Christian Judet a orné son jardin d’un luminaire puissant et décoratif, comportant trois lanternes portées par un mât octogonal. L’ensemble culmine à plus de 2,50 m du sol et ne manque pas de charme !
Les lampadaires rétro peuvent être trouvés sur Internet et dans les grandes surfaces de bricolage. Mais bien peu ont l’ampleur de celui qu’a réalisé Christian Judet. Inspirée des becs de gaz de la fin du XIX siècle, sa création associe des volutes toutes faites (Bourguignon), au fût octogonal d’un ancien lampadaire urbain. Ce qui a permis à notre lecteur de se concentrer sur la fabrication des trois lanternes et leur assemblage sur les volutes disposées à 120° autour du mât.
Un mât débité et ressoudé
D’une longueur de 11 m, le fût du lampadaire d’origine a d’abord été réduit à sa seule partie haute, retaillée ensuite en plusieurs tronçons. Le plus long (1,80 m) correspond à peu près à sa partie centrale, tandis que le plus court (0,70 m) constitue sa base, les parties intermédiaire et haute étant supprimées. La différence de diamètre entre les tronçons permet de retrouver l’esthétique et les proportions d’un mât de lampadaire rétro. L’effet est même accentué par la platine octogonale intercalée entre les deux tronçons (deux tôles de 150 x 150 x 6 mm soudées l’une sur l’autre).
Des supports à base de volutes
Asymétriques et terminées par des pattes d’oie, six volutes sont assemblées deux à deux (une grande et une petite) pour former trois potences. Elles sont ensuite réunies autour d’un « couronnement » formé de trois anneaux Ø 108 entourant une section de barreau Ø 20 x 160 mm. Ce barreau est soudé au centre de deux platines superposées en fer plein Ø 75 x 8 mm, et soudées ensuite en haut du mât.
De faux airs de bec de gaz
La structure des lanternes se compose de deux cadres superposés distants de 290 mm (hauteur hors tout : 320 mm), et réunis par quatre montants inclinés de 15°. Sous le bâti inférieur, quatre rayons en barreau plein de 12 x 12 mm cintrés à 70° se rejoignent autour d’une embase Ø 80 x 16 mm percée au centre jusqu’à mi-épaisseur pour pouvoir souder la lanterne au bout de la volute correspondante. Vitré sur ses quatre côtés, l’ensemble, coiffé d’un chapeau formé de quatre bavettes et d’un dessus pyramidal, est surmonté d’une cheminée carrée qui rappelle celle des becs de gaz.
1 - Assemblage et fixation du mât
Seulement quatre des onze mètres du fût du lampadaire récupéré sont conservés. Un tronçon intermédiaire de 50 cm est découpé à 70 cm de l’extrémité inférieure. La partie basse sera ensuite ressoudée sur le tronçon haut de 1,80 m.
Deux tôles de 180 x 180 x 4 mm, soudées l’une sur l’autre, servent de platine de fixation au mât. Percé au centre (Ø 24 mm), l’ensemble est également percé aux angles (Ø 18 mm).
La platine de fixation du lampadaire est boulonnée sur une assise réalisée à partir de chutes de cornières sous lesquelles ont été soudées des ancres (tiges métalliques coudées) qui seront ensuite noyées dans le béton de fondation.
Découpée dans le pied du lampadaire, une ouverture de 40 x 150 mm facilite le raccordement électrique. Elle est fermée par une tôle vissée de 50 x 180 mm étanchéifiée par du mastic silicone.
2 - Assemblage des volutes du support
Une première paire de volutes est bridée en position, à plat sur un support plan. La future coupe est alors tracée à la règle et à l’équerre au bout de la grande volute (côté lanterne). L’opération sera renouvelée pour les deux autres paires de volutes.
La première paire, constituée d’une petite et d’une grande volutes soudées ensemble, sert de gabarit pour les suivantes. Les trois paires sont réunies autour d’une entretoise cylindrique (ici une boîte de conserve sert de gabarit) du diamètre correspondan
Avant de souder le support en haut du mât, l’extrémité des grandes volutes est raccourcie et meulée pour s’engager sous les platines des lanternes.
Le mât est auparavant percé en trois points (Ø 10 mm). Ces perçages servent à faire passer les câbles d’alimentation des lanternes, bridés par des colliers autour du mât et collés sur les volutes.
3 - Fabrication des lanternes
Deux cadres en cornière de 20 mm, l’un de 350 x 350 et l’autre de 190 x 190 mm, forment la structure de la lanterne. Retourné sur l’établi, le plus grand des deux reçoit deux des quatre montants (opposés en diagonale) maintenus inclinés et pointés. Il fau
Retourné sur l’établi, le plus grand des deux cadres reçoit deux des quatre montants (opposés en diagonale) maintenus inclinés et pointés. Il faut ensuite pointer le petit cadre puis les deux autres montants.
Chaque côté du grand cadre est percé de deux trous (Ø 4,2 mm), taraudés (M5 x 80 mm). Ce qui permettra d’y visser les bavettes du chapeau, formées de quatre tôles coupées, pliées et soudées d’onglet.
Retourné, le bâti de la lanterne est centré sur les bavettes du chapeau, retournées elles aussi. On y reporte alors au crayon les emplacements des huit trous taraudés précédemment.
Les tôles triangulaires formant le dessus du chapeau sont maintenues et pointées deux à deux. Réunies, pointées et meulées, elles servent de gabarit aux suivantes.
Dessus et bavettes sont réunis par quatre cornières de 20 x 20 mm, et par quatre pattes percées (Ø 3,3 mm) et taraudées (M4 x 70 mm). Chacune est soudée perpendiculairement à l’intérieur d’une des cornières.
Les emplacements des perçages des pattes sont reportés sous les arêtes du chapeau. Marqués d’un coup de pointeau, ils sont ensuite percés (Ø 5,5 mm).
Tronçonnées en série, les cheminées sont percées sur chaque face d’un trou (Ø 16 mm). Trois demi-trous sont percés en bas des faces (accolées) pour évacuer la condensation.
Pose des vitrages
Pour découper les vitrages avec précision, mieux vaut tailler des gabarits dans du carton de même épaisseur, en laissant un jeu de 1 à 2 mm.
Les vitrages sont retenus en haut par des pattes soudées.
Les vitrages sont fixés en bas par des vis en Inox ou laiton, vissées dans le cadre inférieur. Des sections de tube en plastique servent d’amortisseurs.
Le raccordement électrique au jardin
L’alimentation d’un luminaire extérieur en 230 V fait l’objet d’exigences strictes, stipulées par la norme NF C 15 100. D’abord, il est conseillé de tirer une ligne spécifique de 3 x 2,5 mm à partir du tableau de répartition (ou d’un petit tableau secondaire), et de la protéger au moyen d’un interrupteur ou disjoncteur différentiel à haute sensibilité (30 mA).
Rigides, les conducteurs (U 1000 R2V ou FR-N 05 VV-U) cheminent dans un fourreau TPC orange enfoui à 80 cm de profondeur (1 m sous une allée carrossable). Reposant sur un lit de sable ou de terre meuble, il est à recouvrir d’un grillage avertisseur rouge (NF T 54-080).
Aucune épissure n’est admise. Le fourreau débouche à l’intérieur du luminaire où s’effectue le raccordement (par dominos), 30 cm au moins au-dessus du sol. Pour protéger ce raccordement tout en le laissant accessible, il est recommandé de l’installer à l’intérieur d’un boîtier de prise 2P+T pour l’extérieur.
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