En cas d’enneigement ou de verglas, évitez le sel, redoutable désherbant. Préférez la cendre de bois ou du sable tout-venant, peu coûteux.
Un conseil : ne croyez pas ce que l’on dit. Il n’y a pas de vrai moment de repos au jardin, sauf lorsqu’il est sous la neige ! On peut toujours y trouver des fleurs, et même odorantes. Un exemple : ces merveilleuses pensées (ci-dessus). Pour qu’elles s’épanouissent de novembre à juin, mêlez les formes à grandes fleurs (précoces) et celles à petites fleurs (tardives). La gamme ne s’arrête pas là et vous trouverez leur des compagnes parmi les vivaces et les arbustes.
Évidemment, les floraisons risquent d’être arrêtées par les intempéries et le froid humide. Mais dès le soleil revenu, l’épanouissement reprendra. C’est particulièrement spectaculaire avec les hellébores et les pensées. Les fleurs noircissent et s’affaissent après une nuit de gelée, puis redeviennent pimpantes dans la journée. Une chose est sûre, n’y touchez pas : le brusque réchauffement provoqué par ce contact ferait éclater les cellules gelées. Cette précaution vaut aussi pour la pelouse, qu’il faut éviter de piétiner quand elle est enneigée ou simplement givrée. Dernier petit conseil : un voile (ou une toile) de protection sera très utile pour préserver les arbustes les plus frileux (camélias...).
L’hiver a pourtant ses bons côtés. C’est le sommeil de tous les arbres et arbustes à feuillage caduc. Comme ils ne transpirent pas, faute de feuilles, on peut les planter sans les voir souffrir de la sécheresse. Vous disposez d’une longue période pour agir (jusqu’à la mi-mars, en moyenne). Tant que la pousse ne démarre pas, vous ne risquez rien. En revanche, il faudra attendre la reprise de la végétation pour tous les persistants (ils ne cessent pas de pousser). Ils reprendront mieux fin mars début avril, par temps doux. Le froid, rappelons-le, est consommateur d’humidité et fatigue le feuillage de ces végétaux.
Enfin, pensez à lutter contre un ennemi de plus en plus présent : le vent. De bons tuteurs seront nécessaires. Ils tiennent les arbres à peine installés sans les bloquer car un léger mouvement favorise leur enracinement.
Par temps doux, ne manquez pas d’aérer les plantes mises sous cloche. Vous diminuerez la condensation et limiterez ainsi les risques d’étiolement.
Vous pourrez planter des arbres assez grands (racines nues), avec de bonnes chances de succès. Ils coûtent bien moins cher qu’en conteneur. Ne laissez pas sécher leurs racines.
Gare aux lapins, de plus en plus hardis ! Des bandes plastiques spéciales permettent de protéger les jeunes arbres. leur écorce encore tendre est vulnérable.
Suivant la taille des arbres, piquez un, deux ou trois tuteurs, et reliez-les au tronc par des attaches souples. Ne les plantez pas au ras du sujet, vous bloqueriez sa croissance.
Vedettes des jardins, les hellébores revêtent une gamme étendue de coloris. Cette variété s’épanouit jusqu’en avril. Supprimez les feuilles âgées dès l’apparition des boutons.
Les primevères à tiges courtes fleurissent souvent dès l’automne. Épandez un insecticide pour lutter contre les noctuelles et les otiorrhynques, ravageurs de cultures florales.
Les bruyères d’hiver s’accommodent de nombreuses terres, même celles légèrement calcaires, si elles sont riches en humus. Tondez-les court quand elles sont fanées.
Blancs, lilas ou bleu violet, les iris d’Alger ouvrent leurs grandes fleurs durant un à deux mois. Donnez-leur un coin abrité et surtout un sol bien drainé. Ils sont parfaits en rocaille.
La boue est un des sujets maudits de l’hiver. Sachez composer avec elle. L’essentiel est de vous chausser confortablement. Pour les bottes ou assimilés, choisissez une pointure au-dessus de la vôtre. Vous pourrez ainsi porter des chaussettes épaisses ou des chaussons (basanes). non serrés, vos pieds resteront bien chauds. Et rendez praticables les allées de terre ou de gazon. Si vous ne pouvez y épandre un paillis, pensez à des toiles spéciales, aérées et robustes (en jardinerie).
Pour le confort des visiteurs, les allées peuvent être couvertes d’écorces broyées, parfaites sous les chaussures de ville... En revanche, évitez les bottes terreuses.
Sablez les surfaces glissantes (dallages). Sur le bois, clouez un grillage triple torsion qui donnera de l’ancrage aux chaussures les plus gluantes, même par temps de gel !
Encore peu employé, le tire-botte robuste évite de se pencher (vos reins apprécieront) et de se salir les mains. Il permet de gagner en rapidité (pensez au coup de fil intempestif !).
Une cuve d’eau et une brosse constituent un lave-botte efficace. Plongez-y une pierre ou un pot renversé au centre et installez-le à proximité de la maison, sur une surface en dur.