Ce bibelot acheté une bouchée de pain dans une salle des ventes est malheureusement incomplet. Mais il est possible d’accomplir des miracles avec une pâte aux silicones, du mastic de carrossier, quelques tubes de peinture et… une bonne dose de patience.
● Il est possible d’accélérer sensiblement le séchage de la peinture à l’huile en y mêlant un peu de siccatif.
● Un peu d’acétone facilitera le nettoyage de vos outils après application du mastic polyester, mais évitez de le laisser durcir sur votre lame de couteau.
● Pour juger d’une teinte que vous cherchez à reproduire, poser directement une pointe de peinture avec l’extrémité du pinceau sur le modèle. Essuyez aussitôt après.
Réalisation M. Petit
De A… à Z
La technique du moulage permet de reproduire facilement des parties manquantes. La pâte aux silicones se prépare en pétrissant ses deux composants. Pendant quelques minutes, elle offre la particularité d’épouser très fidèlement la surface sur laquelle elle est appliquée. Après polymérisation à l’air libre, on obtient un moule souple autorisant la reproduction fidèle et dans les moindres détails d’un élément en relief.
● L’idéal est de réaliser le moule à partir d’un motif intact. Lorsque le modèle n’existe plus, il faut le recréer en utilisant de la pâte à modeler. Une photo ou un dessin de l’original peut aider. Ce travail de sculpture doit se faire directement sur l’objet que l’on place ensuite au réfrigérateur pour faire durcir la pâte à modeler. Il est alors possible de réaliser la prise d’empreinte sans risque de modifier le relief.
● La forme en creux du moule est ensuite remplie de mastic polyester de carrossier, qui offre le triple avantage d’une prise rapide, d’une très bonne solidité et d’une excellente adhérence sur la céramique. Le mastic, à mélanger avec son durcisseur, se prépare à mesure des besoins, au risque de le voir durcir avant d’avoir été utilisé en totalité. Reportez-vous à la notice du fabricant pour les dosages. La prise et le durcissement ne demandent qu’un quart d’heure, l’opération peut donc se renouveler sans délai pour reconstituer un nouveau manque.
● Après démoulage, les zones de raccord mastic-céramique sont enduites d’une couche de mastic de rattrapage, qui sera poncé en même temps que les parties reconstituées. Le ponçage débute avec un papier de verre à grain moyen (180) et se termine par du 400, extra-fin. Testez la surface régulièrement en y passant le bout du doigt.
Le démoulage d’une pièce au relief marqué sera facilité en ménageant une fente au cutter sur la longueur du moule. Au moment de la mise en place, un morceau de ruban adhésif empêchera les lèvres de s’écarter.
Les retouches de peinture s’effectuent de préférence à la lumière du jour. Attention au choix du produit ! La gouache a un rendu trop “plastique” et des teintes trop vives. La peinture acrylique n’est pas plus recommandable, sauf pour les surfaces mates, genre biscuit ou terre cuite. La peinture à l’huile en tube est donc la seule valable, mais elle réclame au minimum une semaine complète de séchage. C’est au terme de ce délai que l’on peut effectuer les dernières retouches avec un crayon gomme, avant de passer un vernis en bombe pour rendre tout son éclat à la pièce.
L’examen minutieux de l’objet, sous tous les angles, permet de dresser le diagnostic. Classés par catégories (moulage, masticage, peinture…), les travaux de restauration seront réalisés en série.
Très souple, la pâte silicone s’obtient en mélangeant à parts égales ses deux composants. Le moulage est possible après un quart d’heure. La fidélité de reproduction est remarquable.
Appliquez le mélange sur une partie identique de l’objet, ou sur une forme reconstituée en pâte à modeler. Dans ce cas, placez l’objet au réfrigérateur pour faire durcir la pâte.
Une fois le moule polymérisé, démontez-le délicatement et remplissez-le de mastic polyester. Attention de ne pas trop charger (il faudra poncer) ou pas assez (il y aura un manque à combler).
Posez le capuchon de silicone sur la pièce et pressez bien les bords sur le support pour favoriser la cohésion de l’assemblage. Attendez au moins un quart d’heure avant de démouler.
Poncez au papier abrasif à grain moyen puis fin pour supprimer les aspérités et marquer les reliefs. Terminez avec un papier à grain extra-fin (400). C’est l’étape-clé de la restauration.
Effectuez la retouche de couleur à la peinture à l’huile et estompez-la au putois (pinceau à poils droits). Un coton-tige imbibé de térébenthine atténuera les à-plats et donnera du relief au décor.
La finition s’effectue au vernis brillant en bombe. Tenez la buse à une vingtaine de centimètres de l’objet et pulvérisez le vernis sur les parties repérées à l’avance. Les raccords sont invisibles.