Compliqués, sales, longs, fatigants… les travaux de maçonnerie souffrent d’une mauvaise image auprès d’un grand nombre de bricoleurs. Pourtant, les maçons de tous bords disposent désormais de produits conçus pour simplifier la mise en oeuvre et gagner du temps.
Qu’ils concernent la construction ou la démolition, les travaux de maçonnerie font rarement rêver les bricoleurs, même les plus chevronnés, qui les perçoivent souvent comme sales et fatigants ! Pourtant, les fabricants de matériaux et d’outils rivalisent d’ingéniosité pour simplifier la tâche des (apprentis) maçons et proposent des produits de plus en plus ergonomiques et simples à manipuler. À l’exemple des sacs de ciment, qui pèsent aujourd’hui 35 kg, contre 50 kg autrefois, et qui, à l’ouverture, gênèrent moins de poussière qu’auparavant.
La maçonnerie : de l’organisation avant tout
Ces innovations ont le mérite de faire économiser de l’énergie et du temps. Or respecter les délais est primordial sur un chantier. Cela passe notamment par une bonne répartition des tâches entre les personnes venues donner un coup de main, par l’utilisation des bons outils et par la prise en compte des prévisions météo pour programmer la mise en oeuvre. Il vaut en effet mieux éviter de travailler bétons, mortiers et enduits à des températures
trop froides ou, à l’inverse, trop chaudes. Si l’on tient compte de ces différents points, la maçonnerie devient, d’un seul coup, nettement moins pénible. Du côté des matériaux pour les murs, il faut savoir que les parpaings creux et les briques en terre cuite peuvent être montés de deux façons. La plus classique consiste à poser et à sceller les blocs à l’aide d’un mortier qui ne doit être ni trop liquide ni trop sec.
Blocs rectifiés pour pose rapide
Si cette méthode permet d’ajuster les éléments entre eux lors de la pose, elle a l’inconvénient de nécessiter beaucoup d’eau. En outre, il est conseillé de positionner la bétonnière au plus près du chantier afin d’éviter d’innombrables allers/retours avec une brouette chargée de béton. Cette technique s’applique à tout type de construction.
Mais pour la réalisation d’ouvrages importants (maison, extension…), les professionnels plébiscitent aujourd’hui la
pose à joints minces. Elle consiste à coller des blocs (béton, terre cuite, béton cellulaire) avec un mortier colle déposé à l’aide d’un rouleau cannelé (ou d’un peigne cranté), de façon parfaitement uniforme, sur une épaisseur de 1 à 2 mm (contre 10 mm pour la pose traditionnelle). Elle présente de nombreux avantages : elle permet d’
éliminer les ponts thermiques, diminue de manière significative la consommation d’eau sur le chantier et offre, par rapport à la pose traditionnelle, un réel gain de temps (estimé entre 20 et 40 \% par les maçons professionnels). En revanche, cette technique est un peu complexe et n’offre aucune possibilité de tricher avec l’épaisseur pour rattraper niveau et aplomb des blocs. Il est donc très important de démarrer le chantier sur des
fondations parfaitement planes.
Des planchers légers et solides
Si les murs bénéficient de matériaux plus performants, les sols et dallages ne sont pas en reste. De ce côté, les industriels ont développé des systèmes pratiques pour réaliser des planchers sur vide sanitaire ou d’étage. C’est le cas, par exemple, avec les planchers hourdis, qui se composent de poutrelles et d’entrevous. Là encore, les matériaux ont été allégés pour faciliter leur manutention.
Ainsi, les poutrelles manuportables de dernière génération (en béton armé ou précontraint) affichent un poids au mètre inférieur de 20 à 60 \% environ à celui des poutrelles en béton plein. Quant aux entrevous, ils se déclinent selon les besoins. Pour un plancher sur vide sanitaire, l’utilisation d’
entrevous en polystyrène assure une très bonne isolation. Associant légèreté et résistance au poinçonnement, les modèles en bois moulé sont à privilégier pour les planchers d’étage. Sécables et facilement recoupables, ils s’accompagnent d’obturateurs qui assurent l’étanchéité de la structure lors du coulage de la dalle.
Enfin, ceux en béton, plus lourds, s’utilisent pour tous les types de planchers et supportent des charges très importantes. En revanche, comme leur homologue en bois compressé, ils ne possèdent aucun pouvoir isolant. Sur ce point, il faut savoir que des rupteurs thermiques (PSE ou laine de roche) apportent un complément d’isolation indispensable en périphérie de dalle dans le cas d’une isolation des parois par l’intérieur. La réalisation d’une
dalle en béton suit la même logique de simplification.
Des rénovations simplifiées
Traditionnellement armé par des
treillis soudés pour améliorer sa résistance à la traction, le béton est également disponible en version fibrée. Lorsqu’il est renforcé, dès sa conception, par l’intégration de fibres d’origine métallique, organique ou minérale, il offre une meilleure résistance à l’usure, aux chocs, au feu…
Selon le volume nécessaire, il est toutefois conseillé de faire une étude comparative entre le coût d’un béton livré en toupie et celui d’un béton fait à la bétonnière, qui inclut la location d’une benne pour acheminer les sacs de ciment, les treillis et le sable. Autre élément porteur à avoir fait sa révolution : les chapes supports d’un revêtement de sol (carrelage, parquet…).
