisqu'il en accumule les avantages sans en présenter les inconvénients. Présenté en barre, il autorise la réalisation de circuits apparents comme le PVC-C mais avec des raccords automatiques, clipsés et non collés donc démontables. De plus il est cintrable, soit à la main, soit à l'aide d'un ressort (comme le cuivre). Présenté en couronne, il s'emploie en dissimulé à l'intérieur des cloisons comme le PER précédent avec la même protection d'une gaine d'identification rouge ou bleue. Semi-rigide, il est cintrable à la main ou au ressort et raccordable avec le même type de gamme de raccords automatiques adaptés à son emploi spécifique.
2. Ce tube "multicouche" est composé d'une première couche intérieure de matériau composite qui se trouve recouverte d'un film d'adhésif de liaison, destiné à recevoir une feuille d'aluminium, elle-même recouverte d'adhésif de liaison que recouvre la couche externe du même matériau composite. Insensible à la corrosion et à l'entartrage, le matériau qui possède une grande résistance à la pression, ne présente qu'une très faible dilatation aux écarts de température. Un coupe-tube, un ressort de cintrage et un outil de calibrage suffisent à sa mise en oeuvre. Ce type de réalisation est démontable avec une clé spéciale fournie.
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