Écologique et rentable à plus ou moins long terme, l’énergie éolienne fait son entrée dans les maisons individuelles. Elle complète l’offre des solutions disponibles pour atteindre l’autonomie énergétique individuelle. Très répandues au nord de l’Europe, les éoliennes domestiques peuvent être un pas vers l’autoconsommation ou une source de revenus si le surplus est revendu. Nous faisons le tour d’horizon des avantages et des inconvénients de ce type d’énergie.
L’éolien domestique : une énergie propre et gratuite
L’éolien est une forme d’
énergie propre, durable et non polluante. Son principe est simple : de grandes pales, installées en haut d’un mat, sont reliées à un axe horizontal, qui se met à tourner sur lui-même lorsque le vent entraîne les pales. L’axe horizontal est connecté à une génératrice. Lorsque le vent souffle et que les pales et leur axe sont en mouvement, la rotation permet de produire de l’électricité qui est ensuite stockée dans des batteries (de 24 ou 48 volts) en attendant d’être consommée. Certains modèles, grâce à un contrôleur de charge et à des onduleurs éoliens, peuvent envoyer directement l’électricité dans le réseau de l’habitation. Moins répandues, mais aussi moins volumineuses, les éoliennes verticales (VAWT) possèdent des pales hélicoïdales qui tournent sur l'axe vertical du mat.
Une promesse pleine d’avantages
Propre, durable et basée sur une ressource gratuite (le vent) : l’énergie éolienne à tout pour concurrencer les panneaux solaire photovoltaïques en matière d’énergie écologique. Une éolienne donne le meilleur de son potentiel lorsque les vents sont forts, c’est-à-dire au cœur de l’hiver, quand les besoins en électricité augmentent. Dans les régions bien ventées, une éolienne peut permettre une
baisse significative de la facture d’électricité. En cas de surplus (soit quand l’énergie produite est excédentaire par rapport aux besoins), il est possible de réaliser un bénéfice en le revendant au fournisseur d'énergie.
Pour les constructions isolées, qui ne sont pas raccordées au réseau, l’énergie éolienne peut assurer une
autonomie des besoins en électricité. Elle vient aussi avantageusement compléter un système de panneaux solaires photovoltaïques et continue de produire de l’électricité la nuit et en hiver. Au bout de 25 ans (soit à la fin de son cycle de vie), elle peut être entièrement recyclée.
Une réalité plus complexe
Si les promesses de l’énergie éolienne domestique sont intéressantes, la réalité peut s’avérer un peu moins favorable. En effet, les coûts pour l’installation sont, au regard de la production, assez élevés. Si l’autoconsommation (soit la consommation en direct de l’énergie produite pour satisfaire aux besoins du foyer) est possible, les professionnels recommandent néanmoins le plus souvent de concevoir un
système couplé à l’énergie solaire. Un certain nombre d'escroqueries ont malheureusement entaché la réputation de l’éolien domestique (comme du photovoltaïque) et la prudence est de mise lorsqu’on entame ce genre de projet. Des prix d'acquisition et d'installation très bas et des promesses de performances trop élevées doivent inciter à la prudence. Si l’électricité produite par une éolienne peut être stockée, sa puissance de production, exprimée en kilowattheures (kWh) est sensiblement inférieure à celle du solaire. Le bruit généré par les pales en mouvement est aussi souvent pointé du doigt par les utilisateurs.
Installer une éolienne chez soi
Ressources en vent
Avant de projeter d’installer une éolienne sur son terrain, il faut vérifier que celui-ci est suffisamment exposé aux vents (force du vent annuelle d’au moins 20 km/h) et que l’on dispose d’une zone dégagée pour l’implantation de l'équipement. L'ADEME propose une carte des "gisements" éoliens en France, pondérés en fonction des régions et de l'environnement des sites.
Autorisations administratives
Par ailleurs, au-delà de 12 m de hauteur pour le mat (jusqu'au haut de la nacelle), il faut demander un
permis de construire. En dessous de 12 m, une simple
déclaration préalable de travaux suffit. Attention également à tenir compte d'éventuelles contraintes réglementaires de résidence ou de copropriété ! Il est aussi prudent d'informer les voisins pour ne pas générer des conflits.
Pas de certification officielle
Une éolienne est un investissement conséquent, pourtant, en France, l’éolien domestique ne fait pas encore l’objet de certifications AFNOR ou ISO. On cherchera donc les certifications des pays où l’éolien est plus développé, comme en Allemagne ou aux Pays-Bas.
Aides à l'installation d'une éolienne domestique
Le CITE (Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique) a été supprimé pour l’éolien en 2016, mais il est toujours possible de bénéficier d’une
TVA à taux réduit (10%) pour l’installation d'une éolienne domestique (main-d’œuvre et achat de matériaux). Le FACÉ (Fonds d’Amortissement des Charges Électriques), l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) et le FEDER (Fonds Européen de Développement Régional) peuvent fournir des aides qui sont propres à chaque ville, département ou région. Toutes les informations nécessaires sont disponibles en mairie ou auprès d’un conseiller Info-Énergie local.
Comment revendre son énergie éolienne
L’électricité produite par une éolienne domestique peut être
raccordée au réseau électrique, auquel cas le fournisseur installe un compteur électrique. En cas de surplus, le fournisseur rachète l’énergie excédentaire pour la réinjecter dans son réseau. Seules les éoliennes implantées en zone de développement éolien (les ZDE) qui ont un contrat de rachat signé avec un fournisseur peuvent prétendre revendre leur surplus.
D’une durée de 15 ans, ce contrat n’est pas particulièrement favorable aux particuliers, puisque les tarifs pratiqués sont, en 2018, les plus bas d’Europe (et très inférieurs aux tarifs de rachat du surplus des autres énergies renouvelables). Il faut également compter avec les frais de raccordement au réseau.
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