Ce type d’engin est imbattable pour creuser rapidement et sans effort des fondations ou des tranchées d’assainissement, préparer la plantation d’une haie… Il faut toufefois bien savoir s’en servir si l’on veut rentabiliser le coût de sa location.
La pelle mécanique est le genre de matériel qui se loue ponctuellement pour des travaux de terrassement. Or, elle ne se conduit et ne se manœuvre pas facilement. Un minimum de savoir-faire est nécessaire pour l’utiliser au mieux de ses possibilités et limiter la dépense.
Cette minipelle se loue 179 euros à la journée et 269 euros si vous choisissez le forfait week-end (chez Kiloutou). À ces tarifs s’ajoute celui du transport et de l’enlèvement, variable selon la distance (102 euros minimum). Son fonctionnement théorique vous sera expliqué à la livraison, mais passer à la pratique est une autre affaire : il faut souvent une demi-journée pour commencer à la maîtriser. Voici comment gagner du temps et de l’argent…
Les pelleteuses sont équipées d’un moteur Diesel, de chenilles en caoutchouc, d’une flèche et d’un bras muni d’un godet. Le choix de l’engin se fait en fonction de la profondeur maximale de l’excavation à réaliser. Plus il est puissant et lourd, plus on peut creuser profond.
Une minipelle permet de creuser jusqu’à 150 cm de profondeur. Son godet de 35 cm de largeur (15 litres de capacité) est suffisant pour des opérations de terrassement basique. Étroite (moins de 90 cm de large) et compacte, c’est l’engin passe-partout par excellence. Il est idéal pour se familiariser aussi avec le fonctionnement d’une pelle mécanique, si vous devez louer un modèle plus puissant par la suite.
Lorsque le conducteur s’assoit sur le siège de la pelle, il se retrouve devant sept leviers principaux de commande. De quoi le déconcerter au départ. Mais leur position et leur manipulation relèvent d’une certaine logique.
Pour démarrer une minipelle, poussez le levier d’accélération placé à mi-course et actionnez la clé de contact en deux temps. Les voyants de marche (huile, refroidissement et batterie) s’allument d’abord pour le préchauffage. Lorqu’ils s’éteignent, tournez de nouveau pour démarrer. Laissez tourner le moteur au ralenti quelques minutes. Ensuite, familiarisez-vous avec les commandes en travaillant à mi-régime, puis essayez de synchroniser vos mouvements.
Pour avancer, godet et lame de remblayage levés, appuyez sur les deux leviers centraux. Pour reculer, tirez-les vers l’arrière. Pour tourner, appuyez sur le levier de gauche ou celui de droite, selon la direction choisie.
Le levier extérieur gauche fait pivoter la tourelle, d’un côté ou de l’autre. Le même levier, lorsqu’il est poussé ou tiré, déplie ou replie la flèche. À l’opposé, le levier extérieur droit commande le déploiement du bras, et l’ouverture ou la fermeture du godet. Dessous, un autre levier dirige la montée et la descente de la lame de remblayage.
La pédale de droite permet de déporter le bras vers la droite ou vers la gauche lorsqu’on ne travaille pas dans l’axe de la tranchée. Enfin, sur la gauche, le levier rouge placé à côté de l’accélérateur est une sécurité qui verrouille la machine hors utilisation.
Sur une pelle mécanique, la force la plus importante se situe au niveau du godet et non du bras. Le creusement d’une tranchée impose donc de faire pénétrer le godet en premier (comme on le fait avec une bêche), avant d’utiliser la puissance du bras. La quantité de matière excavée n’en est que plus importante.
Si vous débutez dans la conduite d’une pelle, faites pivoter la tourelle sur 180° pour que la lame de remblayage soit située à l’arrière. Abaissez alors celle-ci pour stabiliser l’engin. Retenez qu’avec la tourelle tournée à 180°, les manœuvres des leviers sont inversées.
Déployez la flèche et le bras pour amener le godet au sol, ses dents perpendiculaires à la terre. Pour qu’il pénètre dans la terre, actionnez la commande du bras. À mi-course, commencez à replier le godet et à soulever le bras. En fin de course, ramenez complètement le premier contre le second.
Relevez le bras et la flèche, puis faites pivoter la cabine avant de les déplier et d’abaisser le godet pour le vider à l’endroit voulu. Vous ne devez jamais le décharger quand il est en hauteur.
Orientez d’abord la tourelle de façon à placer la lame devant la zone de travail. Puis, après avoir replié le godet, relevez complètement bras et flèche.
Pour remblayer, positionnez la minipelle perpendiculairement à la tranchée. Amenez la lame en légère pression sur le sol, relâchez sa commande et poussez la terre. Ne cherchez pas à remblayer en une seule fois, mais effectuez plusieurs passes en fonction de la hauteur de la lame et de la puissance de l’engin. Arrêtez-vous lorsque la lame se trouve au bord de la tranchée.
