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Marcottage dun bonsaï

Le marcottage est une technique proche du bouturage, dans la mesure où, comme celle-ci, elle est fondée sur le principe de l’émission spontanée des racines sur un rameau. Mais ici, l’enracinement s'effectue sans séparation préalable du rameau du pied mère, l’opération se faisant par contact d’une partie de branche avec la terre ou un milieu favorable à l’émission des racines. Il s’agit donc d’une méthode de multiplication plus douce, le rameau n’étant séparé de la plante mère que lorsqu’il est suffisamment enraciné; il n’y a donc pas de rupture dans le processus végétatif. Par contre,  pour le marcottage par couchage, il faut contraindre le rameau à se courber jusqu'à terre en lui imprimant une sorte de forme "kengaï" comme le montre la photo. Il existe de très nombreuses méthodes de marcottage, dont nous présentons ci-dessous les plus connues. On peut distinguer globalement les marcottages par couchage (une branche est inclinée de diverses manières de façon à toucher terre pour s’y enraciner) et le marcottage aérien.

Marcottage dun bonsaï Marcottage dun bonsaï 1. Marcottage par couchage simple :
C’est la technique qui se rapproche le plus du phénomène naturel. Une branche basse est simplement couchée vers le sol, où elle est maintenue au moyen d’un arceau. La partie de la branche touchant le sol est légèrement enterrée, le reste de la branche étant redressé au moyen d’un tuteur. Afin de faciliter l’émission de racines, la partie enterrée est enduite de poudre aux hormones; dans certains cas, son écorce peut être légèrement incisée. Le couchage simple a lieu généralement pendant le repos de la végétation. De la sorte, l’émission de racines se fait dès le printemps. La marcotte peut être «sevrée», c’est-à-dire séparée du pied mère à l’automne, mais pour plus de sécurité, vous pouvez attendre la fin de l’hiver suivant. Pour obtenir une marcotte directement dans un pot, inclinez la tige mère dans la terre du pot. Procédez ensuite de la même façon que celle indiquée plus haut. Marcottage dun bonsaï 2. Marcottage en butte :
Il n’est possible qu’avec des arbustes supportant bien la taille. En effet, sa préparation implique une taille très basse de l’arbuste, juste au-dessus du collet, avant la reprise de végétation. Le pied de l’arbuste est ensuite butté, c’est-à-dire recouvert de terre. Lorsqu’au printemps les branches repartent, des racines se développent à leur base, au-dessus du collet. Le débuttage a lieu au cours de l’hiver suivant, époque à laquelle les marcottes peuvent être prélevées. Au cours du débuttage, il est possible de contrôler l’émission des racines; si leur développement est insuffisant, mieux vaut attendre une année de plus avant de sevrer les marcottes. Marcottage dun bonsaï 3. Marcottage en serpenteau :
C’est une variante du marcottage par couchage simple. La branche, au lieu d’être couchée une seule fois, est arquée à plusieurs reprises, pour former une succession d’ondulations, les parties basses étant mises en contact avec la terre, et préparées comme pour le couchage simple (incision éventuelle, enduisage de poudre aux hormones). Le sevrage a lieu dans les mêmes conditions que pour celui-ci. Des différentes techniques qui viennent d’être présentées, c’est encore celle par couchage simple qui est la plus recommandée pour la création d’un bonsaï, car elle permet de faire un choix en fonction du style de bonsaï que l’on souhaite obtenir. En effet, il est possible de choisir telle branche plutôt que telle autre, sa forme se prêtant mieux qu’une autre au style retenu. Il faut être ici très attentif au tuteurage de la partie aérienne de la marcotte qui, sinon, risque de se déformer pendant la période d’enracinement. Marcottage dun bonsaï 4. Marcottage chinois :
Il s’agit ici de coucher complètement sur le sol une branche effeuillée, mais dont on conserve les yeux. La branche ainsi allongée est entièrement couverte de terre. A partir des yeux, se développeront des pousses verticales, qui sortiront de terre pour former autant de marcottes. Pour sevrer, il suffira ensuite de sectionner la branche mère entre chaque marcotte. Cette opération n’interviendra que l’hiver suivant le développement aérien des marcottes. Marcottage dun bonsaï 5. Marcottage aérien :
Il vous faut ici un greffoir à lame parfaitement aiguisée, un morceau de feuille de matière plastique, du lien (ficelle de chanvre, raphia ou simplement deux élastiques) et de la mousse prélevée, par exemple, au pied d’un arbre. Choisissez l’emplacement sur la branche qui devra constituer la base du bonsaï. Pratiquez avec le greffoir deux incisions annulaires, distantes de 2 à 3 cm, en veillant à ne pas entailler le bois. Prélevez délicatement l’écorce entre ces deux incisions. Avec un pinceau, appliquez sur le bois mis à nu, de la poudre d’hormones de bouturage. Recouvrez l’ensemble de mousse humidifiée. Formez un manchon, avec la feuille de matière plastique, destiné à maintenir la mousse en place. Ligaturez-le de façon à rendre le manchon hermétique à ses extrémités. Les racines se développeront dans la mousse; cela prendra de 1 à 2 mois pour les feuillus, mais de 3 à 6 mois pour les conifères, le marcottage aérien étant plus délicat à obtenir chez ces derniers. On pratique une ligature avec du fil de cuivre au-dessus de l’incision annulaire supérieure, pour ralentir la circulation de la sève, incitant l’arbre à développer de nouvelles racines pour survivre. On réalise généralement le marcottage aérien avec le plus de succès au printemps, à l’apparition des feuilles, période d’activité végétative intense. Le sevrage ne doit bien sûr intervenir que lorsque les nouvelles racines sont bien développées; elles crèvent d’ailleurs d’elles-mêmes le manchon de matière plastique. Il est alors possible de sectionner la branche sous l’incision inférieure, en veillant à ne pas abîmer les racines. Le sevrage et la plantation ne doivent intervenir qu’en période de repos de la végétation.
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