Les légumes, comme d'ailleurs les fleurs, semés à la volée ou en rayons (en caissette ou en pépinière) lèvent généralement trop serrés, surtout si les semences sont trop fines pour pouvoir être régulièrement espacées lors du semis. Pour obtenir un développement satisfaisant de la plante, il est indispensable de lui laisser un espace suffisant. Pour cela, deux solutions se présentent : l'éclaircissage et le repiquage (parfois d'ailleurs complémentaires).
L'éclaircissage Cette opération ne concerne que les semis en pépinière ou en lignes pratiqués en pleine terre. Elle consiste à supprimer un certain nombre de plants après levée des graines, de façon à obtenir un espacement suffisant et régulier entre les différents sujets. Elle s'adresse en priorité aux plantes qui ne supportent pas la transplantation, ce qui au potager est par exemple le cas de la plupart des légumes-racines.
L'espacement à laisser entre les différentes plantes varie évidemment en fonction de leur taille et donc de l'espace qui leur est nécessaire pour se développer tout à fait convenablement. Dans certains cas, on pourra associer éclaircissage et
repiquage, lorsque le semis a été pratiqué directement en pleine terre, et que le légume concerné supporte la transplantation; c'est le cas par exemple des poireaux, certains plants étant conservés dans la pépinière, les autres étant repiqués dans les planches de culture. Techniquement, il est préférable d'éclaircir lorsque la terre est meuble et donc assez mouillée. Ceci vaut tout particulièrement pour les plants qui doivent être repiqués. D'une façon générale, il faut éviter de blesser les plants qui resteront en place et arracher facilement ceux qui doivent être éliminés (ou repiqués). Arrosez donc les semis quelques heures avant l'éclaircissage, faites de même après celuici de façon à éviter une évaporation brutale due à la suppression de la couverture végétale.
Le repiquage Il est bien supporté par de nombreux légumes (choux, salades, poireaux, etc.) on peut même dire que beaucoup profitent de cette transplantation dans la planche de culture où ils doivent se développer et venir à maturité.
Leur semis a été effectué soit en pépinière, soit sous abri. Dans le premier cas, pour gagner de la place dans le potager (on peut semer des centaines de plants de salade dans quelques mètres carrés par exemple), dans le second pour hâter la culture et pratiquer un semis à une époque où il n'aurait eu aucune chance de réussir en plein air.
Il est difficile, sinon impossible, d'indiquer le temps qui s'écoule entre le semis et le repiquage. Il varie bien sûr d'une plante à l'autre, mais aussi en fonction des données climatiques; on évitera ainsi par exemple de repiquer par temps trop chaud même si les plants ont atteint un développement qui le permettrait.
En règle générale, les plants peuvent être repiqués dès qu'apparaissent les deux ou trois premières vraies feuilles (les feuilles issues de la graine, dites
cotylédons ou feuilles séminales n'étant pas comptées). Mais il est évident que le ou les repiquages peuvent intervenir (ou doivent intervenir) beaucoup plus tard suivant les légumes : si une salade peut être repiquée quinze jours après la levée des graines, il en va tout autrement de la tomate qui, semée au début du printemps, ne peut guère être repiquée en place qu'au mois de juin.
Suivant les légumes, le repiquage se fait à
racines nues ou
avec la motte. Cette dernière méthode est indispensable pour tous les légumes qui supportent avec difficulté le repiquage, et qui, dans leur milieu naturel, seraient normalement semés en place. C'est le cas par exemple de la plupart des cucurbitacées (melons, courges...) et de nombreux légumes frileux (tomates). Pour tous ceux-ci on procédera à une plantation des plants avec leur motte, d'où l'intérêt de semer en godets et mieux encore en
godets de tourbe que l'on met directement en terre et qui se désagrègent au fur et à mesure de la croissance de la plante.
Le repiquage du plus grand nombre des légumes se fait à racines nues, c'est-à-dire sans motte. Pour favoriser la reprise des plants, on tranche l'extrémité des racines, et pour limiter l'évaporation, on coupe également l'extrémité des feuilles. Cette opération s'appelle l
'habillage.
