Fidèle lecteur de Système D, Christian Judet s’est lancé dans la réalisation d’un jardin d’hiver. Un espace conçu dans un esprit atelier d’artiste, comme toujours à partir de matériaux de récupération.
C’est sur un ancien corps de ferme appartenant à son fils que Christian Judet a cette fois-ci jeté son dévolu. Les toitures de l’habitation principale et des nombreux appentis avaient souffert, "suite à un violent orage", se souvient-il. Notre lecteur a ainsi profité des réfections qui ont suivi pour transformer en
jardin d’hiver un appentis en partie clos par des panneaux de bois. "À cet emplacement, nous avons demandé au couvreur d’installer des plaques translucides en polycarbonate." C’est la seule étape du projet réalisée par un professionnel. Bricoleur, Christian Judet a aussi un principe : "J’essaie toujours d’utiliser le maximum de matériaux de récupération."
Ainsi l’ensemble de la structure bois de la façade, le soubassement en briques et une grande partie des aménagements intérieurs sont
réalisés avec des matériaux récupérés suite à la démolition d’une ferme voisine. Notre lecteur débute son chantier par la préparation de la structure de la façade en poteaux poutres : "J’ai pu créer six ouvertures d’environ 1,30 m de hauteur et 60 cm de largeur."
Les panneaux de façade en bois ont été enlevés afin d’ouvrir l’espace et modifier légèrement la structure du bâtiment : "Pour faire de la place, j’ai coupé une jambe de force qui n’avait pas une grande utilité."
Le bois, principalement du peuplier, a besoin d’un bon nettoyage pour raviver sa teinte : rabotage, ponçage et traitement anti-insectes. "Ces poutres ont plus de cent ans avec beaucoup de clous ; je n’ai donc pas pu utiliser ma machine à bois."
La structure est préparée et montée à blanc à l’atelier. La plupart des assemblages sont réalisés par tenons et mortaises. Pour fabriquer les chevilles, la récupération reste prépondérante : "J’utilise de vieux manches à balai."
Les poteaux sont mis en place sur des
platines métalliques pour les isoler du sol et donc de l’humidité.
Des châssis sur mesure pour le vitrage
Outre la structure, le projet de Christian Judet se caractérise par de
grandes baies vitrées : "Six fenêtres en tout, dont trois fixes et trois avec la partie supérieure qui s’ouvre pour évacuer l’excédent d’air chaud en été." Les fenêtres, sur mesure et de type atelier, sont fabriquées à l’aide de cornières et de fers en T.
Les vitrages – "c’est la partie la plus onéreuse du projet car il a fallu les tailler sur mesure" – sont maintenus par un système maison qui marie
cornières et bandes de mousse : "C’est un peu long, mais beaucoup plus facile que la pose de mastic qui demande un certain savoir-faire. Et puis, cela facilite le changement des vitres en cas de casse." Cette étape a demandé beaucoup d’astuces de la part de notre lecteur, notamment pour réaliser les cadres aux bonnes dimensions : "J’ai préparé des
précadres en bois de palette de façon à ce que les dimensions des cadres en acier soient les plus précises possible par rapport aux ouvertures, qui ne sont pas toutes de même taille." En couture, on parlerait de patron…
Pour faire entrer un maximum de lumière naturelle, la structure comprend de
larges réservations pour les fenêtres. Les poteaux et la lisse basse soutiennent l’ensemble. La lisse basse est reliée aux poteaux par une
équerre métallique.
À l’intérieur, et selon le même principe constructif, notre lecteur a prévu un
cloisonnement de façon à garder un
accès à la cave (porte en arrière-plan) sans passer par le jardin d’hiver.
Une fois les
cadres en acier – cornières et fer en T – préparés, soudés à l’atelier et dotés de leur vitrage, ils sont fixés à la structure en bois : les
trous, Ø 4,5 mm fraisés, ont été réalisés avant soudure. Pour la mise en place des vitrages dans les cornières, une
bande de mousse (ép. 10 mm) remplace le mastic.
Le jeu entre les cornières et le bord des poutres est comblé par un silicone marron, qui assure ainsi
l’étanchéité à l’eau et à l’air.
Sous la lisse basse, le vide est comblé par un
mur en briques. Purement décoratif, il ne participe pas à la structure du bâtiment. Le montage est réalisé au mortier en prévoyant des joints creux.
La
porte d’entrée est fabriquée à partir de
tubes carrés en acier de section 30 mm. La partie haute est vitrée, tandis que la partie basse est habillée de panneaux de bois. Deux paumelles fixées sur le poteau et un verrou assurent la fermeture.
Cosy, l’intérieur est doté de
meubles fabriqués avec des chevrons et des plaques de marbre récupérées sur d’anciennes cheminées.
Conseils pour ventiler son jardin d'hiver
Pour
éviter les surchauffes en été et/ou la condensation génératrice de moisissures et assurer le renouvellement d’air nécessaire à la croissance des plantes, il est important de prévoir une ventilation adaptée. L’idéal est le plus simple : des ouvertures en toiture (lanterneaux, fenêtres de toit ou autres) sur au moins
10% de la surface. Si ce n’est pas possible, il faut prévoir des ouvertures en partie haute de la façade. Il existe aussi des systèmes de
ventilation mécanique dédiés aux jardins d’hiver.
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