S’il clôture la saison hivernale, février est généralement le mois le plus rude. Alors, un conseil : ne relâchez pas votre attention. Il faut préparer le printemps, mais ne vous précipitez pas pour autant !
Nous voulons toujours tout avancer, mais la nature se moque de nos exigences. Les plus fortes gelées ont lieu à la fin de l’hiver et, si vous n’en tenez pas compte, gare à la casse !
Ne vous conformez pas à une idée répandue, qui consiste à tailler les rosiers dès ce mois-ci. C’est possible en climat très doux, où les retours de gel sont plus qu’improbables, ainsi, paradoxalement, qu’en climat continental, où il n’y a pas de risque de démarrage intempestif des arbustes. Ailleurs, une taille trop précoce favorisera le débourrement des bourgeons, qui gèleront alors sans coup férir au premier frimas.
Les plantes frileuses, abritées sous la paille ou les feuilles, commencent à en avoir assez de ce sommeil prolongé et montrent souvent des velléités de sortie. Contentez-vous de les aérer dans la journée, s’il fait doux, pour les recouvrir le soir. Les pousses s’endurciront sans risquer ni l’étiolement ni le gel.
Le printemps se prépare à l’abri. Composez les mélanges terreux qui serviront aux semis et potées divers. Vous pourrez les stocker pendant deux mois au moins dans des sacs en plastique robustes. Veillez à bien les identifier, au feutre indélébile, par exemple. Faites également l’état des bulbes d’été entreposés au sec, et complétez vos stocks, si nécessaire : l’époque est propice aux commandes.
À l’extérieur, apportez un engrais de fond sur les plantations fatiguées, tant au verger qu’au jardin d’ornement. Toutefois, attendez le mois prochain pour la pelouse.
Au potager, commencez à faire germer les pommes de terre. Placez vos semences dans un local clair et frais (10 °C environ). Une température élevée donne des plants faibles et des pousses étiolées.
Dehors, vous pouvez semer les premiers petits pois, sous tunnel et en climat pas trop froid. Ne vous trompez pas d’espèce : seuls les pois à grain lisse, les plus verts, sont assez rustiques pour se prêter à la manœuvre. Les formes à grain ridé, vert-jaune, devront attendre la mi-avril, au plus tôt.
1 Si vous aimez les hortensias bleus, commencez le traitement maintenant, à l’aide de sulfate d’alumine, vendu en vrac ou en préparations spéciales. Appliquez-en une ou deux poignées, suivant la force de l’arbuste, toutes les trois semaines environ, jusqu’à la fin avril.
2 Comme il est tentant de faire de la luge sur la pelouse enneigée ! Gardez-vous en bien, cependant. Les brins écrasés ne retrouveraient un semblant de forme que vers le mois de mai, au mieux. Balisez les sentiers pour éviter les écarts.
3 Pour obtenir à bon compte les plantes à massif de l’été, un châssis chauffant placé dans une véranda ou une serre froide suffit. Ne colonisez pas plus du tiers de sa surface pour les semis, car il faut penser aux repiquages, qui occuperont le reste.
4 C’est maintenant que les chevreuils, lapins et autres rongeurs se font le plus voraces. Protégez les troncs juvéniles de vos arbres et arbustes, à l’aide de grillages, bandes en plastique ou de répulsifs adéquats. Très efficaces, ces derniers agissent six mois durant.
5 Propagez les coûteux cyclamens sauvages pour presque rien. Leurs graines sont souvent victimes des fourmis gourmandes. Récoltez les capsules à peine mûres, au ras des feuilles, et semez-les en terrines, sous châssis froid. Les plants fleurissent en deux ans.
6 Si la neige est excellente pour le sol, qu’elle protège des grands froids et enrichit en ozone, elle est en revanche néfaste aux arbustes et arbres persistants qu’elle déforme. Vous les dégagerez à l’aide d’une perche ou d’un long râteau.
7 Profitez des redoux pour diviser les plantes vivaces de tous types, frileuses exceptées. Pour les espèces à souches fibreuses, dont les graminées, le plus simple est de trancher dans le vif à l’aide d’un louchet solide, puis de replanter les plus beaux éclats en sol neuf.
Les étiquettes doivent être adaptées à leur fonction. Prenez des modèles discrets pour les plantations de longue durée (à l’extérieur) et réservez les plus colorés aux semis, auxquels ils peuvent servir de code.