Pour réaliser un ouvrage en béton, destiné à subir masses, tractions ou étirements, qu'il s'agisse d'un linteau, d'une dalle, de poteaux, de fondations ou d'appuis de fenêtre, il faut le plus souvent les renforcer par une armature métallique qui fait qualifier l'ouvrage de "béton armé". Ces armatures dites "fers à béton" sont en réalité des longues tiges en acier étiré. Il faudra donc préparer un coffrage qui aura les cotes de l'ouvrage à réaliser comme mesures internes puis créer l'armature selon ces mesures et enfin couler le béton dans le coffrage pour recouvrir totalement cette armature.
Matériel nécessaire
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Mètre, crayon
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Équerre
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Niveau
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Égoïne
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Tenailles
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Marteau, massette
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Pinces
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Pelle
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Truelle
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Griffe à cintrer
Réalisation d'un coffrage
1. La réalisation d'un coffrage n'est pas toujours évidente. Il faut souvent faire preuve d'ingéniosité pour obtenir, sur le chantier, le résultat recherché car il est rare de pouvoir le réaliser en atelier. C'est d'ailleurs un métier spécialisé du Bâtiment. La rigueur dans la prise des cotes est la première mesure qu'il faut respecter. Et s'y tenir.
2. Il faut ensuite avoir toujours à l'esprit les formes de l'ouvrage fini parce qu'elles sont le négatif du coffrage à réaliser. Ainsi la pose du tasseau intérieur dans ce coffrage, fera une feuillure pour le haut de la porte dans la base du linteau. Il faut encore pouvoir évaluer le poids et la poussée du béton lorsqu'il aura rempli le coffrage qui devra assurer une étanchéité à la matière. Enfin, une fois le béton coulé et suffisamment pris, il faut pouvoir enlever le coffrage sans causer de dégâts à l'ouvrage encore frais.
3. En fonction des dimensions de l'ouvrage à réaliser, ne lésinez pas sur les moyens de le renforcer afin que sa forme demeure stable en tous points. Des planches de sapin de 27 mm d'épaisseur sont le matériau idéal pour ce type de travail en portée. Rabotées, elles donneront des faces lisses à l'ouvrage alors que, utilisées brutes de sciage, elles laisseront sur le béton une empreinte plus ou moins marquée. Enduisez leurs faces intérieures avec de l'huile de décoffrage (évitez l'huile de vidange qui tache le béton).
4. Montez à l’équerre de la planche de base, la première planche verticale et clouez-la sans enfoncer les clous complètement sauf aux endroits les plus sensibles à la pression : il faut penser au décoffrage. Continuer ainsi avec mètre et crayon, équerre et niveau, égoïne, clous, tenailles et marteau.
5. Une fois le coffrage mis en place, il peut être plus facile de poser l'armature et de la caler selon les normes à respecter avant d'en terminer le montage. A savoir : il doit y avoir une équidistance minimale de 20 mm entre l'extérieur du fer et l'intérieur des planches du coffrage. Il faut donc caler l'ensemble du ferraillage à cette cote et s'assurer qu'il ne bouge pas durant l'opération de remplissage afin de respecter les normes d'enrobage. Vous pouvez ensuite, et à cette condition, finir le montage du coffrage pour pouvoir couler le béton.
6. Emplissez le coffrage à l'aide d'une pelle ou d'un seau et, sans déplacer l'armature, facilitez la répartition du béton à la truelle afin de ne pas créer de vide et que la matière adhère bien aux fers de l'armature.
7. Terminez en frappant les éléments de côté du coffrage avec une massette ou un marteau lourd afin de faire remonter à la surface, toutes les bulles d'air que le maniement du béton a enfermé dans sa masse et qui seraient autant de facteurs d'affaiblissement de ses qualités. Cette opération a nom de vibrage et elle est indispensable.
