Novembre est traditionnellement dédié à la plantation des arbres. «À la Sainte-Catherine, tout bois prend racine» prétend le dicton... Encore faut-il comprendre pourquoi et savoir nuancer.
➞ Prendre soin des plantes de balcon, patios et loggias, entourés d’air froid et peu protégées dans leurs pots. Entourer les pots de plusieurs couches de paille ou de papier journal protégé de la pluie par un film plastique.
➞ Penser à protéger les plantes frileuses du jardin, à l’aide de paille, cloches et voilages spéciaux. Ces derniers, douillets et bien aérés, restent supérieurs à la paille, qui accumule l’eau et attire les rongeurs. À défaut, employer toujours des matériaux parfaitement secs.
➞ Protéger les bassins rigides contre les méfaits de la prise en glace. Pour absorber la pression, choisir entre des cloches flottantes spéciales, des ballons peu gonflés, des bouteilles en plastique lestées ou de simples fagots.
➞ Installer un bon pollinisateur universel si les pommiers produisent peu, tel que la variété ‘Evereste’, aussi décorative qu’utile.
➞ Biner le sol au pied des noisetiers pour déloger les balanins (parasites) qui y hibernent.
En fait, ce sont les arbres à feuilles caduques qui se prêtent le mieux à l’opération. Une fois leurs feuilles tombées, ils n’évaporent plus grand-chose et leurs bourgeons coriaces protègent leurs futures feuilles des aléas de l’hiver.
En revanche, il n’en va pas de même avec des arbres à feuillage persistant, conifères et feuillus, surtout s’ils sont un peu frileux (camélias…). Ils continuent à évaporer normalement en hiver voire même plus, le gel étant grand consommateur d’eau. Une plantation en demi-saison (octobre ou avril) est donc préférable.
La période de repos hivernal permet néanmoins d’installer des plantes dont le système radiculaire est réduit par l’arrachage, sans compromettre la reprise. Dans le cas des sujets à racines nues ou en motte, l’arbre s’empressera d’émettre au printemps des radicelles de remplacement qui coloniseront d’autant mieux leur nouveau terrain. Ces sujets offrent sur les plants en conteneur l’avantage, à taille égale, d’un coût bien moindre. Par ailleurs, les risques d’accidents de culture (« chignonage », en particulier) sont quasi nuls.
Si vous ne pouvez planter aussitôt, ne laissez pas sécher votre arbre. Plantez-le dans une fosse d’attente (jauge) emplie de sable, de tourbe ou de compost demi-mûr, maintenu humide sans plus. Autre possibilité, couvrir les racines avec une toile humide ou avec un gros tas de feuilles mortes coriaces (hêtre, chêne, platane) peu sujettes à la décomposition.
Aucune activité notable n’aura lieu avant le débourrement (éclosion des bourgeons). Vous avez donc jusqu’en mars pour planter. Mais une plantation précoce aura l’avantage de laisser les bactéries bénéfiques s’installer. Par ailleurs, la terre aura le temps de se tasser et l’arbre sera bien «assis» quand ses feuilles commenceront à offrir une prise au vent.
1. Creuser un trou un ou deux mois à l’avance, en prévoyant large. Les outils de base sont la bêche et la pioche. Prévoir un peu d’humus et des engrais à décomposition lente.
2. À racines nues comme en motte, les arbres doivent être trempés quelques heures dans un bac plein d’eau avant d’être plantés. Supprimer les racines cassées ou abîmées en faisant des coupes franches.
3. Travailler légèrement («béquillage») le fond du trou à la bêche ou la fourche à bêcher, en enfouissant l’engrais. Déposer ensuite un monticule de terre mêlée pour moitié de terreau.
4. Mettre l’arbre en place en vérifiant que le niveau du collet (jonction des racines avec le tronc) et celui du sol coïncident. Un manche à outils couché sur le trou peut servir à vérifier cet alignement.
5. Les tontines (emballage de la motte) en toile peuvent être laissées en place. En revanche les puristes préfèrent retirer les paniers en grillage qui enserrent les mottes des sujets moyens.
6. Combler le trou et redresser éventuellement l’arbre. Quel que soit le temps, arroser copieusement pour tasser la terre (éviter de tasser avec le pied) et chasser l’air, avant de poser un tuteur robuste.
Un bon paillis de compost, ou mieux encore de compost mêlé de fumier, profitera à vos nouveaux pensionnaires. Il est particulièrement recommandé sur les arbres à racines tendres (magnolias...). En revanche, dès que les feuilles se seront développées, le retirer pour éviter la formation d’un monticule.
1. Travailler à la pioche pour bien ouvrir la terre tassée autour de l’arbre en place et repérer les racines principales. Terminer le dégagement avec une fourche à bêcher et à la bêche.
2. Creuser à l’avance (au printemps) pour les gros sujets. Travailler tout autour de l’arbre à la bêche, à l’aplomb de la couronne. Couper les racines au passage, pour provoquer l’apparition de radicelles. Agir si possible sur deux ans, en cernant une moitié chaque année.
3. Dégager une masse de racine équivalente grosso modo à celle des branches. S'il faut supprimer plus d’un tiers des racines, rabattre également la ramure, pour ne pas affamer l’arbre à la reprise.
4. Redonner au collet de l’arbre le même niveau dans son nouvel emplacement. Il est particulièrement visible sur les plants récemment arrachés. Trop enterré, l’arbre risque de dépérir. Trop en surface, en revanche, il provoquera un dessèchement et un risque de déchaussement.