La création d'une ouverture dans un mur porteur impose la réalisation d'un linteau pour supporter la charge de la maçonnerie au-dessus de l'ouverture. S'il existe des linteaux préfabriqués en béton ou en métal, un tel ouvrage peut aussi être réalisé manuellement en béton armé. Une solution particulièrement adaptée en rénovation.
Matériel nécessaire
- Mètre, crayon
- Équerre
- Niveau à bulles
- Scie égoïne
- Marteau, massette
- Pelle
- Truelle
- Seau
Réaliser un linteau de porte ou de fenêtre dans un mur porteur en pierre ou en brique
Le linteau est la partie supérieure qui reprend les charges de la maçonnerie au-dessus d’une ouverture. Autrefois, les linteaux étaient généralement en bois ou en pierre. Aujourd'hui, en construction neuve, on utilise principalement des linteaux préfabriqués en béton ou en métal (dans ce cas, on parle de poutres IPN). Ce type d'ouvrage ne peut pas être utilisé en rénovation, lorsque l'on crée des ouvertures dans des murs porteurs en parpaings, en briques ou en pierre, pour y installer des blocs portes, des fenêtres ou des portes-fenêtres.
Dans ce cas, il est souvent nécessaire de réaliser sur place un linteau en coulant du béton dans un coffrage ferraillé. Cette technique de coffrage est la plus adaptée au particulier, mais aussi la plus économique car réalisable avec des moyens simples et disponibles partout : des planches de 22 ou 27 mm d’épaisseur. La réalisation d’un tel ouvrage maçonné, le plus souvent à une certaine hauteur, impose par ailleurs de disposer d’un échafaudage sécurisé, fixe ou mobile.
Comment fabriquer le coffrage en bois d'un linteau ?
- Réaliser deux étais qui serviront à soutenir les extrémités du coffrage.
- Mettre en place un étai contre chaque mur, de part et d'autre de l'ouverture.
- Vérifier leur aplomb, l’un au regard de l’autre, et l’horizontalité de la barre de soutien.
- Prévoir également l’épaisseur d’une planche dans le calcul de leur hauteur utile, afin d’amener le fond du coffrage au niveau du seuil des logements.
Les planches de sapin, utilisées brutes de sciage, représentent le matériau idéal pour réaliser ce type de coffrage. Elles laisseront sur le béton leur empreinte, avec un dessin aléatoire. Si une finition lisse est préférée, il suffira de raboter les planches de coffrage.
- Découper les planches de bois aux dimensions de l'ouvrage à réaliser.
- Remarquer les deux réservations pratiquées dans l’épaisseur des murs, elles serviront d’assise au linteau.
- Le coffrage s’arrête au ras afin que le béton remplisse en totalité la cavité, dans laquelle seront mis en place les extrémités recourbées des fers de l’armature métallique.
- Clouer ensuite les planches horizontales sur la barre de soutien des étais.
- Puis, positionner à l’équerre la paroi verticale opposée. Cette dernière devra être renforcée en son milieu par une planche verticale recoupée à la hauteur du coffrage.
- Une fois cette opération effectuée, vérifier tous les niveaux, verticaux et horizontaux.
- Le coffrage est à considérer comme le négatif de ce que sera l’ouvrage coffré.
- De ce fait, penser à fixer un tasseau à l’intérieur du coffrage, qui se transformera en feuillure dans l’ouvrage coffré, cette feuillure accueillant à terme le dormant supérieur de la porte.
Ferraillage du linteau en béton armé et finalisation du coffrage
- Mettre en place le ferraillage intérieur, façonné pour être aux cotes du linteau, tout en le calant à une équidistance de 20 mm des parois du coffrage.
- Penser à enduire les parois intérieures d’huile de décoffrage (ne pas utiliser d’huile de vidange qui tache le béton), et ce avant de procéder à la mise en place de l’assemblage.
- Le calage de l’armature nécessite un peu de réflexion, autant pour la positionner correctement, que pour s’assurer de son maintien en phase de coulage du béton.
- Ne pas lésiner sur les moyens de renforcement du coffrage, et particulièrement pour un coffrage de dimensions importantes. Comme ici, le coffrage peut être renforcé grâce à des étais en bois, réalisés sur mesure. D'importants serres-joints peuvent également être couplés au dispositif.
- Il faut que l'ouvrage soit en mesure de résister à la pression du béton sans déformations ni fuites.
- Lorsque le ferraillage est en place et le coffrage terminé, mouiller généreusement l’ensemble, afin que le bois n’absorbe pas l’humidité du béton, ce qui contribuerait à amoindrir sa résistance.
Comment couler le béton pour former le linteau ?
- Couler le béton dans le coffrage avec une pelle ou un seau, en prenant bien soin de ne pas déplacer les armatures.
- S'aider d’une truelle pour faciliter la répartition du béton. Cette action évitera la formation de vides et optimisera l’adhérence du béton autour des armatures.
- Finaliser l’opération en frappant les parois latérales du coffrage avec une massette ou un marteau lourd.
- Cette action fait remonter à la surface toutes les bulles d’air enfermées dans la masse du béton, c’est ce que l’on appelle la vibration du béton. Elle évite d’affaiblir les qualités de base de ce matériau.
- Il ne reste plus qu’à effectuer, à l’aide d’une truelle, le lissage de la surface du béton au niveau des bords supérieurs du coffrage.
- En fonction de l’épaisseur de l’ouvrage, des conditions climatiques et de la température, attendre plusieurs jours avant de décoffrer, car la partie inférieure du coffrage soutient la plus grande partie du béton. Un retrait trop rapide du coffrage soumettrait le linteau à un étirement inutile, susceptible de compromettre sa résistance.
- Décoffrer avec précaution, dans le but d’éviter toute dégradation de l’ouvrage.
- Utiliser un marteau de coffreur à panne fendue ou un pied de biche, très utiles lorsque l’on souhaite réutiliser les éléments de coffrage.
- Le linteau est maintenant opérationnel. Sa résistance lui permettra de supporter le poids du mur situé au-dessus.
- Les huisseries des menuiseries (porte, fenêtre ou porte-fenêtre) pourront ensuite être posées.
[
]