Au prix d’un investissement modéré – et assez vite rentabilisé – dans un appareillage simple mais sophistiqué, vous pouvez vous transformer en ferronnier. Ainsi, vous créerez volutes et torsades pour réaliser vos rambardes, vos grilles ou votre portail en fer forgé… à froid !
La beauté et l’élégance des ouvrages en fer forgé ne sont plus à démontrer, qu’ils soient anciens ou récents. L’inconvénient majeur reste le coût assez élevé dès que l’on désire des motifs particuliers et du sur mesure. Même pour un bricoleur averti, pas facile de jouer les forgerons du jour au lendemain. Le forgeage à chaud n’exige qu’un matériel restreint et assez simple (forge, enclume, marteau, tenailles et matériel de soudage). Mais il suppose une pratique qui ne s’acquiert pas aisément.
Le travail à froid est la solution pour l’amateur désirant aborder la ferronnerie. Atout majeur, il peut utiliser des fers vendus dans les grandes surfaces de bricolage. Parmi les quelques appareils disponibles sur le marché, nous avons choisi un modèle récent (le “Vulcain” de RP2S) qui offre de nombreuses possibilités pour le débutant. Vendu directement par la société 990e (hors livraison), il permet de travailler des fers plats de 5x 15 à 8x 20mm ou carrés de 6, 8 10 ou 12mm de section. Cette gamme est suffisante pour réaliser un grand nombre d’ouvrages.
Il se compose d’un piètement surmonté d’un plateau sur lequel se montent divers accessoires. Ceux-ci permettront de réaliser, avec les barres de fer, des volutes, des cercles, des ovales, torsadés ou non, de les plier… à vos mesures exactes. L’ensemble est complété par un bras pourvu d’un galet et pivotant à l’horizontale autour du plateau. En poussant ce levier et en plaçant l’accessoire adéquat sur l’appareil, l’utilisateur exerce sur le fer une pression qui le cintre, le torsade, le plie, plus ou moins selon le nombre de tours imprimés. Les forces exercées sur les fers exigent un minimum de précautions et de préparation.
Le piètement est solidement fixé par quatre écrous, M10x 80mm, chevillés dans le sol. Pour multiplier le même motif, afin de réaliser une rambarde par exemple, l’un des avantages de cet appareil est de conserver les réglages grâce à des butées de fin de torsade, de volute et de pliage, et de reproduire ainsi le même ornement sur chaque barre. Pour une meilleure rentabilité du travail et une réplique parfaite des motifs, il est toutefois conseillé d’exécuter en série toutes les torsades, puis les volutes et enfin les pliages, par exemple.
Cet appareil de forgeage à froid offre la possibilité de torsader les fers sans les traditionnels “tourne-à-gauche”. Ils sont ici remplacés par deux étriers intégrés au piètement, un levier de torsade et des jeux d’octogones. En aluminium, ces derniers comportent des empreintes à adopter en fonction de la forme des fers à travailler et permettent de réaliser des torsades à gauche ou à droite.
Si la barre comporte plusieurs types de torsades, commencez toujours par les plus serrées. Attention, il est impossible d’exécuter des torsades inversées sur un fer plat. Il se rompra inévitablement.
Pour réaliser les volutes, l’extrémité de la barre de fer s’insère et se bloque dans le cœur à noyau préalablement installé au centre du plateau. Le bras à cintrer, pivotant autour du plateau, assure la pression sur la barre de fer grâce à un galet.
Le cœur à noyau permet de réaliser la première spire. Trois matrices, fournies avec la machine, viennent ensuite s’adapter derrière le cœur en fonction des courbes désirées. L’un des autres intérêts du système est la possibilité de galber les volutes pour donner du relief à vos ouvrages. Pour cela, installez le galet “fou” et travaillez la barre en la faisant porter sur l’une de ses arêtes (travail en diagonale).
