Lorsque l’on veut repeindre un portail métallique, il est indispensable de le décaper et d’éliminer toute trace de rouille pour éviter la reprise de corrosion. Cette mise à nu peut se faire de différentes façons : moyen chimique : les décapants ; moyen mécanique : grattoirs, brosses manuelles ou sur perceuse ; moyen thermique : décapeur électrique ou chalumeau à gaz équipé d'une buse adaptée. D'ailleurs, il faut parfois employer les trois pour parvenir à un décapage complet du métal. Explications.
Matériel nécessaire
- Brosse pour décapant
- Gants de protection
- Tournevis (vieux)
- Brosse laiton
- Brosses pour perceuse
- Grattoir triangulaire
- Grattoir à lame
- Couteau de peintre
- Lunettes de protection
- Perceuse
- Ponceuse
- Décapeur thermique
- Chalumeau à gaz
- Gants isolants
Décaper à froid ou à chaud
Les clôtures et portails métalliques sont généralement fabriqués en tubes et tôle d’acier soudés entre eux. Leur
protection est assurée par une peinture qui évite au métal de s’oxyder et donc de rouiller. Avec le temps, la peinture finit par s’écailler. Elle ne protège plus le métal du contact de l’air et le processus d’oxydation commence. Il est alors temps de décaper entièrement l’ouvrage pour
éliminer sa peinture et mettre le métal à nu avant de le repeindre.
Décapage à froid...
Les décapants chimiques agissent assez vite et donnent de très bons résultats sur les peintures à base de dérivés de produits pétroliers (les seules longtemps utilisées pour le métal). Et comme on travaille ici à l’extérieur, la question de la ventilation du local ne se pose pas. Si l’on ne veut ou ne peut pas ôter les battants du portail, il faut utiliser un
décapant en gel qui présente l’avantage de ne pas couler. Dans tous les cas, le port de gants en caoutchouc est indispensable (éviter les gants textiles que le décapant peut traverser).
Des lunettes pour se protéger les yeux d’éventuelles éclaboussures sont également vivement recommandées.
... Ou décapage à chaud
Quelle que soit la technique retenue, il s’agit ici de ramollir la couche de peinture pour pouvoir ensuite la gratter jusqu’au métal. À la différence du bois, le métal n’est pas fragile et supporte bien la chaleur (attention, cependant à l’échauffement des tôles ou des grillages fins, qui peuvent se déformer à haute température).
Légère et maniable, la
lampe à souder est utilisable sans grand risque. Elle sera associée à une
buse plate avec
gratte-peinture qui permet tout à la fois de répartir la flamme (et donc d’adoucir sa température) ainsi que de
gratter les couches de peinture ramollies par la chaleur. Même si le support ne craint pas les températures élevées, mieux vaut
éviter d’enflammer la peinture, surtout en été et si l’on réside dans une région où les risques d’incendie sont présents (des débris de peinture en feu peuvent s’envoler).
La brosse métallique : indispensable
En complément du décapant ou de la flamme, une
brosse métallique rotative fixée en bout de perceuse est très utile. Mais rien ne remplace une bonne brosse métallique manuelle ! Le couteau de peintre permet quant à lui de soulever le film de peinture et de gratter le métal, tout comme le grattoir triangulaire qui permet d’aller chercher les résidus de peinture dans les anfractuosités.
Décapant pour métal
- Appliquer généreusement le décapant avec une brosse plate.
- Préférer un produit en gel qui ne coule pas sur les surfaces verticales et reste en place le temps de produire tout son effet.
- Laisser le produit agir : il va ramollir la peinture puis la faire cloquer et la décoller par endroits.
- Pendant les 10 min qu’il prend pour agir, commencer à traiter une surface voisine.
- Gratter la peinture dégradée par le décapant avec un couteau de peintre ou une spatule.
- En présence de plusieurs couches ou de minium, un second passage de décapant peut être nécessaire. Devant un chantier de ce type, il est préférable d’étaler le produit à la suite du premier grattage de façon à bénéficier encore des effets de la première dégradation.
- Gratter les résidus de peinture restés dans les anfractuosités avec un vieux tournevis.
- Faire de même pour d’éventuelles traces de rouille ou de la rouille complètement formée.
- Utiliser une brosse en laiton à poils souples pour les parties difficiles d’accès.
- Les brosses dures permettent d’éliminer les résidus de rouille et de peinture sur les surfaces planes.
- Décaper les parties planes à l’aide d’une brosse ronde montée en bout de perceuse (à variateur si possible).
- Une vitesse trop lente ne donne que peu de résultats mais une vitesse trop rapide peut, soit trop encrasser la brosse avec la peinture qu’elle fait chauffer, soit trop polir le métal à nu qui n’offrira pas d’accrochage suffisant à une nouvelle protection.
- Monter sur perceuse, une brosse métallique rotative en forme de disque pour atteindre les zones étroites notamment entre des parties saillantes (soudure sur des volutes de fer forgé).
- Porter des lunettes de protection pour ne pas risquer de recevoir des escarbilles d’usure de la brosse.
- Avec une brosse ronde de type pouce aux fils particulièrement raides et denses, tenir fermement la perceuse sous peine de déraper très facilement.
- Utiliser un grattoir triangulaire pour atteindre les reliquats de peinture et de rouille dans les angles rentrants où ils s’accumulent au fil des couches.
- Utiliser une brosse métallique dure mais pour des surfaces planes.
- Bien tenir la brosse en main afin de ne pas se blesser avec les fils au cas où elle vous échapperait.
- Utiliser un grattoir à lame interchangeable qui est une excellente alternative au couteau de peintre sur une peinture déjà dégradée.
Pour un support en métal pris plus ou moins par la rouille, il existe
un traitement qui se sert de la rouille pour créer, par réaction chimique, une carapace protectrice qu’il s’agit seulement de
recouvrir d’un système classique d’antirouille et de peinture de finition.
Il est cependant préférable, sur un support très attaqué, d’ôter les parties très rouillées et dégradées afin de repartir sur un support solide :
- Dépoussiérer après un brossage énergique et passer une couche du produit (il noircit la rouille) étalée grassement à la brosse.
- Laisser sécher 12 heures et passer une couche d’antirouille de précaution et la peinture
Décapage thermique
- Pour le décapage à la flamme, monter une buse de décapage pour travailler sur une zone assez large et concentrer la chaleur sur celle-ci.
- Sous son action, la peinture se ramollit aussitôt.
- Attention à tenir compte de la chaleur du métal de la tête de bruleur ou de la buse elle-même si vous en changez en cours de travaux !
- Veiller à bien serrer la vis de maintien de la buse car il serait dangereux qu’elle se déboîte en travaillant.
- Régler le débit de façon à obtenir une flamme assez courte et bien bleue.
- Chauffer et gratter simultanément en évitant de trop enflammer la peinture.
- Il est prudent de porter des gants isolants mais surtout pas en caoutchouc.
- Même remarque en cas d'utilisation d'un décapeur thermique électrique.
Pour tout décapage :
• Quel que soit le type de décapage, chimique ou à chaud,
ne pas jeter les résidus de peinture à la poubelle : les récupérer dans un récipient en plastique (par exemple un fond de bouteille en plastique) et le porter à la déchetterie.
• Si
le décapage de la peinture révèle des parties rouillées, les gratter à la brosse métallique, ou, mieux, les traiter avec un inhibiteur de rouille qui transforme celle-ci en une croûte à brosser, poncer ou limer, et sur laquelle il est possible de peindre directement.
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