Celles dites flottantes allégées facilitent la rénovation des planchers existants et remettent les sols à niveau sans créer de surcharge. Elles sont composées de mortier à base de ciment et de granulats plus légers que le classique gravier : polystyrène, copeaux de bois, béton cellulaire, argile. Elles possèdent des propriétés d’isolation thermique, d’insonorisation, de légèreté. Des propriétés plus ou moins importantes selon la densité et le type d’agrégat choisi. Ces chapes flottantes se présentent sous diverses formes : épaisseur allant de 1 à plus de 40 cm ; densité variant de 0,4 à 1,1 ; support de cloisons et, dans tous les cas, rupture thermique et phonique avec le support. La mise en place est totale – sans joints, ni déperdition le long des murs (étanchéité) – et s’effectue sur place avec un malaxeur, en bétonnière ou à la pompe à chape de carreleur.
Enfin, les
chapes liquides, à base d’anhydrite ou de ciment, sont utilisées pour recouvrir les planchers chauffants. Elles font appel à des produits très techniques, dont le mélange, réalisé en centrale, est appliqué debout, sans vibration et sans avoir à tirer la chape. Elles doivent être obligatoirement réalisées par un professionnel agréé.
Vérifier la compatibilité
La plupart des produits disponibles aujourd’hui s’utilisent aussi bien dans le neuf que dans la rénovation. À ceci près que les techniques utilisées doivent tenir compte des habitudes régionales. Donc, avant de rénover un mur en torchis, au plâtre ou en pisé, il est capital de vérifier la compatibilité des produits actuels avec l’existant.
Enfin, côté outillage, il faut veiller à s’équiper des appareils indispensables (pelle, truelle, taloche, brouette…) pour mener à bien le chantier. En revanche, les évolutions sont peu notables dans ce domaine, où les habitudes ont la vie dure. Certains fabricants proposent tout de même des outils plus légers qui améliorent le confort d’utilisation.
Les conseils maçonnerie de Système D
Penser au risque sismique
- Avant d’entreprendre la construction d’une extension maçonnée ou d’une maison, vérifier dans quelle zone sismique on se trouve. Cette information est importante pour la mise en oeuvre des armatures métalliques en continu.
- Réaliser des boucles aux angles dans la continuité des armatures horizontales, tout en passant dans le chaînage vertical. À effectuer avec des fers de 10 ou 12 mm, en fonction du degré de risque.
Une bonne préparation
- Préparer la colle en la malaxant mécaniquement de façon à obtenir un mélange homogène, sans grumeaux.
- Prévoir des quantités adaptées au rythme de pose.
- Par temps chaud, préparer de petites quantités, stocker à l’ombre et humidifiezr au préalable la surface à encoller des blocs béton, des blocs béton cellulaire ou des briques.
Les plus du vide sanitaire
- Lorsqu’il est bien ventilé, le vide sanitaire forme une couche d’air isolante et empêche les remontées d’humidité et la migration du radon dans les régions concernées.
- L’utilisation d’entrevous en polystyrène renforce l’isolation naturelle.
- Avantage supplémentaire : rendre accessible l’espace entre le sol et le plancher facilite le passage et l’entretien des canalisations, ainsi que les travaux d’aménagement ultérieurs.
Le ragréage
- Le ragréage s’effectue en quatre étapes : la préparation du support ; l’application d’un primaire adapté ; le malaxage ; l’étalement du béton sur le sol avec une spatule.
L'appareillage
- Tout un art ! L’appareillage de la pierre consiste en une alternance de pierres qui s’allongent sur le pan de mur et de pierres qui plongent vers l’intérieur.
- Sans oublier les garnis qui remplissent les espaces.
Enduit monocouche : attention à la fissuration
- La maçonnerie à joints minces entraîne parfois des problèmes de fissuration des enduits monocouches.
- Pour les éviter, notamment sur les maçonneries en brique, il convient d’arroser le mur une demi-heure avant la mise en place de l’enduit.
- Une opération à renouveler régulièrement tout au long des travaux.
- Pour les mêmes raisons, mieux vaut éviter d’enduire en plein soleil.
Des équipements qui facilitent les travaux de maçonnerie
La règle vibrante
- Pour être résistante et de niveau, une dalle de béton doit être surfacée dans les règles de l’art.
- Un travail fastidieux, qui peut être simplifié en utilisant une règle vibrante.
- Très utilisée par les professionnels, celle-ci permet d’effectuer l’opération rapidement, pour un résultat impeccable.
- Si sa mise en route est simple, elle demande un temps de prise en main.
Briques et parpaings à joints
- Rectifiés en usine, les briques et parpaings à joints minces sont parfaitement calibrés.
- Avec ces matériaux, fini les assemblages approximatifs, les épaisseurs de mortier variables, les ponts thermiques, les risques de fissures… tout comme la préparation fastidieuse d’une grande quantité de mortier.
Les échasses
- Alternative aux échelles et échafaudages, les échasses assurent un travail en toute sécurité.
- Les plus performantes ont un pied articulé et permettent d’atteindre 3 m de hauteur.
Liant pour brique rectifiée
- Nouveauté du côté des briques rectifiées : un liant mono-composant en mousse à prise ultrarapide, disponible en cartouche et conçu pour le collage horizontal.
Prêts à l'emploi
- Conditionnés en sacs de 35 kg maximum et générant près de 90 \% de poussière de moins, les mortiers, ciments et enduits prêts à l’emploi sont faciles d’utilisation.
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