Le repiquage se fait toujours en
lignes, en suivant l'axe d'un cordeau tendu dans la planche de culture. Les trous de plantation sont réalisés au plantoir pointu pour les repiquages à racines nues, au transplantoir (petite pelle à main), à la serfouette, ou mieux encore au plantoir à bulbes pour le repiquage en motte. Le trou étant creusé, on place la motte, on recouvre de terre (avec éventuellement ajout de terreau), et on ménage une petite cuvette pour l'arrosage.
our le repiquage à racines nues on fait un trou à l'aide du plantoir, on place le plant habillé, puis on fait un autre trou immédiatement à côté du premier, qui permet de resserrer la terre sur le plant. Cette opération s'appelle
le bornage. Le second trou n'est pas rebouché, il sert à l'arrosage, au goulot, qui suit immédiatement le repiquage.
Pour les sujets les plus fragiles, on arrose à condition que le légume concerné ne pâtisse pas d'un arrosage du feuillage.
Pour tous les semis réalisés en terrine, un
repiquage intermédiaire dans le même type de récipient est en principe nécessaire. Il se fait très tôt après la levée, époque à laquelle les jeunes plants reprennent le mieux. Ce repiquage intermédiaire a souvent lieu également en godet de tourbe, pour favoriser le repiquage ultérieur en pleine terre, qui se fait suivant une technique comparable.
L'arrosage
S'il se fait naturellement dans les régions septentrionales et notamment dans l'Ouest, pendant une bonne partie de l'année, il n'en est pas ainsi partout. Et même dans les régions évoquées, l'arrosage est généralement insuffisant pendant les périodes estivales. De plus, l'arrosage doit être continu et régulier, ce qui n'est vraiment le cas dans aucune région.
Le manque d'eau entraînant le flétrissement des feuilles, l'idéal est donc d'arroser avant qu'il ne se produise. Dès que le sol s'éclaircit, que la terre tourne en poussière et que le sol se fendille, l'arrosage est indispensable. Contrôlez d'autre part l'humidité de la terre en creusant à 4 ou 5 cm.
En début de saison, évitez d'arroser lorsque les gelées sont encore à craindre. Au printemps et en automne, arrosez en fin de matinée, heure à laquelle le réchauffement se fait facilement, tandis qu'en été, vous le ferez tôt le matin ou tard dans l'après-midi.
L'arrosage se fait localement, à l'arrosoir au goulot pour les plantes espacées, et par aspersion (à l'arrosoir avec la pomme, à la lance ou avec un arroseur) pour les semis, les végétaux délicats et d'une façon générale lorsque la surface à arroser est importante. On peut alors avoir recours à des arroseurs automatiques dont la mise en service peut même être programmée avec certaines installations. Les canalisations sont alors enterrées.
Le binage
Ce travail consiste à rompre la croûte de surface qui résulte du dessèchement de la terre. Cette croûte sèche détermine un phénomène de capillarité qui entraîne un pompage de l'humidité du sol et donc une évaporation préjudiciable à la plante.
Le binage s'effectue avec une lame tranchante, telle que celle de la binette ou de la serfouette(panne). L'angle donné à la lame doit permettre de rompre la croûte sans entailler la terre.
Le paillage
Cette protection est aujourd'hui trop souvent négligée par le jardinier amateur. Elle consistait à l'origine (d'où son nom) à couvrir le sol de «paillis» (fumier pailleux sec) qui limite l'évaporation. Aujourd'hui on paille avec de la paille naturelle, des écorces (de préférence de conifères) mais aussi de la Vermiculite (mica expansé) voire du film plastique noir.
Le sarclage
Le but est d'empêcher un envahissement par les mauvaises herbes. Il s'agit donc de les arracher à la main ou de trancher leurs racines avec un outil (binette, serfouette, sarcloir,etc.) par temps humide.
Pour prévenir la poussée des mauvaises herbes, on peut utiliser des désherbants sélectifs ou, beaucoup mieux et dans l'esprit du
respect de l'environnement, couvrir le sol avec du film plastique opaque. A condition bien sûr d'optimiser sa destruction dans ce même souci, lorsqu'il aura rempli sa mission.
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