Depuis quelques années, l’été ne prend pas l’allure d’une saison très arrosée. Les vacanciers apprécient, les jardiniers, moins. D’autant que bien souvent, les restrictions d’eau suivent et que les jardins particuliers sont les premiers visés.
Ne pas manquer de poser, aussi souvent que possible, des citernes pour récupérer l’eau de pluie. À terme, c’est une économie sensible, et personne n’aura de comptes à vous demander (ce qui n’est pas une raison pour gaspiller l’eau recueillie). Une bonne pompe assurera la distribution.
Penser à arroser aux heures fraîches, la nuit étant l’idéal (arrosage automatique). En pleine chaleur, l’eau retourne à l’atmosphère avant même d’avoir profité aux plantes et, par effet de loupe provoque des brûlures.
Parallèlement, adopter des procédés « économisants », avec en tête les paillages. Organiques ou synthétiques (toiles), ils sont utiles partout, mais principalement au potager. Les légumes d’été sont généralement de grands buveurs, et la terre est souvent dénudée autour d’eux.
Là où le paillage n’est pas possible, penser à des binages fréquents. Briser la croûte du sol rompt les canaux naturels par où l’eau regagne le ciel.
Au jardin d’ornement, il est également temps de faire place à une gamme étendue d’espèces résistant bien à la sécheresse. Elles sont plus nombreuses qu’on ne croit, sans avoir à recourir aux plantes grasses. Parmi les meilleures, beaucoup sont avant tout estivales. La plupart vivent en milieux rocailleux bien drainés et, naturellement, en pots. Les plus performantes, tel le zauschneria (notre photo ci-dessus), s’épanouissent jusqu’en octobre et colonisent leur milieu sans aucun soin. C’est double bénéfice, les autres plantes à fleurs de cette saison offrant en général une gamme réduite.
La rue, le pavot de Californie, l'achilée, les glycines ou le jacobinia ne vous décevront pas.
Persistante, touffue et odorante, la rue demande pour seul entretien une taille courte au printemps. Elle se bouture aisément et met en valeur les fleurs voisines.
Le légendaire, pavot en arbre vient de Californie. Il épanouit ses immenses corolles blanches sur un feuillage bleuté. Prévoir un sol léger et de la place, car il s’étend fortement.
L’achillée « Golden Plate » préfère des sols maigres et calcaires, où elle reste bien dressée (elle se couche en sol riche). Haute (70 cm), elle s’épanouit jusqu’en automne.
Véritables pieuvres végétales, les glycines s’étendent à une vitesse prodigieuse et demandent une surveillance constante pour ne pas menacer leurs supports. Qu’elles soient en arbre ou palissées, tailler à deux feuilles au plus tous les prolongements, qui apparaissent en été. A répéter l’opération une ou deux fois.
Appartenant à un genre tropical comptant des plantes d’appartement, le Jacobinia suberecta est rustique jusqu’à - 10 °C. Il demande un milieu bien drainé, riche en humus.
Les haies régulières gagnent à être taillées deux fois l’an. Elles produisent ainsi une masse de brindilles denses qui les transforment en mur vert, bien isolant. Pour les plantes piquantes, tels les buissons-ardents, prendre toujours la précaution de porter non seulement des gants épais, mais surtout des lunettes de protection entièrement fermées.
Sur les arbres récemment plantés, outre un bon tuteurage de rigueur pendant au moins deux ans, prendre la précaution d’envelopper le tronc de toile à sacs. L’écorce restera fraîche, donc la sève sera ralentie, et l’évaporation réduite.