Destiné à empêcher toute infiltration d’eau entre le conduit et la couverture, le solin du conduit de cheminée ne joue plus son rôle s’il est abîmé. Fissures ou décollements doivent être traités rapidement, même provisoirement.
La toiture de la maison doit être maintenue en parfait état. L’inspection régulière de la couverture (tuiles, ardoises, zinguerie…) doit aussi inclure l’examen attentif des solins de toit. Une fissure ou un décollement peuvent rapidement affecter cette zone très sensible et provoquer des infiltrations suite au ruissellement d'eaux de pluie ou à la stagnation de neige.
Les fissures peuvent être traitées en réalisant au pistolet extrudeur un joint mastic d’étanchéité polyuréthane (Rubson, Sikaflex, GEB…). Ce type de produit assure une réparation efficace et durable. La fissure est d’abord élargie et dépoussiérée. Un cordon de mastic est ensuite déposé dans l’espace à combler, lissé avec une spatule mouillée d’eau savonneuse.
En cas de décollements limités, l’emploi d’un mastic ne convient plus. La solution consiste alors à appliquer une bande soline (résine ou bitume recouvert d’une pellicule d’aluminium) appliquée à froid sur une surface sèche et dépoussiérée.
L’étanchéité est assurée, mais l’esthétique laisse alors à désirer… Dans notre exemple, la réparation concerne le solin d’une souche de cheminée sur une couverture en fibres-ciment datant des années 1960. L’étanchéité est restaurée grâce à un produit liquide (Sikafill Color) complété par une armature en polyester (Sikarmature). Cette solution reste toutefois provisoire.
L’idéal est de procéder à une réparation durable, dans les règles de l’art (solin maçonné, zingué…).
Cette intervention en toiture est aussi l’occasion d’entreprendre un nettoyage de la mousse. Selon le matériau de la couverture, un produit anti-mousse est pulvérisé à la lance (à laisser agir 10 min environ), puis éliminé par la pluie ou au nettoyeur à haute pression. Mais attention, cette dernière solution est fortement déconseillée sur un vieux toit en fibres-ciment car elle peut déliter le matériau.
Préparer le solin de cheminée avant de le réparer. Éliminer les mousses, comme ici à l’aide d’un racloir fixé sur un manche à balai ou télescopique. Travailler par beau temps : il faut au moins 8 heures sans pluie après les travaux.
Brosser énergiquement la périphérie du solin. La couverture étant très ancienne, il est interdit d’utiliser un nettoyeur à haute pression qui déliterait les plaques de fibres-ciment.
À l’aide d’un pinceau propre, appliquer le revêtement d’étanchéité. Recouvrir d’abord la partie basse du solin. Ne pas hésiter à déborder sur les plaques.
Appliquer l’armature en polyester (bandes spéciales pour solin). Elle doit remonter sur la cheminée de 10 cm environ et recouvrir la couverture sur 5 cm.
Poser une deuxième bande dans la continuité de la première. Appliquer une deuxième couche de revêtement élastique sur les bandes, en insistant sur leur jonction.
L’accès aux deux autres côtés du solin est plus difficile (il se fait par le toit de la maison voisine). Cela nécessite d’équiper le pinceau d’une rallonge.
Procéder de la même façon que précédemment : appliquer une première couche de revêtement élastique, positionner la bande avec un pinceau et la noyer sous une autre couche de produit.
Toujours veiller à assurer la sécurité (voir encadré ci-dessous).
Le revêtement d’étanchéité est efficace après séchage complet (minimum 4 heures).
• Pour une sécurité optimale, le harnais doit être relié par une corde assez courte à un point fixe. Vérifier en permanence que la corde est bien tendue pour éviter les à-coups en cas de chute.
• Les tôles en fibres-ciment sont fragiles, surtout lorsqu’elles sont anciennes. S’il est absolument nécessaire de monter sur le toit pour accéder à la cheminée, préférer une échelle munie de patins antidérapants.
• Travailler par beau temps, sans vent ni pluie annoncés, et sur une toiture bien sèche.