8. Finissez le lissage du béton au niveau des bords supérieurs des parois du coffrage avec une truelle. Il faudra attendre plusieurs jours avant d'enlever le coffrage car sa partie inférieure, suspendue dans le vide, soutient une grande partie de la masse du béton qui constitue le linteau.
Réalisation de l'armature
1. Le diamètre et la disposition des fers varient selon les pièces de béton à armer et leur destination. Pour un poteau ordinaire, il faut utiliser des fers de 8 mm de diamètre et ferrailler aussi le pied du poteau. Le ferraillage d'une poutre ou d'un linteau exige le respect de normes strictes, car ces pièces sont soumises à l'étirement : plusieurs fers (6) de 16 ou 20 mm de section ainsi qu'un nombre important d'étriers (tous les 10 cm par exemple) assurent une plus grande résistance. L'accrochage d'un poteau de soutien sur une poutre, est assuré par des fers aux extrémités recourbées. Les fers d'armature sont lisses encore mais plus souvent tréfilés (un fil est soudé dessus tout au long, en position hélicoïdale) car ils accrochent mieux le béton.
2. La fabrication d'un ferraillage est possible en atelier à condition de disposer des cotes exactes de la pièce à couler (cotes intérieures du coffrage). Disposez d'un gros madrier fixé sur un établi ou des tréteaux. Le mieux est de porter sur le bois, le dessin des crochets selon les cotes reçues mais en tenant compte et du diamètre (épaisseur du métal) et de l'arrondi prévisible des angles de pliage.
3. Une fois établi sur le bois, ce plan vous donnera les points exacts de positionnement des goujons, supports de cintrage. Percez le bois à ces points précis et enfoncez profondément les goujons (des fers de gros calibre peuvent en faire office).
4. Avec une griffe à cintrer, commencez par plier l'extrémité du fer, l'instrument étant placé à mi-distance, entre l'extrémité et l'angle. Continuez le mouvement jusqu'à recourber cette extrémité et la rendre parallèle à la tige pour former un crochet ouvert destiné à l'ancrage des fers dans le béton et plus spécialement à l'armature d'une poutre sur appui encastré. Des clous, plus facilement re-positionnables, facilitent le maintien des tiges.
5. Vous pouvez obtenir les mêmes résultats avec une cintreuse professionnelle mais si vous êtes débutant, cela ne vous rendra pas le travail beaucoup plus facile, le coup de main restant à acquérir. Pour cette raison, il vous sera profitable de commencer par travailler simplement quelques fers avant d'entreprendre la fabrication d'un ensemble.
6. La pose régulière des étriers sur les tiges de l'ouvrage est maintenue en place par des ligatures réalisées avec du fil de fer recuit facile à travailler. Il suffit de le torsader avec une pince plate (débutants) ou coupante (bricoleur averti). En effet, avec une pince coupante, le bricoleur débutant aura du mal à exercer une pression seulement suffisante pour maintenir le fil dans sa torsion sans le couper avant qu'elle ne soit terminée. Les tiges se coupent avec des pinces coupantes fortes type coupe-boulons ou à la meuleuse à disque (éventuellement à la scie à métaux).
7. Pour certaines pièces dont les dimensions peuvent poser un problème de transport, il est alors préférable de les assembler sur le chantier après y avoir fait livrer les fers et les étriers. Deux fers peuvent être assemblés en longueur et ligaturés ensemble par du fil de fer bien serré à la condition que la longueur de la ligature corresponde à 40 fois la section (diamètre) des fers.
8. Dans le cas d'ouvrages plats (dalles), l'armature peut se présenter sous forme de treillis soudé qu'il suffit de découper. Elle peut aussi être réalisée avec des fers à béton dont on ligaturera les croisements pour les maintenir en place. Pour des pièces de dimensions plus réduites (dessus de regard, petite dalle), la pose de quelques fers coupés à l'une des mesures peut suffire à condition qu'ils n'affleurent pas les faces de l'ouvrage.
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