Même si vous l’avez déjà vu faire par des professionnels, n’utilisez pas le godet en balayage pour remblayer. Mal contrôlé, l’ensemble qu’il forme avec la flèche et le bras s’avère redoutable pour les personnes postées autour du chantier, les murs, les haies…
Pour niveler, amenez la lame à la hauteur désirée, relâchez à nouveau sa commande et raclez à vitesse constante. Si l’épaisseur à traiter est importante, effectuez plusieurs passages, les chenilles contribuant à chaque fois à tasser le terrain.
Aucun permis n’est demandé au particulier pour conduire ce type d’engin : il doit néanmoins être majeur et “informé” sur son utilisation. Seules les entreprises sont soumises à l’obligation de former leur personnel à cette conduite spécifique. Conseil : renseignez-vous auprès de votre assureur afin de savoir si votre contrat responsabilité civile couvre les accidents que vous pourriez provoquer avec une telle machine.
Par ailleurs, balisez votre espace de travail avec des cônes, des piquets, des rubans de balisage. Inspectez la zone pour détecter les obstacles, les endroits ne présentant pas une portance ou une stabilité suffisante.
Le conducteur ne doit accepter aucun passager. Le port du casque est fortement recommandé pour lui et les différents intervenants sur le chantier. Veillez à ce que personne ne circule sous la flèche, le godet… Éloignez impérativement les enfants.
Repérez bien l’aire d’évolution de l’engin. Vérifiez, avant toute manœuvre, qu’aucun obstacle et qu’aucune personne ne se trouve dans la zone de travail et dans “l’angle mort”.
Prudence en terrain incliné et au passage des buttes ! Une minipelle ne peut gravir des pentes supérieures à 30 %. En franchissant un monticule avec ses chenilles, elle risque de se retrouver ponctuellement en équilibre, et son rétablissement peut provoquer un choc brutal.
De même, sur un terrain pentu ou accidenté, déplacez-vous toujours avec le godet au plus près du sol : a fortiori s’il est chargé, pour ne pas déséquilibrer la pelle mécanique. En creusant, faites attention aux treillis de couleur signalant la présence de conduites enterrées (eau, électricité…).
Ne descendez pas de la machine sans avoir, au préalable, verrouillé l’ensemble des commandes : vous devez empêcher tout mouvement intempestif ou l’utilisation par une autre personne non habilitée. Une pelle mécanique n’est pas un jouet qui se prête à n’importe qui.
Balisez l’espace de travail avec des cônes, des piquets, des rubans spéciaux. Avant de démarrer, assurez-vous qu’aucun obstacle ou qu’aucune personne ne se trouve sur le parcours de l’engin.
La minipelle est munie d’un moteur Diesel de 10 CV. Son réservoir contient 10 litres de gas-oil. Un plein permet de travailler pendant 4 ou 5 heures. Prévoyez un bidon de secours pour éviter la panne sèche.
Grimpez sur le siège et bouclez la ceinture de sécurité. Déverrouillez les commandes, en actionnant le levier rouge idoine. Poussez la commande d’accélération à mi-course, introduisez la clé et tournez-la en deux temps.
Pour faire avancer la pelle, poussez en même temps les deux leviers centraux. Tirez-les vers l’arrière pour reculer. Poussez latéralement le levier de gauche ou de droite pour tourner dans la direction désirée.
Lors des déplacements – accès au chantier ou rangement de la machine – le bras et le godet sont complètement repliés, et la lame de remblayage est relevée au maximum. Il est interdit de circuler sur la voie publique.
Pour faire pivoter la tourelle ou la cabine, actionnez d’un côté ou de l’autre le grand levier extérieur gauche. Cette commande, selon qu’on la pousse ou la tire, déplie ou replie la flèche.
Pour creuser, déployez d’abord la flèche puis le bras, en agissant sur le grand levier de droite. Ouvrez le godet et abaissez le bras afin de planter les dents perpendiculairement dans le sol.
Actionnez le bras pour faire pénétrer le godet dans la terre. À mi-course, commencez à replier ce dernier et à relever le bras. En fin de course, ramenez complètement le godet contre le bras.
Relevez complètement le bras et la flèche. Faites pivoter la tourelle en continu, sans à-coup, et arrêtez-vous en direction du déchargement. N’éloignez pas trop le mécanisme de la tranchée.
Godet toujours fermé, déployez la flèche puis le bras et abaissez celui-ci pour vider le chargement à l’endroit choisi. Ne le videz jamais de haut : en tombant, les pierres du déblai pourraient rebondir.
S’il vous faut creuser le long d’une allée, d’une clôture… sans qu’il soit possible d’œuvrer dans l’axe de la tranchée, la flèche et le bras peuvent se déporter sur les côtés grâce à la pédale de droite.
Pour niveler le sol, amenez la lame à la hauteur voulue, puis relâchez sa commande et raclez à vitesse constante. Si l’épaisseur à égaliser est importante, effectuez le travail en plusieurs passes.
Vous pouvez remplacer le godet par un modèle plus petit (ou une lame de curage) sur une minipelle, ou par un plus grand sur les pelles mécaniques. Il suffit de chasser les deux clips qui en bloquent les axes.
Chercher à limiter les frais de location ne doit pas vous empêcher de faire des pauses. Dépliez alors le bras et abaissez le godet, dents plantées dans le sol, puis verrouillez l’engin avec le levier rouge.