Différents gabarits, fournis avec la machine, se placent au centre du plateau pour réaliser des ronds de 100, 140 ou 185mm de diamètre, des ovales de 100x 120, 140x 200 ou 185x 280mm et des formes en œuf de 140x 170 mm ou 185x 230mm.
Une plieuse d’angle, une enclume, trois molettes et un mors mobile sont fournis pour plier des barres à plat, sur chant ou sur arête. Ces accessoires se fixent sur le plateau à des emplacements définis.
Le pliage s’effectue via un bras vissé sur la plieuse d’angle. Sur le plateau, des repères indiquent les angles de cintrage principaux.
Posez le piètement sur un sol stable et solide, type dalle en béton. Après repérage, percez 4 trous de ø 16 mm pour y placer des chevilles, métalliques de préférence. Fixez le pied avec des vis à métaux M10 x 80.
Montez le plateau sur le piètement avec les vis et les écrous fournis. Avant d’exécuter des volutes, des cercles ou des ovales, serrez le cœur avec une clé de 19 mm pour éviter d’endommager le système de blocage.
Un motif sera toujours plus beau si le travail est effectué sur des fers dont les extrémités sont arrondies, biseautées, affinées… à la meuleuse. Des fers ronds peuvent également être soudés aux bouts des barres.
Reportez sur la barre la dimension de la torsade. Attention, sur un fer plat, l’opération diminue la longueur de 5 à 20 cm par mètre selon les torsades exécutées. Plus vous tournez, plus elles sont serrées.
Logez les octogones dans les deux étriers du piètement en fonction de la section du fer. Glissez ce dernier au centre du plateau et des octogones. Serrez l’étrier du bas qui détermine le début de la torsade.
L’étrier du dessus détermine la fin de la torsade. Faites-le coulisser dans le piètement jusqu’au repère préalablement tracé. Serrez l’écrou du poussoir qui bloque l’étrier sur la barre de fer.
Installez le guide de torsade et son jeu d’octogones. Le fer se trouve dans l’alignement du plateau et du piètement. Le guide de torsade intègre une pointe qui indique le point de démarrage de la torsade.
Pour torsader, tournez autour de la machine, un demi-tour minimum, à l’aide de la rallonge logée dans le guide de torsade. Vous pouvez toujours revenir en arrière si vous estimez qu’elle est trop serrée.
La machine permet d’exécuter des torsades inversées. Les deux étriers sont positionnés en conséquence, et on tourne en sens inverse. Une butée est placée sur le plateau pour indiquer la fin de la torsade.
Pour exécuter des volutes, fixez le cœur à noyau au centre du plateau. Engagez l’extrémité du fer dans la gorge et bloquez-la avec la pièce excentrique fournie pour qu’elle ne puisse pas s’échapper, ni glisser.
Montez sur le bras à cintrer le galet assurant la pression sur la barre de fer. Adaptez la rallonge sur le bras et tournez autour du plateau pour obtenir la première spire, en guidant la barre avec l’autre main.
Le cœur à noyau est utilisé tel quel ou peut se prolonger de trois matrices en fonction du motif recherché. Elles sont maintenues en place par des ergots engagés dans des trous prévus à cet effet dans le plateau.
Pour galber les volutes et donner du relief à votre ouvrage, installez le galet “fou” sur le bras à cintrer. Placez la barre de fer sur l’une de ses arêtes et tournez pour réaliser la seconde volute.
Pour réaliser des formes rondes, installez le gabarit adéquat. Bloquez l’extrémité de la barre avec une butée profilée vissée sur le plateau. Avec le bras à cintrer et son galet, effectuez d’abord un demi-cercle.
Continuez d’enrouler la barre en la remontant de manière à croiser les deux extrémités. Marquez la superposition pour la scier. Raccordez les deux extrémités de la forme obtenue par un point de soudure.
La barre de fer placée dans la mâchoire de la plieuse et dans les mors de l’enclume est maintenue en place par le vissage-dévissage des molettes. Le pliage s’effectue via un bras vissé sur la plieuse.