L’électricité fait souvent peur, et le bricoleur s’estime souvent insuffisamment formé pour se lancer, seul, dans la réalisation d’une installation ou dans la modernisation d’un équipement existant. Le caractère invisible de l’électricité, la gravité de certains accidents (incendie, électrocution) n’y sont pas étrangers.
Il est clair que l’électricité n’est pas une énergie comme les autres. Il faut donc être prudent. Mais la prudence commence avec l’utilisation même de l’électricité.
Il a plusieurs fonctions :
• il commande l’installation et permet ainsi d’interrompre l’alimentation de l’installation quand on veut intervenir dessus ;
• il contrôle la puissance et interrompt l’alimentation sitôt que la demande de puissance enregistrée sur l’installation (par surcharge d’appareils) dépasse celle souscrite par l’abonnement ;
• il protège le réseau général en cas de court-circuit dans une installation individuelle ;
• il protège l’installation en cas de surtension ou d’incident sur le réseau ;
• il protège les personnes (s’il est différentiel) en coupant automatiquement le courant dès que se produit une fuite de courant vers la terre (défaut d’isolement) sur l’installation.
Qu’est-ce que le Consuel ?
C’est le Comité National pour la Sécurité des Usagers de l’Électricité, un organisme chargé de contrôler la conformité des installations neuves. C’est lui qui valide l’attestation de conformité des installations que doit établir l’installateur, attestation nécessaire pour souscrire un abonnement EDF.
Au-delà des 2 ou 4 bornes de sortie du disjoncteur, il appartient à l’utilisateur de réaliser une installation permettant de répartir le courant dans l’habitation. Il s’agit donc du domaine privé de chacun. À la différence de nombreux pays voisins, il n’existe pas (encore) en France, au niveau des installations existantes du particulier, de réglementation ou de normalisation véritablement coercitive, c’est-à-dire qui s’impose et qui soit contrôlable par une autorité publique.
Cependant, si lors d’une de ses visites l’agent chargé de « relever » le compteur constate des défauts graves dans l’installation, il peut demander une suspension des fournitures.
Après travaux, un contrôle de conformité aux normes NF C 14-100 et C 15-100 devra être effectué par le Consuel (organisme de contrôle), dans le cas d’une rénovation comme pour l’installation d’une maison neuve.
Cette relative souplesse conduit trop souvent au maintien d’installations vétustes, faites à partir d’appareils et de produits qui, avec l’âge et dans les conditions actuelles d’utilisation, peuvent se révéler extrêmement dangereux. Les installations anciennes présentent souvent de graves déficiences au niveau des fusibles (qui ne correspondent pas à l’intensité compatible avec le circuit qu’ils protègent). La gaine des conducteurs est souvent très endommagée, notamment à l’entrée des douilles de lampe où la chaleur a entraîné un dénudage du fil métallique. Trop d’amateurs, par ailleurs, font des installations dans des conditions précaires, sans respect des normes de la profession. Là encore, les risques d’accident sont importants.
Il ne faut pas négliger non plus qu’en cas d’incendie, votre responsabilité peut être engagée si l’installation électrique est par trop vétuste.
Ne vous lancez pas à la légère dans la réalisation ou l’extension d’une installation électrique. La banalisation de l’utilisation de l’électricité ne doit pas faire oublier qu’il s’agit d’une énergie capricieuse, toujours prête à échapper à son conducteur. Les défauts d’isolation et les « fuites » (retour à la masse) peuvent avoir pour conséquences l’électrisation, voire l’électrocution, le court-circuit et l’incendie.