Une inondation est un dégât des eaux majeur qui impacte une maison à de nombreux niveaux. Il faut faire preuve de patience pour se débarrasser correctement de l’eau et de l’humidité accumulées. Tant pour la pérennité du bien que pour la santé de ses habitants, il est néanmoins important d’assécher sols, murs et cloisons dans les plus brefs délais.
Lors d’une inondation, l’eau s’accumule dans les zones basses de la maison, mais elle se propage aussi
par capillarité. La capillarité désigne le phénomène physique qui fait que, par nature, un liquide a tendance à se répandre de façon ascensionnelle dans une matière poreuse ou le long des tubes. En clair, cela signifie que même si le sous-sol est la seule zone de la maison à se retrouver sous l’eau, il est fort probable que celle-ci remontera dans les murs en suivant les différents réseaux qui y sont encastrés ou par les matériaux d’isolation ou de revêtement.
Conséquences des inondations sur une maison
Les conséquences d’une inondation sur une maison sont multiples. Au-delà des dégâts immédiatement visibles, tels que les meubles endommagés, les revêtements de murs et de sols décollés, l’apparition de mauvaises odeurs ou les cloisons gonflées, d’autres dommages cachés existent.
Risques sur le bâti :
- L'humidification de la maçonnerie induit sa fragilisation, surtout lorsqu'il s'agit d'une maison ancienne et notamment rurale, dont l'assemblage des pierres a été réalisé avec un mortier de chaux, voire simplement avec de la terre. Il faut alors faire intervenir un maçon pour analyser la situation et prendre les mesures de réparation qui s'imposent.
- Les bois sont très sensibles à l'humidité, d'autant plus qu'il sont secs. Les maisons à ossature bois doivent faire l'objet d'un contrôle attentif. Le cas des maisons à colombage est particulièrement grave puisque sont conjugués une fragilisation des bois et une dégradation de la maçonnerie faite de torchis.
- Les risques de prolifération de la mérule sont très importants dans les zones où ce redoutable champignon est signalé.
- Les doublages en plaque de plâtre connaissent une dégradation très sensible. Dans presque tous les cas, il faudra les remplacer dès lors qu'ils sont humidifiés sur plus d'une dizaine de centimètres.
- Les isolants humidifiés derrière les doublages doivent presque systématiquement être remplacés.
- Les appareillage électriques comme ceux de chauffage doivent faire l'objet d'une vérification attentive et sont souvent, eux aussi, à remplacer.
Risques sanitaires
Quand la maison est imprégnée d’humidité pendant longtemps, l’environnement intérieur devient propice au développement de germes et de microbes, la
qualité de l’air s’en ressent et il devient dangereux d’y respirer. Une maison humide n’est pas une maison saine et lorsqu’on entreprend de l’assécher, il faut donc bien veiller à porter un équipement de protection adapté (masque respiratoire et gants en priorité).
Des solutions à adapter au degré de gravité pour assécher
Vider les locaux
Avant de commencer les travaux d’assèchement, il est important de commencer par
vider la maison de tout ce qui est gorgé d’eau : meubles et mobiliers irrécupérables, denrées périssables, électroménagers submergés et isolants trop imbibés doivent être jetés.
Vider l'eau
S’il reste de l’eau stagnante, elle doit aussi être évacuée par
drainage ou à l’aide d’une
pompe à eau. Différents types de pompe existent (pompe vide cave, pompe de relevage des eaux usées ou pompe d’évacuation) et, en cas d’inondation importante, il vaut mieux faire appel à un professionnel pour cibler une machine dont la puissance soit adaptée à la situation.
Comment bien assécher ?
Une fois l’eau évacuée...
Il faut mettre les différentes dalles ou les planchers à nu, évacuer la boue et essayer au maximum d’exposer directement à l'air les matériaux de construction, afin que le processus de séchage naturel puisse s’enclencher et que l’éventuel séchage mécanique soit maximisé. Il faut autant que possible permettre à l’air de circuler en ouvrant les fenêtres et en disposant des ventilateurs puissants aux endroits stratégiques. On peut aussi, dès que les lieux sont redevenus suffisamment sûrs, lancer le système de chauffage pour augmenter la température intérieure et accélérer l’évaporation de l’humidité. Attention toutefois à ne pas trop chauffer, les murs et les plafonds risqueraient de se fissurer et seule leur surface serait correctement séchée!
Déshumidification mécanique
En cas d’inondation, il est peu probable que le séchage naturel suffise à récupérer une habitation saine. Il faudra alors utiliser un
matériel de ventilation et de
déshumidification adapté. En cas d'inondation modérée, un ou plusieurs déshumidificateurs électriques peuvent constituer la solution. Mais il est possible aussi de louer des déshumidificateurs d’air professionnels ou de faire appel directement à une entreprise spécialisée qui aura l’équipement nécessaire.
À long terme, on peut aussi utiliser une
centrale de traitement de l’air, qui permettra de renouveler complètement l’air intérieur tout en le débarrassant de son humidité (grâce à un système d’expulsion / aspiration).
Donner du temps au temps
Pour l'assurance
Même si un dégât des eaux lié à une inondation est un poids psychologique lourd à porter pour ceux qui en sont victimes. L'envie est grande de chercher à revenir le plus rapidement possible à la normale. Pourtant, il est important de ne pas faire les choses dans la précipitation. Il faut bien sûr contacter son assureur le plus rapidement possible et documenter au mieux la nature des dégâts. Ne rien jeter avant le passage de l'expert. La Fédération Française de l'Assurance donne de précieux conseils sur son site internet.
Quand commencer les travaux ?
Par la suite, comme pour tout autre type de travaux, il faut prendre le temps de comparer les devis et les services et il faut s’armer de patience : on estime à
six mois le temps moyen pour récupérer une maison saine. Il est essentiel que les travaux de rénovation ne doivent pas débuter avant d’être certain que le logement est parfaitement débarrassé de son humidité. Sinon, des moisissures sur les murs ne tarderaient pas à apparaître et le décollement des revêtements serait inévitable.
Pour s’assurer du bon assèchement de sa maison, il est certes possible de réaliser un diagnostic humidité soi-même avec un testeur du commerce. Les aiguilles du testeur doivent être enfoncées à différents endroits dans les murs. Aucune opération de finition ne doit être engagée tant que
l'humidité de la maçonnerie n'est pas inférieure à 10 %. Un hygromètre permettra de réaliser le même type de mesure pour l’air ambiant du logement. Après des inondations importantes, il faut recourir aux service d'un professionnel.
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